Des sécheresses, de graves incendies de forêt et des inondations ont ravagé le pays. Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan doit faire face à des commentaires négatifs sur ses performances face à ces catastrophes

La Turquie est dévastée par le mauvais temps et le gouvernement est critiqué pour sa gestion des catastrophes

PHOTO/AFP - Une image prise le 3 août 2021 montre des flammes s'élevant d'un incendie qui fait rage dans la ville d'Oren, près de Milas, dans la région touristique de Mugla en Turquie

La Turquie subit un été 2021 difficile. Après avoir été durement touchée par la crise sanitaire du COVID-19, la nation eurasienne subit aujourd'hui les effets de divers problèmes climatiques auxquels le pays dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan ne semble pas trouver de solutions efficaces, recevant des critiques pour sa gestion et son inaction.

Les problèmes liés au changement climatique, tels que les fortes inondations, les sécheresses et les incendies de forêt inquiétants, touchent le pays ottoman et des appels sont lancés pour que le gouvernement ottoman prenne des mesures efficaces. 

Selon les chiffres officiels, jusqu'à dix personnes sont mortes depuis la fin du mois de juillet dans les régions proches de la côte, dans le sud de la Turquie, en raison des feux de forêt qui ont détruit des forêts et des enclaves dans la région. 

Les autorités turques ont été accusées de ne pas être préparées à combattre la menace de l'incendie, qui a fait au moins dix morts. 

Les dirigeants turcs qui luttent contre les pires incendies de forêt de l'histoire ont été montrés du doigt pour leur incapacité à enrayer la menace, après que des données officielles ont montré qu'ils n'ont dépensé qu'une fraction des fonds déjà réduits prévus cette année pour prévenir les incendies de forêt.

Un hombre utiliza un extintor ante el incendio

L'agence chargée des affaires forestières de l'État turc a déclaré que moins de deux pour cent des 200 millions de lires (24 millions de dollars) réservés à la lutte contre les incendies de forêt avaient été dépensés au cours du premier semestre de l'année.

"Le budget a été planifié comme s'il n'y aurait pas d'incendies", a déclaré Murat Emir, député du Parti républicain du peuple (CHP). "Ces chiffres montrent pourquoi il n'y a pas eu d'intervention efficace contre les incendies", a déclaré Murat Emir au Parlement. 

En fait, la Turquie a dû faire appel à des avions et des hélicoptères d'Espagne, d'Ukraine, de Croatie et d'Azerbaïdjan pour éteindre les incendies, selon La Razón. 

Entre-temps, les inondations dans le nord-est ont suivi une période de sécheresse sévère qui a fait chuter le niveau d'eau dans les barrages à des niveaux alarmants. Cela affecte l'irrigation des champs et l'agriculture en général. Dans ce domaine, les autorités turques ont également été pointées du doigt pour leur mauvaise gestion des ressources en eau. 

La sécheresse pose un sérieux problème, la Turquie ayant enregistré le mois dernier sa température la plus élevée depuis 1961, à 49,1 degrés Celsius (120,4 Fahrenheit), dans la ville de Cizre, au sud-est du pays. Selon les analystes, cela restera une préoccupation majeure pour la nation eurasienne. 

Los bomberos, ayudados por voluntarios locales, luchan por extinguir un incendio forestal en Oren, en la región turística de Mugla, el 6 de agosto de 2021, mientras Turquía lucha contra los incendios forestales más mortíferos de las últimas décadas

Il convient également de noter les problèmes du mucus dit visqueux dans la mer de Marmara, qui affecte sérieusement la vie marine. 

Le gouvernement turc a été fortement critiqué pour ne pas avoir traité efficacement les effets liés au changement climatique. Un problème climatique qui fait augmenter la température des mers, comme l'a clairement montré le dernier rapport des Nations unies sur la question, qui a désigné l'action humaine comme un facteur clé des effets néfastes du changement climatique, qui se développe plus rapidement que prévu. La Méditerranée est sérieusement touchée par la hausse des températures de la mer et le réchauffement climatique, et la Turquie ne fait pas exception.

Face à tous ces problèmes, plusieurs experts soulignent que les problèmes environnementaux font partie des questions que le gouvernement turc n'a pas encore abordées aussi bien qu'il le devrait. Ils critiquent le fait que la Turquie n'a pas participé à la ratification de l'accord de Paris de 2015, adopté par 196 pays, qui ont convenu de prendre des mesures pour protéger l'environnement afin de réduire le réchauffement climatique. La Turquie est l'une des six nations, dont l'Irak et la Libye, qui n'ont pas encore formellement approuvé l'accord, comme le rappelle l'agence de presse AFP.

"C'est la première étape. Nous devons participer à la lutte mondiale contre le changement climatique", a déclaré Emine Ozkan, porte-parole du parti vert turc. "Il n'y a pas de temps à perdre", a déclaré Ozkan, cité par l'AFP. 

"Le gouvernement reconnaît soi-disant le changement climatique, mais ne prend pas l'initiative d'examiner les véritables problèmes qui en sont la cause", a déclaré M. Ozkan.

El presidente de Turquía, Recep Tayyip Erdogan, habla durante una conferencia de prensa

Pour sa part, Ankara affirme que l'accord de Paris classe injustement la Turquie dans la catégorie des pays "développés" plutôt que dans celle des pays "en développement", ce qui la prive d'un meilleur financement pour lutter contre le changement climatique. Cet argument n'excuse pas les différents experts de la question. 

"Je ne vois pas la Turquie comme ayant une politique globale en matière de changement climatique qui aborde tout de manière interconnectée", a déclaré Gokce Sencan, chercheur en politique de l'eau et du climat, cité par France 24.

La population se préoccupe de plus en plus de l'environnement ; en fait, une enquête récente a montré que 70 % des Turcs sont très préoccupés par la question du climat.