Les troupes russes capturent la centrale nucléaire de Zaporiyia
La Russie a pris le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporiyia, dans le sud-est de l'Ukraine, considérée comme le plus grand complexe nucléaire d'Europe. Pendant la nuit, les troupes russes auraient allumé un feu dans la centrale nucléaire, qui a été éteint aux premières heures du matin. Après l'attaque, les autorités locales ont réussi à éteindre le feu et ont indiqué que l'offensive n'avait fait aucune victime ni aucun blessé.
La prise de contrôle de la centrale nucléaire par les Russes a aggravé la situation conflictuelle actuelle. Pour les dirigeants internationaux, l'offensive "menace directement la sécurité de toute l'Europe" et aurait représenté "un grave danger" si les flammes avaient atteint le réacteur, ce qui, selon les autorités ukrainiennes, ne s'est pas produit.
Cependant, le président ukrainien Volodomir Zelensky va plus loin et accuse Moscou d'avoir commis un "terrorisme nucléaire" et de vouloir répéter la "catastrophe de Tchernobyl". Le dirigeant ukrainien a déclaré que "l'Europe doit se réveiller et sauver le monde d'une catastrophe nucléaire (...) il y a 15 unités de puissance nucléaire en Ukraine, si elles explosent, l'Europe sera confrontée à la mort". Après l'attaque, M. Zelensky a eu une conversation téléphonique avec son homologue américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Boris Johnson. Ils ont conclu que les actions du président Poutine menacent, entre autres, la sécurité de l'ensemble du continent européen.
Le ministre ukrainien de l'énergie, Herman Galuschenko, a également adopté la même ligne, avertissant que le monde "est au bord de la plus grande catastrophe nucléaire de l'histoire". Sur sa page Facebook, M. Galuschenko a écrit que "l'agresseur continue de porter des coups violents à l'Ukraine. Elle n'est arrêtée ni par des milliers de victimes ni par des tragédies. Maintenant, ils veulent détruire le monde entier.
Tout ceci intervient alors que les troupes russes continuent de lancer des offensives en Ukraine. Après la chute de Kherson, l'armée russe se dirige maintenant vers Odessa, une autre enclave stratégique en raison de sa proximité avec la mer Noire. De l'autre côté, Kiev continue de résister. L'armée et les citoyens ukrainiens, encouragés par les discours de Zelensky, tiennent bon face à une armée russe qui ne parvient pas, pour l'instant, à prendre le contrôle de la capitale ukrainienne.
M. Zelensky a également déclaré ouvertement sa volonté de s'asseoir et de discuter avec le président russe Vladimir Poutine. "Asseyez-vous avec moi à la table des négociations, comme Macron ou Scholz, je suis un voisin. Je ne mords pas (...) Je suis un homme normal, asseyez-vous avec moi, parlez, de quoi avez-vous peur, je ne suis pas un terroriste", a déclaré Zelensky aux médias, assis et avec des signes évidents d'épuisement.
L'Ukraine continue de résister à une Russie inarrêtable dont on ne connaît pas la prochaine action. La saisie de la centrale nucléaire marque un tournant et déclenche une sonnette d'alarme dans le monde entier, qui craint que la menace nucléaire ne devienne une réalité, un scénario qui serait catastrophique.
Neuf jours se sont écoulés depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. La saisie de la centrale nucléaire a incité le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, à adopter un ton plus militariste, déclarant que "notre alliance est défensive, mais si un conflit survient, nous sommes prêts et défendrons chaque pouce du territoire de l'OTAN". Ce qui se passera dans un avenir proche est inconnu et dépend des mesures que Moscou décidera de prendre.
Pour l'instant, les négociations les plus récentes ont abouti à l'approbation d'un cessez-le-feu permettant d'établir des corridors humanitaires par lesquels des milliers de civils peuvent sortir. Le gouvernement ukrainien a jusqu'à présent fait état de milliers de morts et de plus de 900 000 réfugiés depuis le début de l'invasion.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a également déclaré que cet événement démontre "l'imprudence de la guerre". Pendant ce temps, les États-Unis et l'Occident continuent d'adopter des sanctions économiques contre la Russie, et des entreprises telles qu'Apple, Nike et Adidas ont cessé d'opérer sur le territoire russe.
Quant aux envois d'armes, sur les 27 pays appartenant à l'Union européenne, 20 d'entre eux, dont l'Espagne, enverront des armes à l'Ukraine, rompant ainsi leur politique de non-envoi d'armes, défendue au début de l'invasion.