La Turquie et l'Irak organisent une réunion pour aborder le conflit de l'eau
Les conflits entre la Turquie et l'Irak à propos de l'eau continuent de poser un problème pour les relations entre les deux pays et surtout pour ceux qui n'ont pas de pouvoir sur cette importante ressource. La Turquie est l'État qui a la source du fleuve sur son territoire et qui a également une position économique et politique plus forte par rapport à l'Irak.
Le Tigre et l'Euphrate s'écoulent de la Turquie vers le golfe Persique en passant par la Syrie et l'Irak. Les sources des deux rivières se trouvent en Turquie, où un projet a été créé qui ne profite pas aux deux autres pays. Ce grand projet hydraulique est connu sous le nom de Guneydagu Anadolu Projesi (GAP).
C'est pourquoi l'Irak veut résoudre la sécheresse dont il souffre en discutant d'un protocole avec la Turquie. "Le protocole sur l'eau que Bagdad discutera avec Ankara parle de la demande irakienne de quotas fixes d'eau sur le Tigre", a déclaré le porte-parole du ministère irakien de l'eau, Aoun Diab.
Le Premier ministre irakien Mustafa Al-Kazemi devrait se rendre à Ankara jeudi pour discuter des quotas d'eau de l'Irak pour faire face au conflit. Diab a déclaré à Al-Sharq que le protocole dont parlait le ministre irakien comprenait "la demande de la partie turque de partager l'eau de manière stable, juste et équitable dans le bassin du Tigre", et a ajouté que le dossier "peut être réglé lors de la visite du Premier ministre irakien Mustafa Al-Kazemi à Ankara".
L'Irak souffre de pénuries d'eau sur le Tigre et l'Euphrate en raison de la construction par la Turquie du barrage "Ilisu", qui bloque la moitié des rejets d'eau en Irak, selon les experts en eau. Depuis la construction du projet GAP parce qu'il a été pratiquement transformé en désert, avec une perte de 90% de l'eau des deux rivières. En août, il a été question d'une nouvelle négociation avec la Turquie au sujet du barrage "Ilsu", selon le ministre irakien des ressources en eau, Mahdi Al-Hamdani.
Le pourcentage sera contesté au cours des négociations pendant cette visite, mais il y avait un accord antérieur entre la Turquie et la Syrie pour libérer 500 mètres/seconde. L'Irak recevrait 52 % en échange de 48 % pour la Syrie.
Parmi les plans de l'Irak figure la construction d'un barrage qui, selon Al-Khazemi, serait l'un des plus grands qui ont été mis en œuvre depuis l'invasion américaine en 2003. Cela permettra d'augmenter la capacité de stockage de l'eau, de contribuer à la production d'électricité et de protéger Bagdad des inondations.
Al-Hamadani a déclaré en juillet que son pays serait confronté à une importante pénurie d'eau si des accords n'étaient pas signés avec la Turquie sur les projets d'irrigation et de barrage d'Ankara.
La Turquie avait auparavant signé des accords sur l'eau du Tigre et de l'Euphrate. Depuis l'Accord de Lausanne de 1920, signé par la Grande-Bretagne et la France, qui a été à nouveau approuvé en 1922 ; puis l'Accord de 1946 a été signé et enfin l'Accord de 1993 à Damas. La Turquie a donc fini par accepter que les rivières qui prennent leur source sur son territoire aient un caractère international. En d'autres termes, l'eau doit être partagée entre les trois pays. Cependant, la Turquie ne reconnaît pas ces accords et pactes.
En plus de ces problèmes, le protocole signé entre la Turquie et la Syrie en 1988, sur la base duquel la Syrie et l'Irak en 1989, ont convenu que la Turquie devrait libérer au moins 500 mètres cubes/seconde. C'est ce protocole que l'Irak entend contester à nouveau.
L'Irak peut continuer à s'appuyer sur le droit international pour que cela lui profite, mais d'un autre côté, la Turquie peut continuer à faire la même chose qu'elle a fait pendant toutes ces années.