Ankara a annoncé la mort de deux soldats turcs au cours des dernières 24 heures

La Turquie se retire de deux points stratégiques à Idlib

AFP/AHMAD AL-ATRASH - Des soldats turcs patrouillent dans une rue du village syrien de Ram Hamdan, au nord de la ville d'Idlib, le 20 mars 2020

Les militants de l'opposition turque ont rapporté jeudi que les troupes de l'armée turque se sont retirées de deux villes de la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, qui est considérée comme le dernier bastion de l'opposition dans le pays. Les points stratégiques que la Turquie aurait abandonnés seraient Sarmin et Binnish.

Cela a été rapporté par Al-Masdar News, qui déclare également que les raisons de ce retrait ne sont pas connues pour le moment. Il faut cependant noter que cela se serait produit quelques heures après l'assaut des forces armées turques le long de l'autoroute M4, qui relie Alep à Latakia, un fief du gouvernement de Bachar Al-Asad. 

Dans cette embuscade, deux soldats de l'armée de Recep Tayyip Erdogan ont perdu la vie, selon la formation politique au pouvoir en Turquie, le Parti de la justice et du développement (AKP), sur son compte Twitter. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (SOHR) a rapporté que « deux engins ont explosé lorsqu'un convoi militaire des forces turques circulait sur la route internationale M4, à l'ouest du gouvernorat d'Idlib ».  

Il convient de rappeler, à ce stade, que la Turquie a lancé le 1er mars dernier l'opération « Bouclier de printemps » dans cette région pour contrer les avancées de l'armée arabe syrienne, soutenue par la Russie. Depuis lors, les combats se sont intensifiés dans la région, faisant des victimes des deux côtés. Ankara a adopté cette nouvelle stratégie après avoir perdu plus de 30 soldats lors d'un bombardement aérien par des factions rivales, qui a également blessé trois douzaines d'autres.  

L'opposition politique turque, en particulier le Parti républicain du peuple (CHP), n'a cessé de critiquer Erdogan pour avoir « dissimulé la mort de soldats turcs » en Syrie, qui avoisine dangereusement la centaine. 

Pendant ce temps, dans sa « fuite en avant », le président de la nation eurasienne continue de renforcer sa présence militaire à Idlib. Selon le SOHR, deux convois militaires de près de 110 véhicules sont entrés dans la zone démilitarisée, située au nord de la province. Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 7 mars, 1 400 unités militaires turques ont été déployées, ainsi que des « centaines » de soldats.  

L'organisation basée à Londres a annoncé que depuis le 2 février, plus de 4 800 véhicules et camions militaires turcs ont pénétré sur le territoire syrien. Le nombre de soldats envoyés est maintenant de plus de 9 650.