Pour la première fois, l'équipe cycliste israélienne « Israel Start-Up Nation » participe à la course cycliste qui se déroule dans la péninsule arabique du 23 au 29 février

Le Tour des Émirates, une compétition pleine de diplomatie

AFP/GIUSEPPE CACACE - Le peloton lors de la troisième étape du UAE Cycle Tour de al-Maroom à Jebel Hafeet, le 25 février 2020

Pour la deuxième année, la péninsule arabique accueille le Tour des Émirats arabes unis du 23 au 29 février. Il s'agit d'un tour par étapes dans le cadre de l'événement World Tour. Le UAE Tour est le résultat de la fusion entre le Abu Dhabi Tour et le Dubai Tour et compte sept étapes en ligne. Sans contre-la-montre, mais avec l'ascension du Jebel Hafeet, une montagne de 1 240 mètres, la deuxième plus haute des Émirats et limitrophe d'Oman, c'est une course complexe, surtout si l'on considère le climat aride de la région.  

L'Espagnol Alejandro Valverde, qui a remporté le Tour d'Abu Dhabi en 2018, le Slovène Tadej Pogacar et les Britanniques Adam Yates et Chris Froome sont quelques-uns des grands noms de la course. Froome, le quadruple vainqueur du Tour de France, qui était « ravi » d'annoncer son retour après s'être remis d'une grave blessure qui l'a fait sortir de la route en juin dernier, a montré son manque de rythme et n'est toujours pas à la hauteur de son compatriote Yates, qui est le nouveau leader après la quatrième étape et a revêtu le maillot rouge. La supériorité dont fait preuve Yates l'élève, non seulement à la première place du classement, mais aussi à être le principal candidat à la victoire du Tour.

Les caractéristiques de cette course sont un mélange d'étapes de plaine, de moyenne montagne et de montagne, dont le point clé est l'ascension du barrage de Hatta, 400 mètres avec une pente maximale de 17 %. La première étape de 148 km s'est déroulée avec départ et arrivée à Dubaï, la deuxième a couvert 203 km entre Palm Jumeriah et Hatta et la troisième, avec une distance de 198 km, a couvert les villes de Sharjah et Rafisah. La dernière étape, le 29 février, aura pour point culminant la ville d'Abu Dhabi.  

La « mission diplomatique » israélienne dans les Émirats arabes unis 

L'une des principales particularités de cette tournée est la participation de l'équipe israélienne « Israel Start-Up Nation ». Cette équipe, bien que basée en Israël et détenue par des Israéliens, est en grande partie composée d'étrangers. Israël et les EAU n'ont pas de relations diplomatiques officielles, mais il y a eu des contacts informels plus étroits ces dernières années, qui, selon les autorités, découlent de préoccupations communes au sujet de l'Iran.

Avant le début du Tour, le copropriétaire de l'équipe israélienne, Sylvan Adams, a déclaré qu'il était « excité » de participer au Tour des EAU. « La participation de notre équipe israélienne à cette course dans une nation du Moyen-Orient est emblématique et montre comment le cyclisme peut être un débouché pour l'ouverture et le progrès diplomatique », a déclaré M. Adams dans un communiqué. « Il n'est pas exagéré de suggérer que le sport peut être une force pour la paix, et c'est l'une des missions de l'ISN (acronyme de l'équipe israélienne) », a-t-il ajouté.

Le cycliste israélien Omer Goldstein a déclaré à l'AFP qu'il était « heureux » de participer à ce Tour. « C'est spécial que je sois venu ici parce que normalement les Israéliens ne peuvent pas (venir) dans ce pays », a déclaré l'athlète. Un fonctionnaire des EAU a déclaré à ce sujet que le Tour est « un événement international et que les EAU s'engagent à accueillir tous les participants du monde entier ».

Ce n'est pas la première fois que des athlètes israéliens participent à une compétition aux EAU. Dès 2018, l'équipe de judo a remporté le Grand Chelem d'Abu Dhabi et l'hymne israélien a été joué dans la capitale des EAU.