"Cette mosquée sera fermée, le préfet de Seine-Saint-Denis signera cette interdiction ce soir", a déclaré le ministre français de l'intérieur lors d'une interview

La France ferme la mosquée Pantini qui a diffusé la vidéo du professeur décapité

AFP - La mezquita de Pantin cerrará durante seis meses

Le ministre français de l'intérieur, Gérald Darmanini, a déclaré que la mosquée de Pantin serait fermée à partir de mercredi matin. M. Darmanini a mis en ligne sur sa page Facebook une vidéo dénonçant la rue où le professeur décapité vendredi dernier, Samuel Paty, avait montré des dessins animés de Mahomet.

"Cette mosquée sera fermée, le préfet de Seine-Saint-Denis signera cette interdiction ce soir", a déclaré le ministre lors d'une interview sur TF1, évoquant "six mois d'interdiction" si l'arrêté signé par le préfet est validé par les tribunaux. Il évoque une décision prise "au lendemain de cette attaque absolument ignoble" sur le meurtre.

Selon l'homme politique français, le chef de la mosquée de Pantin lui-même "a fait passer le message que ce professeur doit être intimidé en transmettant l'adresse de l'école.

Paty, un professeur de géographie et d'histoire de 47 ans, a été tué vendredi dernier dans la ville de Conflans-Sainte-Honorine, en banlieue parisienne, après avoir montré des caricatures du prophète dans un cours sur la liberté d'expression.

L'auteur de l'attaque, Abdullah Anzorov, qui a été abattu le même jour par les forces de l'ordre, était un réfugié russe de 18 ans d'origine tchétchène, qui vivait à Evreux, à environ 100 kilomètres au nord-ouest de Paris, et qui avait un casier judiciaire pour des délits mineurs.

Lutte contre le radicalisme

Ces dernières heures, la ministre de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a déclaré que "les réseaux sociaux n'ont pas encore pris au sérieux ce qui se passe avec les discours de haine en ligne", dans une interview à la station de radio "RTL", peu avant une réunion au cours de laquelle elle a reçu les responsables de certains de ces réseaux en France, tels que Twitter, Facebook ou Snapchat.

"Je ne peux pas accepter qu'il y ait des enfants que l'on rencontre avec des vidéos de lapidation, de décapitation, des photos terribles et qui sont endoctrinés. Les réseaux sociaux doivent en assumer la responsabilité.

Le gouvernement français souhaite que les réseaux sociaux prennent plus au sérieux la lutte contre les messages de haine qui circulent sur leurs plateformes, car il estime qu'ils ont joué un rôle majeur dans l'attaque djihadiste de vendredi dernier contre le professeur Samuel Paty.

Une quinzaine de personnes sont interrogées par la police afin de déterminer leur éventuelle implication dans l'attentat dans lequel Paty a été décapité à Conflans Sainte Honorine, dont le père d'une écolière qui a lancé une campagne en ligne contre le professeur d'histoire, notamment avec une vidéo controversée.