Le pays eurasien a récemment mené des exercices militaires dans les eaux méditerranéennes malgré les avertissements internationaux

La Turquie insiste sur son défi dans la Méditerranée orientale

PHOTO/AFP - Photo d'archive d'un dragueur de mines des forces navales turques

La Turquie maintient son attitude agressive en Méditerranée orientale, visant à obtenir une présence géostratégique croissante dans la région et à acquérir de plus grandes ressources d'hydrocarbures pour son propre bénéfice économique en cette période de grave crise financière dans le pays ottoman. 

La nation présidée par Recep Tayyip Erdogan a effectué de nouveaux exercices navals en Méditerranée orientale, selon le ministère de la Défense, dans un scénario de confrontation avec l'Union européenne (UE) et des États de la sphère européenne comme la Grèce ou Chypre, qui dénoncent depuis des mois la violation de leurs propres frontières maritimes par la prospection énergétique effectuée par des navires turcs dans des eaux considérées comme les leurs.  

L'UE a évoqué la possibilité de sanctions contre la Turquie pour ses actions « illégales et agressives » dans la région. Cela n'a pas empêché la Turquie d'effectuer des manœuvres navales en Méditerranée orientale. Ainsi, le ministère de la défense de la Turquie a confirmé sur son compte Twitter que « des éléments de notre commandement naval » ont mené les exercices, sans préciser l'emplacement exact en « Méditerranée orientale ».

L'organe ministériel a même publié des photos montrant des navires de guerre tirant un canon.  

La Turquie a déjà montré son désaccord avec la Grèce et Chypre, membres de l'UE, sur les ressources énergétiques des eaux contestées de la Méditerranée orientale. La confrontation sur les ressources énergétiques dans les eaux proches entre Chypre et la République turque de Chypre du Nord, une nation reconnue uniquement par la Turquie elle-même, qui soutient cet État au nord de l'île de Chypre créé après la division de l'île dans les années 1970, est bien connue. L'affrontement entre le nord chypriote turc et le sud chypriote grec se poursuit depuis longtemps et a maintenant été amplifié par l'affrontement sur l'exploitation des ressources gazières et pétrolières de la région.  

Ces exercices militaires font suite à l'annonce par l'Union européenne, le 10 décembre, de son intention d'imposer des sanctions à la Turquie pour ses actions « illégales et agressives » dans la zone.

Selon ce scénario, vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré par vidéoconférence à la chancelière allemande Angela Merkel que la Turquie veut tourner la page avec l'UE et semble avoir conclu un éventuel accord. Mais ces dernières manœuvres ne vont pas dans le sens de la pacification et de la recherche de la compréhension. Erdogan est allé jusqu'à souligner que l'attitude de la Turquie était « constructive », tout en accusant la Grèce de fuir les négociations, malgré le fait que le pays ottoman soit pointé du doigt par plusieurs analystes et acteurs internationaux pour avoir mené une politique belligérante et expansionniste dans l'arc méditerranéen et au Moyen-Orient, notamment en participant à des guerres civiles comme celles qui ont eu lieu en Syrie et en Libye en faveur de leurs propres intérêts et même en utilisant, comme le dénoncent divers experts, des mercenaires liés à des groupes qui ont été liés dans le passé à des entités terroristes djihadistes comme Daech et Al-Qaïda.