La Tunisie fait un geste dans la poudrière libyenne en réaffirmant son soutien au GNA
La guerre en Libye se poursuit et, bien qu'un cessez-le-feu ne soit pas en vue, il y a plusieurs conflits d'intérêts. Le ministère tunisien des affaires étrangères a réaffirmé mercredi le soutien de son pays au gouvernement d'entente nationale (GNA, par son acronyme en anglais), reconnu au niveau international, dirigé par Fayez Sarraj. Le responsable du portefeuille des affaires étrangères du GNA, Mohamed Taher Siala, et son homologue tunisien, Salma al Niefer, ont analysé les derniers développements du conflit qui ravage la nation nord-africaine, selon un communiqué du ministère libyen des affaires étrangères.
La Tunisie a insisté sur la nécessité de trouver une « solution politique » qui conduira à la stabilisation du pays sur le plan politique, économique et social, selon les déclarations recueillies par le Digital Middle East Monitor. En outre, le ministre tunisien a exhorté la Libye à continuer à travailler de manière coordonnée pour « développer des visions communes sur les problèmes qui affectent les deux pays ». Cet appel a été lancé après que le président tunisien Kaïes Said ait reçu mardi le ministre saoudien des affaires étrangères pour discuter de questions telles que la situation en Libye. Said a réitéré l'intérêt de son pays à essayer de « faire valoir les points de vue » des parties impliquées dans le conflit, réitérant la volonté constante de la nation qu'il préside d'aider à « trouver un accord politique » et à mettre fin à cette crise « qui a touché les pays voisins, en particulier la Tunisie, de manière très négative ».
Pendant ce temps, le représentant permanent adjoint de l'Arabie saoudite auprès des Nations unies, Khalid bin Muhammad Manzalawi, a déclaré jeudi lors d'une session virtuelle du Conseil de sécurité de l'ONU qu'il allait « éliminer l'ingérence des puissances étrangères en Libye », ainsi que « la prolifération des mercenaires ou les violations de l'embargo sur les armes » est la seule solution pour parvenir à la paix et mettre fin à la guerre entre le maréchal khalifa Haftar, chef de l'armée nationale libyenne (LNA, par son acronyme en anglais), et Fayez Sarraj, Premier ministre du gouvernement d'entente nationale (GNA).
Dans son discours, Manzalawi a montré son inquiétude face à l'instabilité croissante au Moyen-Orient et à la gravité des derniers événements en Libye. Face à cette situation, il a souligné la nécessité de prendre des mesures « efficaces et décisives », car l'intensification de cette crise politique et sociale pourrait entraîner l'apparition de nouvelles et affecter la sécurité et la paix de la région, selon la chaîne de télévision libyenne 24.
Le ministre saoudien des affaires étrangères, Faisal bin Farhan, estime également qu'il faut mettre fin à l'ingérence étrangère pour que la paix revienne dans la nation nord-africaine. Lors d'une réunion avec son homologue marocain, Nasser Bourita, au siège du ministère marocain des affaires étrangères à Rabat, il a mis en garde contre « l'impact du conflit libyen sur la sécurité arabe régionale ». Pour sa part, le ministre marocain a affirmé que son pays « était préoccupé par ce qui se passe en Libye », et comme l'Arabie Saoudite, a souligné que « les Libyens peuvent trouver des solutions à leurs différences par eux-mêmes ». « Le Maroc ne fournira pas aux Libyens une recette toute faite pour surmonter cette crise, mais un espace pour qu'ils trouvent une solution », a-t-il souligné, comme le rapporte le quotidien Al Marsad.
Alors que certains des principaux pays de la région ont critiqué la présence de la nation eurasienne dans la guerre en Libye, un nouveau contingent de mercenaires et d'armes en provenance d'Ankara est peut-être arrivé dans ce pays d'Afrique du Nord ces dernières heures par voie aérienne, selon le quotidien Al Arabiya. L'arrivée de cet avion sur le sol libyen est intervenue après que la présidente du Parlement libyen, Aguila Saleh, ait souligné la nécessité de « mettre fin à l'agression turque sur le sol libyen » et d'éviter « l'ingérence étrangère sous toutes ses formes ». L'Allemagne a annoncé son intention d'envoyer une frégate militaire en Méditerranée, dans le cadre de la mission navale Irini, pour surveiller l'interdiction des Nations unies sur les livraisons d'armes à la Libye.
D'autres acteurs, tels que les réseaux du crime organisé et d'autres milices armées, opèrent également dans cette spirale d'instabilité. Cette situation a été intensifiée par l'insécurité structurelle qui caractérise la région, un sujet de préoccupation croissante pour des pays comme la Tunisie et l'Algérie, qui craignent d'être directement touchés par la guerre entre le LNA et le GNA. La pauvreté et l'insécurité alimentaire, le sous-développement ou la corruption se sont installés dans cette région, qui souffre également de diverses crises multidimensionnelles causées par le terrorisme et le crime organisé transnational.
La Turquie - qui a renforcé sa présence ces derniers mois en envoyant des mercenaires de diverses nationalités - et le Qatar soutiennent le gouvernement de Tripoli, soutenu par les Frères musulmans et reconnu internationalement par les Nations unies, tandis que le LNA est soutenue par la Jordanie, l'Arabie saoudite, l'Égypte, les Émirats arabes unis, le Soudan et la Russie.