Le déconfinement en France en danger
La France a été l'un des pays les plus touchés par la deuxième vague du coronavirus. Les mesures imposées par le Palais de l'Elysée à partir du 29 octobre ont été parmi les plus sévères de toute l'Union européenne ; un confinement total a été mis en place en France, avec la fermeture des bars, des restaurants, de tout ce qui est lié aux loisirs et à la culture, des magasins non essentiels et des universités. Parmi les mesures, elle a également interdit tout type de rencontre avec la famille, a imposé le télétravail chaque fois que cela était possible et a obligé la population à se déplacer avec une "attestation" indiquant la raison de leur départ du domicile et sa durée. Ces mesures sévères ont été très similaires à celles de la première vague de coronavirus, y compris la fameuse limite consistant à ne pouvoir sortir pour faire du sport individuel qu'une heure par jour dans un rayon d'un kilomètre de son domicile. Les mesures devaient durer jusqu'au 1er décembre.
Après le pic autour du 15 novembre, avec 33 466 personnes infectées en un jour, le 24 novembre, Macron a annoncé la possibilité d'assouplir les mesures, considérant que le pire de la seconde vague était déjà passé. Dans son discours, il a partagé avec les Français un plan de décontamination en fixant comme objectif de déconfiner, d'ici le 15 décembre, moins de 5 000 cas de coronavirus détectés par jour et moins de 3 000 personnes dans les unités de soins intensifs (appelées en France unités de réanimation). A partir du 28 novembre, les Français ont été autorisés à partir pour trois heures (au lieu d'une heure) et pour 20 kilomètres de chez eux (au lieu d'un kilomètre). Certains petits magasins et lieux de culte ont également été ouverts avec des restrictions. En théorie, le 15 décembre, les perspectives ont changé à l'approche de Noël, avec la levée de l'isolement généralisé, la restriction des lieux fermés et le couvre-feu, mais sans restriction généralisée de la mobilité. Les bars et restaurants resteraient fermés jusqu'au 20 janvier, mais les cinémas, théâtres, magasins et musées pourraient ouvrir, l'"attestation" de sortie ne serait pas nécessaire et serait remplacée par un couvre-feu de 21 heures à 7 heures. En ce qui concerne Noël, malgré l'annonce par le Palais de l'Elysée qu'il n'y aurait pas de restrictions de mobilité ni de couvre-feu les 24 et 31 décembre, Jean Castex insiste fortement pour que les réunions de famille ne se fassent pas avec plus de six adultes, interdisant toute forme de rassemblement dans la rue.
Le 7 décembre, les Français se sont levés avec des nouvelles désagréables ; le déconfinement pourrait devoir être retardé. Le directeur général de la santé française, Jérôme Salomon, a averti que le risque reste élevé, que les cas n'ont pas atteint le niveau attendu et que, par conséquent, le déconfinement ne semble pas possible comme prévu. Au 8 décembre, 13 713 nouveaux cas ont été signalés au ministère de la santé au cours des dernières 24 heures, et 3 088 personnes sont en cours de réanimation. Compte tenu de la trajectoire, il semble que d'ici le milieu de ce mois, il pourrait y avoir environ 7 000 cas par jour dépassant les limites imposées pour pouvoir déconfiner. Les experts soulignent donc qu'il ne sera pas possible d'ouvrir des cinémas, des théâtres et des musées à partir du 15 décembre. Bien qu'aucun périmètre ou confinement national ne soit prévu et que la liberté de circulation soit autorisée, la France commence déjà à envisager de restreindre la mobilité des Français qui veulent aller skier en Suisse et en Espagne, dont les stations de ski restent ouvertes.
Contrairement à d'autres pays comme l'Espagne et l'Italie, où les restrictions varient selon les régions, cette deuxième vague de coronavirus a touché la plupart des départements français de la même manière et les mesures ont donc été plus restrictives en général que dans les autres pays voisins. Les experts et le gouvernement ne comprennent pas pourquoi la diminution du nombre de cas s'est ralentie, considérant que les mesures prises depuis le 30 novembre sont très similaires à celles de l'endiguement. Suite au Conseil de défense de la santé du 9 décembre, le Premier ministre Jean Castex devrait annoncer les nouvelles restrictions lors d'une conférence de presse jeudi. La France, comme la plupart des pays de l'UE, espère pouvoir mener une campagne de vaccination de masse à partir de janvier 2021. La semaine dernière, le premier vaccin Pfizer/BioNTech a été administré à une femme britannique de 90 ans, ce qui a suscité un certain optimisme dans la société européenne. Malgré cela, la vaccination de masse prendra quelques mois et d'ici là, le gouvernement français, comme les autres exécutifs européens, se trouve dans la situation difficile de devoir restreindre les déplacements de ses citoyens pendant les fêtes de Noël et du Nouvel An.