C'est Soumana Boura

Les troupes françaises tuent un chef de l'État islamique au Niger dans le Grand Sahel

AFP/MICHELE CATTANI - Un soldat de l'armée française surveille une zone rurale dans le Sahel

La France a annoncé mardi que ses militaires ont tué Soumana Boura, considéré comme l'un des chefs de l'État islamique dans le Grand Sahel (ISIS), dans une frappe aérienne au nord de la ville de Tillabéri au Niger.

Le ministère de la défense a expliqué dans un communiqué que la "neutralisation" de Boura a eu lieu lors d'une opération menée par les militaires français de la force Barkhane, qui opère au Sahel "en étroite coordination" avec les autorités nigériennes.

Après avoir localisé ce qui a été considéré comme "une zone sanctuaire" de l'ISIS dans le Grand Sahel au nord de Tillabéri et identifié formellement le meneur, la cible a été bombardée depuis les airs. Un hélicoptère commando a ensuite été envoyé pour vérifier le résultat de l'attaque.

Selon le ministère français de la Défense, Boura dirigeait un groupe de plusieurs dizaines de combattants actifs au sein du groupe djihadiste dans la région de Gober Gourou et Firo, dans l'ouest du Niger.

Il est considéré comme l'un des auteurs de l'assassinat, le 9 août 2020, de huit personnes, six ressortissants français et deux accompagnateurs nigériens, dans le parc de Kouré au Niger.

Boura a filmé cette action terroriste et s'est ensuite chargé de sa médiatisation, selon le gouvernement français, qui souligne que son élimination représente "un nouveau coup dur" contre l'ISIS dans le Grand Sahel, qui a perdu plusieurs de ses dirigeants ces derniers mois.

En juin, Almahmoud ag Baye, alias "Ikaray", a été "neutralisé" et Dadi Ould Chaib, dit "Abou Dardar", et Sidi Ahmed Ould Mohammed, alias "Khattab al-Mauritani", ont été capturés.

En juillet, Issa al-Sahraoui, coordinateur logistique et financier de l'ISIS dans le Grand Sahel et responsable de l'organisation au Mali, et Abou Abderahmane al-Sahraoui, chargé de prononcer des sentences au nom du groupe djihadiste, ont également été tués.

Le mois suivant, la même chose s'est produite avec Adnan Abou Walid al-Sahraoui, décrit comme l'émir de l'ISIS dans le Grand Sahel.

Pour le ministère français de la défense, l'opération d'hier permet de lutter contre son expansion et de l'empêcher de prendre le contrôle de certaines parties de la région dite des trois frontières (entre le Burkina Faso, le Niger et le Mali).

La France dispose d'une force militaire déployée au Sahel depuis janvier 2013 pour lutter contre les groupes djihadistes. Au départ, c'était à la demande de Bamako, qui craignait que ces groupes, qui contrôlaient déjà de vastes zones dans le nord, ne prennent le contrôle de l'ensemble du pays.

La mission a ensuite été étendue à d'autres pays du Sahel, mais depuis l'été dernier, Paris a annoncé le retrait de plusieurs de ses bases et une réduction des troupes de 5 100 à environ 2 500-3 000 d'ici 2023.