Ce que cachent les propos de Vinicius sur la Coupe du monde 2030 et le racisme

Vinicius Jr. du Real Madrid lors d'un match contre Barcelone, match valable pour le Soccer Champions Tour (match amical) au MetLife Stadium à East Rutherford le samedi 3 août 2024 - PHOTO/William Volcov/BRAZIL PHOTO PRESS/Brazil Photo Press via AFP
Le Brésilien a mis tout le monde en colère avec des déclarations contradictoires 

Vinicius est en croisade contre le racisme depuis plusieurs saisons. Au début, c'était une insulte, un geste, un commentaire d'une bande de têtes brûlées qui, dans leur ignorance, n'ont pas d'autres arguments à utiliser pour déstabiliser leurs adversaires. 

Ensuite, c'est Vinicius lui-même qui s'est enflammé et a mis son équipe en difficulté pour avoir donné trop d'importance à un mal endémique du football que personne ne sait comment éradiquer. Et, maintenant, des déclarations contradictoires où il est allé jusqu'à dire que l'Espagne ne devrait pas accueillir de Coupe du monde si les gestes racistes se poursuivent sur les terrains de football.

Ce message a été lancé sans qu'aucune question ne soit posée entre les deux. Et il l'a dit après avoir assuré que l'Espagne s'améliorait considérablement grâce aux sanctions imposées, par exemple, à ceux qui l'avaient insulté à Valence il y a deux saisons. Ses propos se sont transformés en démagogie politique et le maire de Madrid lui-même a demandé une rectification immédiate. 

Vinicius Junior lors de la séance d'entraînement du Real Madrid avant la Super Coupe de l'UEFA Real Madrid - Atalanta BC au Stade national de Varsovie, Pologne, 13 août 2024 - PHOTO/Jakub Porzycki/NurPhoto/NurPhoto via AFP

Des journalistes proches du club affirment que le Real Madrid commence à en avoir assez d'un type qui ne fait que signifier et certains supporters parlent même d'une vente imminente avant que le vestiaire ne s'enflamme. 

En tout cas, Vinicius et les racistes se nourrissent l'un de l'autre. L'un insulte et l'autre provoque. Rien n'est justifié, mais cette règle tacite qui veut que tout ce qu'on dit à un footballeur soit inscrit sur le salaire de Vinicius ne doit pas être connue de ce dernier. Même si c'est une chose de supporter des insultes et de se faire rappeler sa mère et une autre de se faire traiter de « nègre » et de « singe » pour le simple fait de vous provoquer et sans qu'il y ait le moindre soupçon de racisme dans votre vie en dehors de ce stade.

Le ballon raciste que le joueur brésilien a gonflé va éclater tôt ou tard pour le Real Madrid. Un Ballon d'Or pourrait calmer le jeu, mais Vini sait qu'il a besoin de la lumière à un moment de sa carrière où Mbappé fait de l'ombre à tous ses coéquipiers. 

Les dirigeants de la Fédération marocaine de football Fouzi Lekjaa (C), l'Espagnol Pedro Rocha (G) et le Portugais Fernando Gomes - PHOTO/AFP

Ancelotti est l'équilibre de ce vestiaire. Il en va de même pour Florentino. Si l'un d'entre eux échoue, le Real Madrid pourrait succomber aux égos dans les affaires sportives et aux mains intéressées dans les bureaux. A eux deux, ils contrôlent cette mer calme qui ne sait que gagner la Ligue des champions, mais la gestion de Vinicius et leur guerre contre le racisme commencent à prendre le dessus. 

Le racisme de l'Espagne ne peut pas être élevé au rang de cause mondiale au point de lui enlever une Coupe du Monde partagée avec le Maroc et le Portugal avec ce que cela signifie pour la société. Il est vrai qu'il manque une main ferme, des lois... mais aussi un manque de culture chez les supporters pour qu'aller au foot ne devienne pas une foire d'empoigne.