La Turquie lance des mandats d'arrêt contre 42 étudiants et 54 officiers de marine pour des liens présumés avec Gülen
Les autorités turques ont pris lundi la décision d'arrêter 42 étudiants de l'académie militaire et 54 officiers de marine, accusés d'appartenir au mouvement de l'ecclésiastique Fethullah Gülen, que le régime turc accuse d'être l'instigateur du coup d'État manqué de 2016. Les 54 officiers de marine auraient passé les tests d'acceptation avec l'aide du mouvement Gülen, selon le site web du journal d'opposition turc Sozjo, cité par Al-Ain News.
Le parquet met en cause les prévenus dans le cadre des examens de l'Académie navale pour le recrutement des élèves du lycée professionnel des officiers de marine et de leur fuite par des membres du mouvement d'opposition, dont 54 suspects sur 62 personnes ayant passé les tests auraient bénéficié. Bien que le Bureau du Procureur n'ait pas présenté de preuves incriminantes de ces événements.
L'enquête a révélé que 62 étudiants ont reçu des notes élevées de la part des membres du comité. En outre, 42 autres étudiants de l'académie militaire ont été renvoyés dans le cadre de l'enquête sur le coup d'État.
Suite à la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016, des milliers de cadets ont été licenciés et 259 éléments ont été condamnés à la prison à vie pour leur participation à la tentative de coup d'État.
Samedi dernier, un tribunal turc a pris la décision d'arrêter 36 membres des forces armées, également dans le cadre de l'enquête en cours. Depuis juillet 2016, plus de 8 500 membres des forces armées turques ont été expulsés de l'armée en raison de leurs liens présumés avec le mouvement « güleniste ». Au total, plus de 120 000 fonctionnaires ont été licenciés pour la même raison et quelque 50 000 sont en prison.
En plus de cette persécution parmi les membres des forces armées, Recep Tayyip Erdogan persécute également les opposants au Parti démocratique du peuple (HDP, par son acronyme en turc), avec notamment l'arrestation en mai de quatre maires du HDP, accusés d'avoir des liens avec la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, par son acronyme en turc). La tentative de coup d'État a entraîné l'arrestation de près de 80 000 personnes, dont 139 journalistes ; plus de 400 000 personnes étaient sous enquête criminelle et 189 institutions ont été fermées, outre la confiscation de 3 003 universités, écoles privées et logements d'étudiants.