Entreculturas et Alboan organisent une conférence de presse avec trois femmes défenseurs des droits de l'homme et de l'environnement pour la Journée de la femme

À l'occasion de la Journée internationale de la femme, les ONG Entreculturas et Alboan ont organisé une rencontre à Madrid avec trois militantes latino-américaines, dans le but de faire connaître les femmes qui défendent les droits de l'homme et l'environnement dans le monde entier. Cet événement fait partie de leur campagne " Défenseuses de la maison commune ", à travers laquelle elles cherchent à attirer l'attention sur le rôle important des femmes dans la défense de l'environnement et à mobiliser les citoyens contre le changement climatique.     

Keyla Canales, avocate d'Eric Radio Progreso, du Honduras, María Felicita López, coordinatrice des droits des femmes du Mouvement indigène indépendant lenca de La Paz (MILPAH), du Honduras, récemment lauréate du Prix européen des droits de l'homme, et Lily Calderón, coordinatrice de l'École des droits de l'homme du Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), ont assisté à la conférence de presse. 

"Depuis notre peuple Lenca, nous nous défendons contre les agressions qui sont menées. Nous ne sommes pas des envahisseurs, mais des peuples ancestraux, mais nous vivons des situations terribles, que nous subissons à travers la criminalisation de nos compagnons", a déclaré la responsable María Felicita López. "Dix-huit femmes indigènes ont fait l'objet de poursuites judiciaires pour avoir défendu l'eau et la mère nature. Le territoire est la vie, et nous en vivons. Si nous ne le défendons pas, nous n'avons pas de vie. Il est regrettable que les entreprises extractivistes entrent dans nos territoires et que les États valident également ces situations."  

"Les femmes sont celles qui sont en première ligne pour défendre leur territoire afin d'y vivre dignement", a déclaré Keyla Canales, une avocate hondurienne. "Il est important de reconnaître que la nature a des droits, et que la nature est une maison commune pour tous. Il est important de reconnaître le rôle fondamental des femmes défenseurs dans les territoires. Les femmes indigènes continuent à entretenir l'espoir et à résister aux agressions des entreprises extractivistes. Il y a beaucoup de femmes en Amérique latine qui affrontent un monstre qui ne se soucie que d'accumuler du capital et qui ne se soucie pas du corps des femmes". 

"Notre corps est notre territoire, notre territoire est la vie, et la vie n'est pas à vendre", a déclaré Lily Calderón, qui a souligné que "de nombreuses femmes doivent quitter leur territoire parce qu'elles sont persécutées par la violence. Le système juridique est déficient, ce qui entraîne une aggravation de la vulnérabilité des femmes autochtones".  

Au nom d'Entreculturas, Irene Ortega, coordinatrice de l'Espace Citoyenneté, a souligné que " sur les 227 défenseurs assassinés en 2020 dans ces conflits éco-sociaux, 226 ont eu lieu dans des pays du Sud global, avec plus de la moitié des meurtres survenus dans seulement 4 pays (Colombie, Mexique, Brésil et Honduras), faisant de l'Amérique latine la région la plus meurtrière pour les défenseurs de la nature ". Irène a clôturé la réunion en remerciant les femmes défenseurs "de nous avoir encouragées à nous joindre à cet élan de rébellion, de résistance, malgré les accusations dont vous faites l'objet pour avoir défendu la nature".  

Afin de réduire l'impunité des violations des droits, la Commission européenne a publié en février 2022 sa proposition de directive européenne sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises, qui ouvre la porte à l'inclusion d'obligations pour les entreprises transnationales de respecter les droits humains et environnementaux partout où elles opèrent.  

Entreculturas et Alboan, ainsi que 140 autres organisations espagnoles et européennes, demandent que cette diligence raisonnable des entreprises intègre une perspective de genre. À cette fin, elles demandent que ceux qui nous représentent au Parlement européen incluent les amendements nécessaires à cette fin. Pour cette raison, les deux organisations encouragent les citoyens à se joindre aux efforts par la collecte de signatures sur visible.org. 

Les ONG Entreculturas et Alboan défendent la cause de la justice socio-environnementale et promeuvent à cette fin la campagne "Nous sommes l'Amazonie" pour mobiliser les citoyens contre le changement climatique, défendre l'Amazonie et protéger les personnes qui l'habitent et lutter contre le changement climatique : www.somos-amazonia.org. 

Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.