La nouvelle Fondation Maroc 2030 prend les rênes de la Coupe du monde de football
Un décret royal (dahir) a officiellement mis fin à la bataille partisane pour la direction du gouvernement marocain pendant la Coupe du monde 2030. Les partis politiques, tant de la majorité que de l'opposition, ont perdu la bataille face à la naissance de la nouvelle fondation, qui sera chargée de la gouvernance de la Coupe du monde, quel que soit le vainqueur des élections législatives de 2026.
La Fondation Maroc 2030, constituée légalement conformément au décret royal n° 1.25.54, publié au Journal officiel n° 7428 du 7 août dernier, supervisera tous les événements de la FIFA et de la Confédération africaine de football au Maroc.
Sous la présidence de Fouzi Lekjaa, ministre du Budget et président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), la Fondation Maroc 2030 jouira d'une autonomie financière considérable et d'un pouvoir exécutif qui transcende les cycles électoraux politiques.
Fondation Maroc 2030
Dotée de moyens importants et d'un mandat clair, cette entité institutionnelle dirigera les travaux sportifs et infrastructurels, indépendamment des calculs électoraux, afin d'organiser avec succès cet événement mondial qui marquera une époque au Maroc.
La création de cette fondation libère la Coupe du monde 2030 des calculs politiques liés à la prochaine bataille électorale, en mettant l'accent sur ce qui est vraiment important pour le pays, à savoir l'organisation de l'événement et ses répercussions. L'ambition du Maroc est que la Coupe du monde 2030 permette de construire un héritage sportif, économique et territorial qui marquera les prochaines décennies.
La publication du décret royal promulguant la loi n° 35-25 a clarifié la situation et mis définitivement fin aux querelles entre les dirigeants des partis et les ministres qui avaient exprimé leur ambition de remporter les élections afin de diriger le gouvernement de la Coupe du monde.
Selon le texte officiel, la Fondation Maroc 2030 coopérera avec les administrations et organismes concernés pour préparer, organiser et améliorer tous les événements footballistiques internationaux attribués au Maroc par la FIFA ou la CAF.
Au service de la modernisation
La Fondation Maroc 2030 est une institution qui permet de poursuivre les travaux liés à la préparation, en mettant l'accent sur la qualité, la rapidité et l'efficacité, loin de toute instrumentalisation politique ou électorale.
Fouzi Lekjaa a été officiellement nommé par le roi Mohammed VI président de la fondation, chargé de coordonner les mesures et de superviser les travaux sur le terrain de tous les préparatifs des grands événements sportifs et des infrastructures qui les accompagnent.
En ce sens, la mission de la Fondation Maroc 2030 couvre, outre la Coupe du monde, toutes les compétitions internationales de football attribuées au Maroc par la FIFA ou la CAF jusqu'en 2030.
Le Conseil exécutif de la Fondation est composé de représentants des ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et du Budget, ainsi que d'entreprises publiques, d'autorités locales et d'autres institutions si nécessaire.
Ce conseil est chargé d'évaluer l'avancement des travaux liés aux événements sportifs, de proposer des mesures correctives en cas de retard et de superviser les engagements pris par l'État.
Pour le président de la Fondation, la Coupe du monde 2030, tout comme la Coupe d'Afrique des nations 2025, doit laisser un héritage durable à l'ensemble du pays, et pas seulement aux villes hôtes. Selon cette vision globale, l'événement sera l'occasion de moderniser les infrastructures, de créer des projets de développement et de stimuler la croissance économique dans toutes les régions du pays.
Avec un budget d'investissement global estimé à 150 milliards de dirhams, la fondation supervisera la réalisation de projets de grande envergure dans plusieurs secteurs économiques vitaux et répartis dans les différentes régions du pays.
Dans le secteur des transports, Lekjaa a annoncé un partenariat public-privé soutenu par un financement annuel de 1,6 milliard de dirhams jusqu'en 2030 qui permettra de développer le réseau de trains à grande vitesse et les lignes régionales reliant Casablanca, Rabat et Tanger, sans perdre de vue l'intégration et l'inclusion des provinces du sud afin de renforcer la cohésion territoriale.
En matière de financement, le ministre a affirmé que la stratégie adoptée par la fondation ne constituera pas une charge pour les finances publiques. Grâce à une approche fondée sur la coopération avec la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et la Société Nationale de Réalisation et de Gestion des Installations Sportives (SONARGES), la Fondation Maroc 2030 vise à amortir les coûts en 20 ans, grâce à un modèle économique innovant.