Face aux grèves des enseignants, le gouvernement marocain et les syndicats parviennent à un accord sur l'augmentation des salaires
Suite aux grèves lancées il y a plus de deux mois par la Coordination nationale du secteur de l'éducation, un accord entre les syndicats et le gouvernement marocain a vu le jour. Il prévoit une augmentation générale des salaires des enseignants de 1 500 dirhams, appliquée en deux phases, en 2024 et 2025.
L'accord comprend également un certain nombre d'augmentations salariales spécifiques, allant de 500 dirhams à 1 000 dirhams, pour certaines catégories d'enseignants et de fonctionnaires du secteur, en plus de la revalorisation de certains avantages.
Du côté du gouvernement, l'accord a été signé par le ministre de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, le ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaa, et le ministre de l'Inclusion économique, Younes Sekkouri. Du côté syndical, des représentants de l'Union marocaine du travail (UMT), de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), de la Confédération démocratique du travail (CDT) et de la Fédération démocratique du travail (FDT) ont signé l'accord.
Les deux parties ont convenu d'une augmentation de 1 000 dirhams par mois des indemnités accordées aux fonctionnaires classés hors échelle, à partir du cinquième échelon, ainsi que d'une indemnité mensuelle supplémentaire de 500 dirhams accordée aux professeurs qualifiés de l'enseignement secondaire.
Cet accord prévoit également la création d'une indemnité complémentaire de 500 dirhams par mois pour les administrateurs pédagogiques et d'une indemnité complémentaire de 500 dirhams par mois pour les assistants administratifs et techniques.
La résolution a décidé d'augmenter l'indemnité de correction des examens. En attendant de fixer le montant de ces indemnités par copie, les deux parties se sont mises d'accord sur le prix minimum perçu par les enseignants chargés de la correction des examens nationaux et régionaux, qui a été estimé à 1 000 dirhams.
Quant aux heures de soutien ou heures supplémentaires, une majoration de 30% de la rémunération a été décidée. En outre, les heures supplémentaires ne sont plus obligatoires, mais facultatives, selon l'accord signé par le ministère de l'éducation et les syndicats. Il s'agit là d'une des principales revendications des enseignants marocains.
Par ailleurs, les deux parties ont convenu de réviser le système de promotion en réduisant le nombre d'années d'ancienneté requis pour certaines catégories. De même, les cadres chargés de missions administratives se verront accorder l'intégralité des avantages liés à ces fonctions.
Une autre des décisions approuvées dans l'accord est d'accorder, à titre exceptionnel et pour une durée limitée, la possibilité de changer de poste aux conseillers d'orientation et de planification de l'éducation, ainsi qu'aux économes, classés en classe exceptionnelle (hors échelle). Ils peuvent ainsi rejoindre le corps des inspecteurs dans des conditions qui seront précisées ultérieurement.
Les instituteurs, classés à l'échelle 10, mais initialement intégrés à l'échelle 9, en poste depuis le 1er janvier 2023, bénéficieront d'une ancienneté de quatre ans. Ceci met un terme définitif au problème de la "cellule 9".
De même, les administrateurs de l'enseignement et les conseillers d'orientation et de planification de l'éducation, promotion 2022 et 2023, qui ont suivi deux années de formation, bénéficieront d'une ancienneté pour accéder au grade hors échelle. Les fonctionnaires ayant 20 ans d'ancienneté se verront accorder 4 ans, et 3 ans pour ceux qui ont accumulé entre 10 et 20 ans d'ancienneté.
L'accord porte également sur la régularisation de la situation des enseignants, des assistants pédagogiques et des assistants administratifs qui ont été intégrés pour la première fois dans les grades 7 et 8 de l'échelle, au deuxième échelon. Cette mesure concerne également les fonctionnaires qui ont pris leur retraite entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2023.
Les syndicats et le gouvernement ont également convenu de poursuivre et de soutenir la mise en œuvre de la loi-cadre sur la réforme de l'éducation, en particulier la généralisation de l'école pionnière d'ici 2027. Cela suppose que les enseignants se mobilisent davantage en faveur de cette réforme et s'engagent à œuvrer ensemble pour une éducation et un enseignement de qualité pour tous les élèves marocains. En attendant, le ministère continuera à travailler sur le statut unifié des fonctionnaires, avec l'adoption des autres points qui n'ont pas d'impact financier sur le budget de l'Etat.
Malgré cette avancée dans la résolution des questions en suspens dans le secteur de l'éducation au Maroc, cet accord n'a pas garanti la fin du mouvement de grève.