Jusqu'à trois agences des Nations Unies sont déployées au Chiapas en réponse à l'augmentation de la population migrante

L'ONU s'efforce d'améliorer les conditions de vie des migrants et des populations locales au Mexique

Luis Arroyo/CINU México - Un groupe de personnes traverse la rivière Suchiate sur un radeau à la frontière entre le Chiapas et le Guatemala, au Mexique, en novembre 2021

Natalia a fui son pays avec ses enfants parce que leurs vies étaient en danger. Après avoir traversé la frontière sud du Mexique, elle n'avait plus de ressources pour survivre. Aujourd'hui, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés lui fournit un endroit sûr pour vivre avec ses enfants, et ils reçoivent tous un suivi psychologique.

Comme elle, de nombreuses personnes ont trouvé des informations vitales ou un foyer dans des abris et des institutions travaillant avec les agences des Nations Unies au Mexique.

En ce moment, trois entités des Nations Unies, l'Agence pour les réfugiés (HCR), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), travaillent à Tapachula, dans le Chiapas, pour soutenir les populations locales et les flux migratoires mixtes qui passent par cette région du pays.

L'ONU au Mexique apporte ce soutien en accompagnant les autorités nationales telles que la Commission mexicaine d'aide aux réfugiés (COMAR), l'Institut national des migrations (INM) et aussi le gouvernement de la municipalité de Tapachula. 

En juillet 2021, Tapachula représentait 70% des demandes de statut de réfugié. En outre, cette ville frontalière reçoit quotidiennement des vols de personnes expulsées des États-Unis.

"L'un des axes est de savoir comment ce type d'assistance devient réellement un accompagnement qui garantit les droits des migrants et des personnes en quête de refuge, de la manière la plus humaine possible", a expliqué Peter Grohmann, le plus haut représentant de l'Organisation au Mexique.

La coordination du travail des agences des Nations Unies avec les autorités gouvernementales fédérales, étatiques et municipales permet de s'occuper à la fois des populations locales et de celles qui se déplacent.

Grâce à ces actions coordonnées, il est possible de faciliter l'intégration dans les communautés locales et de prévenir la discrimination, la xénophobie et d'autres formes de rejet.

 Une tâche indispensable

Pour le représentant de l'UNICEF dans le pays, Luis Fernando Carrera Castro, ce travail commun est indispensable.

"Cet impact se traduit par l'amélioration des conditions de vie de la population, lui permettant d'avoir accès à des services qu'elle n'aurait pas autrement, tels que la nourriture, le logement, l'éducation et la santé, et créant les conditions pour protéger ses droits humains et juridiques vis-à-vis de l'État mexicain", a ajouté Carrera.

Dana Graber Ladek, chef de mission de l'Organisation Internationale pour les Migrations au Mexique, a déclaré que cette agence promeut un modèle visant à fournir des alternatives de régularisation migratoire, une assistance et des informations fiables à la population migrante qui lui permettent de prendre les meilleures décisions.

"Il est important (...) de fournir des informations vérifiées à la population migrante afin qu'elle sache quels sont ses droits, quelles sont les options de régularisation et les services que l'on peut trouver à Tapachula", a expliqué Graber Ladek.

Giovanni Lepri, représentant du HCR, a indiqué que l'agence soutient la Commission Mexicaine d'Aide aux Réfugiés afin qu'elle puisse recevoir et traiter les demandes d'asile de manière équitable, mais aussi efficace et rapide.

Le HCR a également des programmes d'assistance humanitaire et de relocalisation dans d'autres régions du pays.

"Nous avons un programme pour fournir une aide humanitaire aux personnes qui sont dans cette catégorie d'extrêmement vulnérables, qui les aide à rester jusqu'à la fin de leur processus d'asile, au moins pour les premiers mois, et une fois leur processus d'asile terminé, s'ils sont reconnus comme réfugiés, nous avons un programme de relocalisation vers d'autres parties du pays où ils peuvent commencer un processus de réintégration professionnelle, où les enfants peuvent avoir accès à l'école et aux services de santé", a-t-il déclaré.

 Le Mexique, un lieu de transit et de destination

Depuis 2014, le Mexique est progressivement passé du statut de pays d'origine, à celui de pays de transit, et maintenant à celui de destination, où arrivent des personnes comme Natalia et ses enfants, qui ont été expulsées ou ont dû fuir leur domicile en raison de la violence.

Le changement se mesure en chiffres : selon les chiffres officiels mexicains, en 2014, 2 100 personnes ont demandé le statut de réfugié, en 2019, elles étaient plus de 70 000, et en 2020, en raison de la pandémie de COVID-19, le nombre est tombé à 40 000 demandes.

Cependant, entre janvier et novembre 2021, le Mexique a reçu plus de 123 000 demandes d'asile de personnes venant d'Haïti, du Honduras, de Cuba, du Salvador, du Chili, du Venezuela, du Guatemala, du Nicaragua, du Brésil et de la Colombie.