L'ouragan Iota a dévasté l'Amérique centrale
La tempête Iota menace d'aggraver la situation dans les régions d'Amérique centrale dévastées il y a deux semaines par le cyclone Eta, qui a détruit quelque 1 890 maisons et en a partiellement endommagé 8 030 autres.
Ce nouvel ouragan représente une "menace mortelle" pour l'Amérique centrale, avec des risques de "pluies torrentielles", de "vents extrêmement violents" et de "dangereuses inondations côtières", selon Reuters.
La fureur du puissant ouragan de catégorie 4 Iota, avec des vents de 250 kilomètres à l'heure, selon le Centre national américain des ouragans (NHC), a arraché des toits de maisons, fait s'effondrer des lignes électriques et inondé des rues dans le nord des Caraïbes, au Nicaragua, où le cyclone a touché terre lundi soir.
Iota a touché terre dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 novembre en Amérique centrale, au nord de la côte caraïbe du Nicaragua, une région déjà dévastée par l'ouragan Eta il y a deux semaines.
Dans un rapport préliminaire, les autorités font état de fortes rafales de vent, de précipitations, de chutes d'arbres, de chutes de poteaux d'éclairage et de chutes de toits qui n'ont pas encore été quantifiées.
Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées préventivement vers le Nicaragua, le Honduras et le Guatemala et ne se sont pas encore remises du passage de l'Eta. Le Salvador s'est également déclaré en état d'alerte.
L'Eta a privé des centaines de milliers de personnes de leur maison et a causé d'énormes dégâts aux infrastructures. Quelque 2,5 millions de personnes ont été touchées, selon les estimations officielles. La Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a mis en garde contre le désastre que pourrait représenter Iota après le passage de la tempête Eta.
Les pluies torrentielles de l'Iota vont s'abattre sur les terres inondées et sur les populations déjà touchées par les inondations et les glissements de terrain. Selon Efe, Iota est entré près de Haulover, où vivent quelque 350 familles de 1 750 personnes, pour la plupart des indigènes d'origine Miskito, une communauté dédiée à la pêche artisanale et au tourisme, qui ont toutes été évacuées et où l'on ne signale toujours pas de dégâts.
L'arrivée d'Iota, associée au passage de l'ouragan Eta il y a moins de deux semaines, marque la première fois que deux ouragans majeurs se forment dans le bassin atlantique en novembre depuis que l'on a commencé à en faire état.
Lors de son passage en Amérique centrale, la tempête tropicale Iota a fait au moins 35 morts, dont 18 au Nicaragua. Le cyclone a également fait deux morts dans l'archipel colombien de San Andrés, Providencia et Santa Catalina, un au Panama et un au Salvador.
L'arrivée de Iota dans l'archipel de San Andrés et Providencia a été considérée par les Colombiens comme une tragédie. Le président colombien, Ivan Duque, a rapporté de là la mort d'une personne à San Andres et la destruction probable de 98 % des infrastructures de Providencia.
L'arrivée de Iota est la dernière et peut-être la plus grave composante d'une crise sans précédent pour cet archipel colombien. Avec de profonds problèmes d'infrastructures hospitalières et routières, ses chiffres de pauvreté ou d'inégalité sont inférieurs à ceux du reste du pays, l'informalité du travail et la corruption sont plus importants.
Le Honduras a rapporté que plus de 80 000 personnes ont été évacuées et réparties dans 250 abris à travers le pays. Au Honduras. Le gouvernement hondurien a ordonné la fermeture des principales routes du pays jusqu'à mercredi matin en raison du risque de débordement des rivières.
Le gouvernment salvadorien a pleuré la mort d'un motocycliste après la chute d'un arbre due à de fortes rafales de vent. Au total, 813 personnes ont été évacuées des zones à risque et placées dans 230.
La ville nicaraguayenne de Puerto Cabezas, qui était encore partiellement et remplie des débris laissés par la tempête Eta il y a moins de deux semaines, a de nouveuau été la plus touchée. Les habitants effrayés se réfugient dans des abris. Les coupures d'electricité, de téléphone et d'Internet rendent impossible l'évaluatiom de la véritable ampleur de la tragédie, selon Reuters.
"Cela fait 12 heures que la communication a été perdue avec la ville de Bilwi, Puerto Cabezas. Le Nicaragua est le théâtre de riviéres qui débordent, de ponts tombés et de villages inondés. 33 municipalités sont privées d'Internet ou de téléphonie", a déclaré le journaliste nicaraguayen Ismael López à la BBC Mundo mardi après-midi.