Transition politique en Syrie : le plan d'Al-Sharaa et les défis du nouveau gouvernement
- Gouvernement inclusif et transition politique
- Des réformes institutionnelles radicales
- Réactions internationales et défis nationaux
- Un avenir incertain pour la Syrie
Après le renversement de Bachar al-Assad il y a environ deux mois, la Syrie entre dans une phase de transition avec l'arrivée d'Ahmad al-Sharaa en tant que président par intérim. Dans son premier discours officiel, al-Sharaa a présenté une série de mesures visant à restructurer la politique et la société syriennes après plus de 13 ans d'instabilité économique et sociale, de guerres civiles et d'attaques terroristes, et de crises diplomatiques.
Parmi les décisions les plus importantes figurent l'engagement de former un gouvernement inclusif, c'est-à-dire représentatif de la grande diversité qui existe dans le pays, la publication d'une « déclaration constitutionnelle », qui servira de base juridique à la transition, et l'organisation d'un référendum pour définir l'avenir du pays par l'intermédiaire de la Conférence de dialogue national.
Pour ce faire, le président intérimaire de la Syrie, Ahmad al-Sharaa, a annoncé une série de mesures visant à consolider la transition après la chute de la famille Assad.
Gouvernement inclusif et transition politique
Dans son discours, Sharaa a promis la création d'un nouveau gouvernement capable de représenter toutes les communautés syriennes et la mise en place d'un « petit conseil législatif » après la dissolution de l'Assemblée du peuple.
Il a également annoncé la promotion d'une nouvelle administration capable de garantir la paix sur l'ensemble du territoire et de poursuivre la lutte contre toutes les factions et organisations terroristes qui, depuis plus d'une décennie, commettent des crimes de toutes sortes contre la population civile syrienne.
Des réformes institutionnelles radicales
L'une des décisions les plus radicales du nouveau chef du gouvernement est la dissolution de l'armée, des services de sécurité et de tous les groupes armés, y compris Hayat Tahrir al-Sham (HTS).
Dans le domaine politique, Sharaa propose également l'élimination du parti Baas, qui a gouverné la Syrie pendant des décennies, et que le nouveau gouvernement considère comme le seul responsable de la situation que le pays a connue et connaît encore. Enfin, il propose l'annulation totale de la constitution actuelle afin d'en émettre une nouvelle dans laquelle ce paquet de mesures pourrait avoir un cadre juridique fixe et inamovible.
Réactions internationales et défis nationaux
La communauté internationale suit de près le processus et le soutient en levant les sanctions sur ces nouvelles parties que le président intérimaire veut ajouter à son nouveau gouvernement intérimaire.
Cependant, le premier chef d'Etat à se rendre en Syrie a été l'Emir du Qatar, Tamim bin Hamad Al Thani, qui a exprimé son plein soutien à la transition syrienne et à la nécessité de promouvoir la stabilité tant politique qu'économique.
« Je remercie mon frère, le président Ahmad al-Shara, pour l'accueil chaleureux et la généreuse hospitalité qu'il m'a réservés aujourd'hui à Damas. Notre première rencontre a été marquée par un esprit positif et plein d'optimisme quant à l'avenir de la Syrie et des relations entre nos deux pays frères. Il travaillera d'arrache-pied avec la communauté internationale pour soutenir le désir du peuple syrien de réaliser tout ce pour quoi il s'est sacrifié ces dernières années », a déclaré l'émir qatari sur son compte X.
Un avenir incertain pour la Syrie
Si les réactions ont été positives dans la plupart des pays, les décisions ont causé quelques problèmes dans les communautés syriennes à l'étranger, comme en Allemagne, où de vives protestations ont eu lieu contre les nouveaux secteurs extrémistes qui pourraient faire partie du nouveau gouvernement.
Malgré les efforts déployés, les décisions de Sharaa seront source de division tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. La stabilité du pouvoir dépendra à nouveau de la manière dont les affaires internes et les négociations seront gérées, de la manière dont la participation des minorités sera reflétée dans la vie politique et du soutien international que recevra ce nouveau gouvernement inclusif.