Le Pakistan arrête 22 musulmans ahmadis pour avoir prié

Le Comité international des droits de l'homme (CIDH) met en garde contre une violation scandaleuse et inadmissible des libertés fondamentales au Pakistan.
22 musulmans ahmadis ont été arrêtés et font l'objet de poursuites pénales pour le « crime » d'avoir accompli les prières du vendredi, un acte fondamental de culte qui a déclenché une vague de persécution et a révélé le mépris flagrant du Pakistan envers ses obligations internationales. La demande de mise en liberté sous caution des 22 personnes a été rejetée par le tribunal de Daska, au Pendjab, le 5 mars dernier.
L'IHRC a obtenu et traduit la plainte originale en ourdou, la langue utilisée par les ahmadis, déposée auprès de la police de Sialkot par Hamza Asif Butt, en vertu de l'article 154 du Code de procédure pénale. Ce récit bouleversant révèle la profonde intolérance qui domine la nation. Butt raconte comment il est passé devant un bâtiment, a entendu le son des prières et a fait irruption pour découvrir 26 « Qadianis » - une insulte méprisante pour les musulmans ahmadis - participant au culte islamique. Il affirme que cet acte est illégal, affirmant qu'il « prêche contre l'islam », « heurte profondément les sentiments des musulmans » et « provoque des troubles ». Sa réponse ? Appeler la police, ce qui a conduit à des arrestations immédiates et à l'ouverture d'une procédure formelle contre ces adorateurs pacifiques.
En tant que signataire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ratifié en 2010, le Pakistan est légalement et moralement tenu de protéger la liberté de religion ou de conviction. L'article 18 de la DUDH et le PIDCP proclament clairement :
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de manifester sa religion ou ses convictions, individuellement ou collectivement, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, la pratique, le culte et l'accomplissement des rites. »
L'IHRC exige une action immédiate. Cette affaire honteuse doit être classée sans suite et les 22 ahmadis injustement détenus doivent être libérés sans délai.
En outre, le 8 mars 2025, les autorités de Chak No. 166 Murad à Bahawalnagar, au Pakistan, ont démoli les minarets d'une mosquée ahmadie et ont porté des accusations infondées contre des membres de la communauté sous la pression de la foule du TLP. Cet incident représente une nouvelle escalade dans la persécution de la communauté pendant le ramadan. Amnesty International Asie du Sud a souligné la détérioration des conditions de la communauté pendant le mois sacré, y compris de nombreuses arrestations pour les prières du vendredi, par le biais d'un communiqué sur Twitter X et Instagram.
Le Pakistan viole de manière flagrante les normes internationales en matière de liberté religieuse. L'IHRC exhorte les gouvernements, y compris l'Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont réaffirmé leur soutien à la liberté religieuse, à intervenir d'urgence auprès des autorités pakistanaises en ce moment critique, où la persécution religieuse sanctionnée par l'État atteint des niveaux sans précédent.