A partir de ce mardi, il est obligatoire de sortir avec un masque dans le pays voisin

Marruecos se prepara para generalizar las pruebas de detección de la COVID-19

AFP/FADEL SENNA - Le 24 mars 2020, un véhicule blindé de transport de troupes (VBTT) de l'armée marocaine circule dans une rue de Sale, au nord de la capitale Rabat, et ordonne aux habitants de rentrer chez eux pour lutter contre la pandémie de coronavirus

Le Maroc entend faire un pas de plus dans la lutte contre le temps pour contenir l'expansion de COVID-19. Après avoir décrété des mesures sévères de confinement des citoyens, le pays voisin veut - après un mois et cinq jours du premier cas de coronavirus confirmé - commencer à pratiquer massivement les tests de détection de l'agent pathogène. L'objectif est de briser la chaîne épidémiologique en identifiant les porteurs de COVID-19 qui sont asymptomatiques ou qui présentent des symptômes légers afin de retracer le cours de l'épidémie. En outre, à partir de ce mardi, les citoyens marocains devront porter un masque pour sortir dans la rue.  

Suite à l'acquisition récente par les autorités marocaines de dizaines de milliers de kits de détection, les tests à effectuer continueront à être du type PCR (par son acronyme en anglaisPolymerase Chain Reaction), bien que les sources gouvernementales citées par le numérique Le360 assurent qu'ils « fonctionnent mieux et surtout plus rapidement que ceux effectués jusqu'à présent par les laboratoires ». Le nombre de personnes infectées devrait augmenter fortement dans les prochains jours.

Samedi dernier, 100 000 kits -certaines sources estiment le nombre à 200 000 unités- sont arrivés à Casablanca à bord de deux avions de Royal Air Maroc (RAM) en provenance de Corée du Sud pour effectuer le test d'immunodiagnostic, selon le digital Hespress, après la signature du contrat par l'ambassadeur du Maroc en Corée du Sud et la société Osang Health Care. Selon ce média, l'entreprise asiatique donnera au Maroc 10 000 kits supplémentaires. Toujours en provenance d'Asie, en l'occurrence de Chine, un avion de la RAM est arrivé lundi dernier, le 24 mars, avec du matériel médical destiné à combattre l'épidémie suite à la conversation téléphonique des ministres des affaires étrangères des deux pays, selon le site web du Challenge hebdomadaire.  
 

Les tests seront désormais également effectués dans le réseau des centres hospitaliers universitaires (CHU) afin d'augmenter le nombre de tests. « A partir de la semaine prochaine [cette en cours] et au plus tard mercredi, les CHU de Rabat, Fès et Casablanca commenceront à tester le COVID-19, principalement par le biais des nouvelles unités de test rapide », indique la même source gouvernementale citée par Le360.

Jusqu'à présent, les tests de dépistage n'ont été effectués que dans trois endroits : l'Institut national d'hygiène de Rabat (INH), l'Institut Pasteur de Casablanca et le laboratoire de l'hôpital militaire d'entraînement Mohamed V à Rabat. Selon la directrice du département des maladies sexuellement transmissibles de l'IHR, Amina Hansali, entre l'Institut national d'hygiène et l'Institut Pasteur, entre 200 et 300 tests sont effectués chaque jour. La crise du coronavirus met à l'épreuve le système de santé marocain et souligne ses limites.  
 

Selon les dernières données du ministère marocain de la santé, plus de 5 000 tests ont été effectués dans le pays, tous par PCR. Ce sont les tests les plus fiables, mais aussi les plus chers et les plus lents : 500 dirhams par test - soit 50 euros - et entre 4 et 5 heures - bien qu'en pratique il faille plus longtemps - pour connaître les résultats. Avec les nouveaux kits sud-coréens, les autorités du pays voisin espèrent accélérer la procédure.  

L'idée, selon le journal L'Économiste, est qu'une fois que la boîte de vitesses fonctionnera à plein régime, quelque 10 000 tests seront effectués chaque jour. Les laboratoires privés ne feront pas partie de l'initiative pour le moment.

Le Maroc veut imiter le modèle allemand - les autorités sanitaires allemandes effectuent jusqu'à 500 000 tests par semaine - et le modèle sud-coréen pour mettre fin à la pandémie sur son territoire.   
 

Le masque, obligatoire

Les autorités marocaines - dans une déclaration conjointe des ministères de l'Intérieur, de la Santé, de l'Economie et de l'Industrie - ont annoncé qu'à partir de mardi, le port du masque est « obligatoire pour toutes les personnes autorisées à quitter leur domicile ». 

Le prix du masque est de 80 centimes de dirham - environ 8 centimes d'euro - par unité grâce à une subvention du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie, lancé par le roi Mohammed VI le 15 mars. Le communiqué indique que toutes les mesures ont été prises pour faciliter l'achat de ces masques.
 

« Pour mettre à disposition ces masques et conformément aux Hautes instructions royales, les autorités ont mobilisé plusieurs industriels pour renforcer le rythme de production », indique l'article du quotidien Le Matin du Sahara et du Maghreb.   

Les amendes pour ne pas sortir dans la rue avec un masque vont de « un mois à trois mois de prison avec une amende de 300 à 1 300 dirhams [entre 30 et 130 euros] ou l'une des deux peines, sans préjudice de la peine la plus lourde », comme le prévoit l'article 4 de la loi 2.20.292, a indiqué la déclaration ministérielle.  

En attendant, et avant que le nombre de tests ne commence à augmenter de manière significative, l'épidémie continue sa progression inexorable dans le pays du Maghreb. Au moment de la rédaction de ce rapport, il y a eu 1 141 infections, 83 décès et 88 guérisons. Les régions de Casablanca-Settat, Marrakech Safi et Rabat Salé Kenitra sont les plus touchées.