La route migratoire mortelle vers les Canaries établit un record alarmant avec 5 000 décès en moins de six mois

L'augmentation des flux migratoires vers l'Europe est l'une des questions les plus controversées sur le Vieux Continent. Alors que certains préconisent d'améliorer les efforts de sauvetage et de sécurité pour tenter de réduire le nombre croissant de décès en mer, d'autres défendent la fermeture totale des frontières pour empêcher l'arrivée des migrants. Et au milieu, il y a ceux qui, conscients du besoin de migration en Europe, préconisent de trouver un moyen de contrôler les flux migratoires tout en sauvant la vie de ceux qui sont à la recherche d'un avenir meilleur.
Plus de 5 000 morts au cours des cinq premiers mois de 2024
Il s'agit du chiffre le plus élevé depuis que l'on tient des registres, soit une moyenne de 33 décès par jour. Jamais auparavant autant de vies n'avaient été perdues sur ce qui reste la route migratoire la plus dangereuse au monde, la Route des Canaries, qui relie la Mauritanie aux îles Canaries. Depuis le début de l'année, 154 femmes, 50 enfants et 4 850 hommes sont morts sur cette route, selon l'Observatoire des droits de l'homme du collectif Caminando Fronteras.

Bien qu'il ne s'agisse pas de la seule route, c'est la plus dangereuse et, en même temps, celle qui continue d'amener le plus de migrants sur le territoire espagnol. Au cours des cinq premiers mois de 2024, un peu plus de 18 000 migrants sont arrivés par la seule route des Canaries. Cela représente près de 80 % du nombre total de personnes arrivées en Espagne par les petites embarcations et les cayucos, qui ont accueilli 23 000 migrants, si l'on ajoute ceux qui sont arrivés par d'autres voies comme la route algérienne, qui relie l'Algérie à Almeria et à la côte levantine.
Une pénurie de moyens très préoccupante
Le rapport intitulé "Contrôle du droit à la vie à la frontière ouest euro-africaine" consacre une partie de son analyse au manque de moyens de recherche et de sauvetage. Le nombre de migrants a augmenté de manière exponentielle et le pourcentage de décès est encore plus important. Deux fois plus de personnes sont mortes sur la seule route algérienne que pendant la même période en 2023.
🔴 El año 2024 está siendo el más mortífero en frontera jamás registrado: 5054 personas víctimas en cinco meses #DerechoAlaVida2024 pic.twitter.com/wBMHNbmire
— Caminando Fronteras (@walkingborders) June 12, 2024
La vague de migration de l'année dernière a connu un afflux plus important en provenance du Sénégal, tandis que cette année, l'origine des personnes arrivant aux frontières est principalement mauritanienne. Quoi qu'il en soit, le message central que l'ONG entend faire passer est qu'il est "de la responsabilité des États d'activer les ressources de recherche et de sauvetage, car personne ne devrait mourir en traversant les frontières".
Elle insiste sur le fait que cette réalité ne peut être considérée comme acquise. Des mesures doivent être prises, car "nous ne pouvons pas normaliser ces chiffres", comme l'explique Helena Maleno, coordinatrice de cette recherche. Il est nécessaire de donner plus de moyens à ce type d'organisation pour éviter les pertes massives de vies humaines sur ce type de route, où de nombreuses personnes risquent tout ce qu'elles ont à la recherche d'un avenir meilleur. Cela ne signifie pas qu'il faille autoriser l'entrée massive de ces flux migratoires, une question de plus en plus controversée en Europe.
L'augmentation de la migration irrégulière, un sujet brûlant en Europe
L'année 2024 a mis sur le devant de la scène l'une des questions les plus controversées de toute l'Union européenne, si ce n'était déjà le cas. Alors que les partis d'extrême droite - de plus en plus présents au Parlement européen - prônent la fermeture des frontières et l'étouffement dans l'œuf d'un problème qui ne sera jamais résolu de cette manière, les vagues migratoires se poursuivent, et la régulation et l'aide sont présentées comme les seuls moyens de résoudre le drame vécu par des milliers de personnes chaque année.