Marruecos prolonga un mes el estado de emergencia sanitaria
Le Conseil de gouvernement marocain a approuvé, lors d'une réunion exceptionnelle samedi, le projet de décret 2.20.300 pour la prolongation de l'état d'urgence sanitaire, après avoir été présenté par le ministre de l'Intérieur. La prochaine étape sera la publication du texte dans le journal officiel de l'État. Le Maroc continue à prendre des mesures énergiques pour enrayer l'épidémie de coronavirus. L'enfermement durera donc encore un mois.
Bien que la décision du cabinet soit arrivée vers 16h30 heure locale samedi - 17h30 heure péninsulaire espagnole - depuis des jours, le public marocain considère cette mesure comme acquise au vu de l'évolution de la pandémie dans le pays voisin. Ces derniers jours, le nombre d'infections a considérablement augmenté ; plus précisément, au cours des deux derniers jours, deux cents cas ont été déclarés, ce qui contraste avec les chiffres modestes des premières semaines.
Au moment de la rédaction du présent rapport, le Maroc avait confirmé 2 685 cas de COVID-19 et 137 décès. Bien que l'exécutif marocain ne précise pas les chiffres, le nombre de personnes traitées dans les unités de soins intensifs a également augmenté au fil des jours. Selon les données du ministère de la santé, un total de 13 689 tests de dépistage ont été effectués à ce jour, loin des prévisions faites par les autorités il y a quelques semaines. Il y a une dizaine de jours, ces tests ont commencé à être effectués dans le réseau des hôpitaux universitaires, puisqu'ils n'étaient jusqu'alors réalisés qu'en trois endroits : l'Institut national d'hygiène de Rabat (INH), l'Institut Pasteur de Casablanca et le laboratoire de l'hôpital militaire d'entraînement Mohamed V à Rabat.
L'état d'urgence sanitaire, entré en vigueur le 20 mars, est assorti d'une peine d'un à trois mois de prison et d'une amende de 300 dirhams (environ 30 euros) à 1 250 dirhams (environ 125 euros), soit l'une des deux sanctions sans préjudice de la sanction pénale la plus sévère, pour ceux qui ne s'y conforment pas.
Maintenant que sa prolongation a été confirmée, il est un fait que l'état d'urgence sanitaire se superposera à une grande partie du Ramadan, qui commencera le jeudi 23 ou le vendredi 24 de ce mois et durera jusqu'au vendredi 22 ou au samedi 23 mai (les dates peuvent encore varier car elles dépendent du calendrier lunaire et ne seront connues avec exactitude que la veille). Le mois sacré ne se terminera donc que deux ou trois jours après la fin prévisible de l'état d'urgence.
Le Ramadan s'accompagne généralement d'un certain relâchement de l'activité économique au Maroc. La journée de travail sera raccourcie pour la rendre plus compatible avec le jeûne : de 9h à 15h dans les entreprises publiques et privées, et les autorités espèrent que cela sera un allié dans la lutte contre la propagation de l'épidémie.
Au Maroc, l'activité économique n'a pas subi un arrêt aussi marqué qu'en Espagne, par exemple. Bien que le télétravail se soit généralisé ces dernières semaines, dans de nombreux autres secteurs de l'économie, les travailleurs travaillent en face à face. Comme dans notre pays, le secteur de l'hôtellerie et de la restauration est durement touché, de même que l'économie informelle, qui représente plus de 21% du PIB du Maroc.
Ce vendredi, le chef du gouvernement marocain, Saad Eddine El Othmani, a appelé l'ensemble de la société à s'unir pour lutter contre l'épidémie de COVID-19. « La route sera encore longue », a prévenu le chef de cabinet dans une note lue par son porte-parole Saaid Amzazi. La route sera encore longue", a prévenu le chef de cabinet dans une note lue par son porte-parole Saaid Amzazi. Le chef du gouvernement a rappelé que les autorités sanitaires ont détecté des foyers d'infection dans les familles et sur les lieux de travail, sans préciser davantage.
Entre autres mesures, le Conseil d'administration a donné vendredi son feu vert au projet de loi sur le dépassement du plafond de la dette extérieure et a abordé le projet de décret 2.20.331 relatif aux mesures exceptionnelles en faveur des employeurs affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale et de leurs salariés victimes de la pandémie de coronavirus, rapporte La Quotidienne.
El Othmani a également réitéré la gratitude du gouvernement et de l'ensemble du peuple marocain envers le roi Mohamed VI pour les décisions prises et pour leur avoir permis de « préserver le pays des fardeaux du passé ».