Trump autorise la vente de missiles sophistiqués pour 304 millions de dollars à la Turquie

Un avion de combat Lockheed Martin F-35 est exposé lors du salon international de l'aérospatiale ILA, le jour de l'ouverture à l'aéroport Schoenefeld de Berlin, en Allemagne, le 5 juin 2024 - REUTERS/ AXEL SCHMIDT
La Turquie a exprimé à plusieurs reprises son souhait d'intégrer le F-35 à ses acquisitions militaires

Les États-Unis ont donné leur feu vert à la vente de missiles à la Turquie pour un montant de 304 millions de dollars, dans un contexte où l'OTAN tente de renforcer ses relations commerciales et de défense, selon le magazine Bloomberg. 

L'accord, qui doit encore être approuvé par le Congrès américain, coïncide avec la visite officielle de Marco Rubio, secrétaire d'État américain, en Turquie, où il participera au sommet des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN dans la ville d'Antalya. Les délégations russe et ukrainienne seront quant à elles à Istanbul, en l'absence de leurs présidents respectifs, pour une réunion au cours de laquelle de nouveaux accords de cessez-le-feu pourraient être conclus. 

Drapeaux de l'OTAN accompagnés des drapeaux de chaque pays membre - Depositphotos

Auparavant, l'Agence de coopération pour la sécurité et la défense des États-Unis avait rendu publiques les demandes de la Turquie : 53 missiles air-air (AAM), d'une valeur de 225 millions de dollars, et 60 missiles Block II, d'une valeur de 79 millions. Dans les deux cas, la société chargée de la vente de ce matériel sera RTX Corporation, l'une des dix plus importantes entreprises du secteur de l'armement aux États-Unis. 

Mais les demandes du président turc Tayyip Erdogan vont plus loin. Selon le magazine Bloomberg, l'intérêt du président d'inclure les F-35 dans les accords d'achat impliquerait que les États-Unis lèvent l'interdiction d'acquisition du chasseur de cinquième génération par Ankara, imposée après l'achat du système de défense antimissile russe S-400. 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan - REUTERS/HASNOOR HUSSAIN

Cette interdiction s'inscrit dans le cadre de la loi sur le contre-pied des adversaires des États-Unis par des sanctions (CAATSA), qui a conduit les forces armées turques à être exclues du programme de développement des chasseurs F-35. C'est pourquoi Ankara envisagerait d'abandonner le projet russe S-400 afin de convaincre l'administration Trump que la levée de l'interdiction est une mesure appropriée. 

Si toutes les conditions sont réunies, l'entrée d'armes de dernière génération dans les forces armées turques pourrait porter un coup dur à la Russie, qui perdrait ainsi son influence sur l'un des pays les plus puissants en raison de sa position géographique. 

Le président russe Vladimir Poutine et le président turc Tayyip Erdogan participent à une réunion en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Samarkand, en Ouzbékistan, le 16 septembre 2022 - SPUTNIK/ALEXANDER DEMYANCHUK via REUTERS

Dans cette optique, le ministre turc de la Défense, Yaşar Güler, a souligné qu'Ankara ne pouvait pas discuter de la coordination du retrait de Syrie « tant qu'une nouvelle constitution n'aura pas été établie, que des élections n'auront pas eu lieu et que les frontières n'auront pas été définies ». 

Dans le même temps, le département américain de la Défense prévoit de réduire à moins de 1 000 le nombre de soldats américains en Syrie, tandis qu'Ankara propose d'envoyer des milliers de soldats turcs déjà présents à la frontière pour aider à stabiliser son voisin touché par la guerre.