Le Maroc modernise ses infrastructures sportives en vue de la Coupe du monde de football de 2030
La Coupe du monde de football qui se tiendra en 2030 au Maroc, en Espagne et au Portugal est un événement très important, notamment en raison de la modernisation des équipements et des infrastructures qui sera réalisée dans les trois pays organisateurs.
Dans ce processus, l'ingénierie joue un rôle fondamental et le Maroc veut être à la hauteur de cet événement mondial et profiter de son rôle de coorganisateur pour faire progresser son développement.
C'est pourquoi l'École d'ingénieurs de Mohammedia a organisé une journée à laquelle ont participé des représentants de l'Office national des chemins de fer (ONCF), chargé de moderniser l'infrastructure de transport ferroviaire, de la Société nationale de réalisation et de gestion des équipements sportifs (SONARGES), qui supervise la gestion des stades et des installations sportives du Maroc, ainsi que d'autres organismes.
Selon Mouad Hajji, coordinateur général de la Fédération royale marocaine de football, qui représentait le président Fouzi Lekjaa, « il ne s'agit pas seulement d'accueillir des matchs de football, mais de repenser la façon dont nous organisons, construisons et gérons nos infrastructures ».
Réformes des installations sportives
La rénovation des stades est le point central des différents projets qui doivent être menés à bien. Il ne s'agit pas seulement d'une rénovation, mais SONARGES prévoit de repenser complètement ces infrastructures pour les adapter aux normes internationales.
Au total, dix stades seront entièrement rénovés, avec des phases de travaux qui s'étendront entre 2025 et 2030. Ainsi, le Stade de Tanger, qui sera l'un des principaux sites de la Coupe du monde, verra sa capacité d'accueil passer de 65 000 à 75 600 spectateurs. De son côté, le Complexe sportif de Fès ajoutera 20 700 places aux 35 000 existantes.
Tout cela sera réalisé grâce à la suppression des pistes d'athlétisme, à l'agrandissement des gradins et à l'ajout de « sky boxes », ainsi que de zones VIP. À ce sujet, Imane Bensayeh, l'une des architectes travaillant sur le projet, a expliqué que « le défi n'est pas seulement de les agrandir, mais de faire en sorte que ces stades soient vivants et capables d'accueillir des spectateurs en dehors des matchs et de générer leur propre activité ».
L'expérience du spectateur sera également repensée, avec l'installation d'un réseau Wi-Fi public, de réseaux IPTV, d'un système de son haute définition et d'écrans LED géants pour l'immersion des spectateurs.
En ce qui concerne la sécurité, un système de contrôle d'accès intelligent sera mis en place, basé sur un réseau de caméras de sécurité doté d'un serveur d'enregistrement centralisé. Il permettra une gestion optimale des flux et une capacité de réponse en cas d'incident.
Logistique de transport
Le volet ferroviaire de l'ingénierie et de la logistique de transport sera également modifié dans le cadre du projet de modernisation. En effet, l'ONCF, partenaire clé de l'événement, met en œuvre un plan d'extension et de modernisation du réseau ferroviaire. Cela permettra de garantir une mobilité fluide et efficace dans les villes hôtes.
Selon les déclarations de Badreddine Charfi, représentant de l'ONCF, l'Office travaille à l'extension de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Kenitra et Marrakech, qui reliera le nord au sud du Maroc en un temps record.
Il a également ajouté que la modernisation des gares actuelles et le renforcement de leurs connexions avec les transports urbains seront un facteur clé du succès de la Coupe du monde de 2030.
En outre, il est prévu de créer des centres de transport multimodal à Tanger, Casablanca et Marrakech, qui intégreront le train, les chemins de fer régionaux, le tramway et les bus électriques, dans une optique de durabilité et d'accessibilité.
L'environnement comme facteur clé
L'architecture et l'ingénierie ne sont pas les seules priorités des projets, la technologie et l'environnement le sont également. Ainsi, des solutions telles que des panneaux solaires, des systèmes de collecte d'eau de pluie et d'irrigation, ainsi que des éclairages intelligents pour optimiser la gestion de l'énergie sont intégrées dans les projets.
De même, Imane Bensayeh a expliqué qu'ils ont conçu une infrastructure à faible émission de carbone qui optimise la consommation d'énergie et minimise les émissions de déchets. Même le Grand Stade Hassan II de Casablanca obtiendra la certification LEED Gold. Ce label place le pays dans la dynamique des stades les plus avancés d'un point de vue écologique.
En ce qui concerne les transformations, Mohammed Rhachi, vice-président de l'Université Mohammed V et directeur par intérim de l'École nationale supérieure d'informatique et d'analyse des systèmes (ENSIAS), a mis l'accent sur une transition numérique « réussie » pour soutenir cette croissance.
De son côté, le docteur Mahmoudi Hassan a déclaré que « nous préparons une génération capable de relever les défis technologiques et environnementaux ». À cet égard, les écoles d'ingénieurs adaptent déjà leur formation, notamment en génie civil, en intelligence artificielle et en urbanisme durable.