Le Royaume imposera de nouvelles restrictions face à la menace d'une nouvelle vague à partir du 23 juin prochain

Marruecos estudia inocular una tercera dosis de la vacuna contra la COVID-19

PHOTO/AP - Le deuxième jour de la campagne de vaccination COVID-19 à l'hôpital Cheikh Khalifa de Casablanca, au Maroc

La crise du coronavirus se poursuit sans relâche au Maroc. Le pays d'Afrique du Nord vit des semaines délicates sur le plan sanitaire, marquées par l'augmentation exponentielle des infections, un scénario qui a obligé Rabat à établir une nouvelle série de restrictions pour atténuer les effets négatifs de la pandémie.

Le ministère marocain de la Santé a publié mardi un rapport bimestriel sur les données relatives au COVID-19. Le chef de la division des maladies infectieuses, Abdelkrim Meziane Bellefquih, a présenté le contenu du document et a révélé une augmentation de 91% des nouveaux cas au cours des deux dernières semaines. Le représentant de la santé a annoncé que le gouvernement entrait dans une nouvelle phase de la propagation du virus.

Pour cette raison, les autorités marocaines envisagent d'administrer une troisième dose du vaccin aux citoyens qui en ont besoin pour des raisons de santé. S'il est approuvé, le Maroc suivrait les traces de la France et d'Israël, deux pays qui inoculent déjà une dose supplémentaire dans le calendrier vaccinal. L'émergence de la variante Delta, qui est 60 % plus contagieuse, est une raison majeure de cette décision. 

Rabat confinera la population entre 23 heures et 4 h 30 du matin, sauf cas exceptionnel. Les travailleurs des activités essentielles et les citoyens invoquant des raisons de santé sont exemptés. Les mouvements seront donc limités dans le cadre d'une mesure visant à réduire la propagation du virus et de ses variantes. A cet égard, les autorités exigeront la présentation d'un passeport de vaccination COVID-19 ou, à défaut, d'un permis administratif pour les déplacements entre provinces.

La capacité de certains lieux et établissements continuera d'être réduite à 50 %. Cela inclut les restaurants, les magasins, les installations sportives et les transports publics, entre autres. Le nombre maximal de personnes présentes aux réunions et activités dans les espaces ouverts ne doit pas dépasser 50, et une autorisation sera nécessaire si ce nombre est dépassé. Enfin, les mariages et les fêtes seront interdits et le nombre maximum de personnes assistant à des funérailles sera fixé à 10.

Les nouvelles restrictions entreront en vigueur le 23 juin à 23 heures, c'est-à-dire après la fin de l'Aïd al-Adha, la plus grande fête de l'Islam. En outre, les autorités n'excluent pas d'imposer de nouvelles restrictions. Un nouveau train de mesures, plus agressif, devrait donc être adopté.

Depuis le début de la pandémie, le Royaume-Uni a enregistré un total de 562 000 cas et 9 486 décès. Au cours des dernières 24 heures, les autorités ont enregistré 3 631 nouvelles infections et jusqu'à 20 décès. Au total, 81 personnes sont mortes au cours de la semaine écoulée, un chiffre record pour les cinq derniers mois. Le nombre de décès a également légèrement augmenté ces derniers jours. D'une moyenne de cinq décès par jour, le Maroc a maintenant enregistré une moyenne de 15.

Des infections ont été détectées dans plusieurs régions du Royaume, mais la région la plus touchée a été Casablanca-Settat, avec une augmentation du nombre de cas de 21,3 %, supérieure à la moyenne du pays. Le revers de la médaille est la région de Fès-Menkes, qui affiche une subtile augmentation de 2,6 %, le meilleur chiffre par rapport au reste du territoire. 

Il y a deux raisons principales à ce nouveau pic du virus. D'une part, l'arrivée massive de ressortissants marocains rentrant au Royaume pendant la période estivale; d'autre part, la présence de la variante Delta, qui a été détectée dans plusieurs endroits au Maroc. Dans ce scénario, les autorités et les médias locaux parlent déjà d'un "pic épidémiologique".

La seule façon d'éviter l'imposition de nouvelles restrictions est la vaccination de masse. La campagne lancée par Rabat en janvier visait à vacciner 70 % de ses plus de 36 millions d'habitants d'ici la fin de l'année, mais les chiffres sont loin du compte. A ce jour, 26,38% de la population marocaine a reçu le schéma complet, soit près de 10 millions de personnes ont été vaccinées. 

94% des personnes vaccinées en Afrique sont des Marocains, un chiffre qui souligne la supériorité et le leadership du royaume alaouite sur ses voisins. Derrière le Maroc, à une distance abyssale, se trouvent l'Afrique du Sud, l'Égypte et le Nigeria. Pour accroître son avance, Rabat va commencer à produire des doses du vaccin chinois Sinopharm, suite à la signature d'un accord entre le géant asiatique et la société pharmaceutique Sothema.

Contrôle des touristes

Ces chiffres ont motivé les dernières décisions de Rabat en matière de tourisme. Le Royaume a une nouvelle fois renforcé ses frontières et durci les conditions d'accès au pays, au point d'inclure la France, l'Espagne et le Portugal dans la liste " B " des pays à faible évolution épidémiologique. Le Maroc est même allé jusqu'à fermer la route maritime reliant le port français de Sète au pays d'Afrique du Nord, quelques semaines après avoir bloqué l'opération "Traversée du détroit" avec l'Espagne pour la deuxième année consécutive.

Tous les voyageurs en provenance de France, d'Espagne ou du Portugal doivent également présenter un test PCR négatif effectué 48 heures avant l'entrée au Maroc et obtenir une autorisation exceptionnelle de voyage. Les visiteurs seront également soumis à un nouveau test le neuvième jour afin de pouvoir quitter le protocole d'isolement. Ceux qui ont reçu les deux doses devront seulement présenter un certificat de vaccination et le test correspondant, laissant derrière eux la période de quarantaine. Les enfants de moins de 11 ans sont exemptés du RCP stipulé pour tous les autres groupes d'âge.

Le Maroc mobilise tous les moyens à sa disposition pour minimiser l'incidence du virus, même si cela signifie à nouveau limiter la mobilité des Marocains et restreindre l'entrée dans le pays. "Nous sommes loin de l'objectif fixé à 0,7 dans le cadre du plan national de surveillance et de lutte contre le COVID-19", a souligné M. Bellefquih.