Trump signe un accord sur les armes avec l'Arabie saoudite et annonce la levée des sanctions contre la Syrie

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman posent pour une photo de groupe lors du Forum d'investissement saoudo-américain à Riyad, en Arabie saoudite, le 13 mai 2025 - REUTERS/ BRIAN SNYDER.
Lors de la première étape de son premier voyage officiel, le président américain a conclu une vente d'armes pour 142 milliards de dollars à Riyad et a rencontré le nouveau dirigeant syrien

Donald Trump a entamé son premier voyage officiel de son second mandat en signant un accord d'armement avec l'Arabie saoudite d'une valeur de 142 milliards de dollars.

La Maison Blanche a qualifié cet accord de « plus important accord de coopération en matière de défense de l'histoire » entre les deux pays. Ce paquet implique plus d'une douzaine d'entreprises américaines dans des secteurs clés tels que la défense aérienne, les missiles et les technologies de pointe. Il prévoit également une collaboration entre le ministère saoudien de l'Intérieur et le FBI, élargissant ainsi la coopération en matière de sécurité au-delà du domaine militaire.

Trump a été accueilli à Riyad par une cérémonie fastueuse, avec un tapis lavande — symbole national saoudien depuis 2021 — et une garde d'honneur à cheval menée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Dans son discours inaugural devant un forum sur l'investissement, le président a qualifié l'Arabie saoudite de « partenaire le plus fort » des États-Unis et a exprimé son « vif souhait » que le royaume adhère aux accords d'Abraham, tout en reconnaissant que cela dépendra des progrès vers la création d'un État palestinien et de la fin du conflit à Gaza.

Le président américain Donald Trump aux côtés du prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman lors d'un sommet du CCG à Riyad, en Arabie saoudite, le 14 mai 2025 - REUTERS/ BRIAN SNYDER.

Un tournant historique vers la Syrie

L'une des plus grandes surprises du voyage a été l'annonce par Trump de la levée de toutes les sanctions américaines contre la Syrie. Cette mesure représente un revirement radical de la politique de Washington après plus d'une décennie d'isolement de Damas, qui a commencé avec la guerre civile sous le régime de Bachar al-Assad. Aujourd'hui, avec la chute d'Assad et un nouveau gouvernement au pouvoir, Trump a déclaré que le moment était venu de « leur donner une chance de grandeur ».

Le président américain a même rencontré le nouveau président syrien, Ahmed Al-Sharaa, dans le cadre du sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), bien que ce dernier ait été précédemment désigné comme terroriste en raison de ses liens avec Al-Qaïda. Bien que cette décision ait suscité un certain malaise au sein de certains secteurs de son administration et de l'opposition, notamment chez ses alliés comme Israël, Trump a assuré avoir pris cette décision après avoir été encouragé par Mohamed ben Salmane et le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Le président américain Donald Trump rencontre le président syrien Ahmed al-Sharaa à Riyad, en Arabie saoudite - Saudi Press Agency via REUTERS.

Alliances commerciales

Trump était accompagné d'une délégation de hauts dirigeants américains, reflétant son intérêt pour le renforcement des liens économiques. Parmi les personnalités présentes figuraient Elon Musk — qui, bien qu'il ait annoncé qu'il réduirait son implication dans la politique, continue de diriger le département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) —, Sam Altman (PDG d'OpenAI), Larry Fink (PDG de BlackRock), Stephen Schwarzman (PDG de Blackstone) et Jensen Huang (PDG de Nvidia).

Elon Musk lors d'une visite du site du patrimoine mondial d'At-Turaif à Diriyah, en Arabie saoudite, le 13 mai 2025 - REUTERS/ BRIAN SNYDER

Au cours de l'événement, il a été annoncé que Nvidia vendra plus de 18 000 puces d'intelligence artificielle à la société saoudienne Humain, conformément aux efforts du royaume pour diversifier son économie au-delà du pétrole.

Outre l'accord sur les armes, un engagement saoudien d'investir jusqu'à 600 milliards de dollars aux États-Unis a été souligné, dans ce que Trump a décrit comme « la renaissance de la richesse américaine ». Selon lui, le développement économique est la clé de la stabilisation de la région. « Une nouvelle génération de dirigeants est en train de surmonter les conflits anciens et de forger un avenir où le Moyen-Orient sera défini par le commerce et non par le chaos », a-t-il expliqué.

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, le président américain Donald Trump, le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman et le roi de Bahreïn Hamad bin Isa Al Khalifa sur une photo de famille avec les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad, en Arabie saoudite, le 14 mai 2025 - REUTERS/ BRIAN SNYDER.

Défis régionaux

Malgré son ton optimiste, Trump n'a pas ignoré les tensions qui persistent dans la région. Il a réitéré sa condamnation de la République islamique d'Iran et a tendu une « branche d'olivier » pour négocier la fin de son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions. Il a toutefois averti que son offre était limitée dans le temps. « La situation s'accélère. Vous devez agir maintenant », a-t-il souligné.

Concernant le conflit entre Israël et le Hamas, le président a été bref, mais a exprimé son souhait que « les habitants de Gaza aient un avenir meilleur », rendant le Hamas responsable de « freiner la paix » par ses actes violents depuis le 7 octobre 2023.

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman posent pour une photo de groupe lors du Forum d'investissement saoudo-américain à Riyad, en Arabie saoudite, le 13 mai 2025 - REUTERS/ BRIAN SNYDER.

Trump a également assuré que Washington avait vaincu militairement les Houthis au Yémen après plus de 1 100 frappes aériennes, déclarant que sa mission était accomplie et que les troupes s'étaient retirées après « avoir obtenu ce qu'elles cherchaient ».

Le voyage de Trump en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis donne le ton de sa politique étrangère pour ce second mandat : accords économiques massifs, réconciliation avec d'anciens adversaires et tentative de consolider son image d'architecte d'un nouvel ordre au Moyen-Orient.