Un des héros du peuple marocain : el Ittihadi (le socialiste) Mohamed Jendali (I)
"... Il marche seul..."
"Khalid Muhammad Khalid" dans son livre "Les hommes autour du Prophète".
Ne vous précipitez pas, le militant dont je parle fait partie des premières générations de jeunes socialistes de l'USFP (Union Socialiste des Forces Populaires) à la fin des années soixante. Il est dit, d'après ce que j'ai entendu, que la première réunion des étudiants de l'USFP a eu lieu dans la maison de la famille de Driss Lachguar (aujourd'hui premier secrétaire de l'USFP), en présence de ce dernier et du militant Mohamed Sassi. Mohamed Jendali a été nommé chef de la cellule. Il est décédé ces dernières années, en juillet 2021.
Quant au secteur estudiantin, il a lu le fameux texte annonçant le retrait des étudiants de l'USFP du 17ème congrès de l'UNEM (Union Nationale des Etudiants Marocains). Ne vous précipitez pas encore une fois, j'ai moi-même discuté de ce point précis avec lui à plusieurs reprises. Il m'a raconté ce qui s'est passé parmi les hauts dirigeants de l'USFP et comment l'idée du "travail de base des étudiants de l'USFP" a été détournée.
Je lui ai demandé de publier une déclaration expliquant les circonstances, ainsi que d'enregistrer sa vie riche en luttes, mais il a refusé les deux. Il m'a dit que les questions d'organisation ne sont discutées qu'au sein du parti. Quant à sa trajectoire de vie, il a dit : "Que les anciens écrivent en toute "honnêteté". Et quand je lui ai dit qu'il faisait partie des "anciens", il a souri sans répondre.
Tel était l'homme, humble, vivant pour ceux qui connaissent Rabat, dans le quartier de l'Océan, non loin de son lieu de naissance à El Akkari. Il était d'une extrême simplicité, ne se targuant ni d'argent ni de pouvoir. Il est resté Ittihadi - socialiste - (non affilié dans ses derniers jours) jusqu'à sa mort. Je pense qu'il était contre toutes les divisions des partis. Il disait que la première erreur avait été la scission au sein du parti de l'Istiqlal (parti de l'indépendance) en 1959, trois ans après l'indépendance du Maroc.
Je leur ai dit de ne pas se précipiter. L'homme avait beaucoup à dire. Dans ce petit article, je ne réaliserai, de mémoire, qu'un pourcentage minimum de ce que je sais de cet homme, laissant à ses camarades de l'USFP et aux syndicalistes de la CDT (Confédération démocratique du travail) le soin de parler de lui, ainsi que de sa compagne (son épouse) de lutte, qui a beaucoup souffert, avec 17 années de licenciement (au total) à cause de son activité syndicale ; ainsi que de ses enfants.
Je vous raconterai, dans la deuxième partie, et peut-être dans la troisième, mes rencontres avec cet homme, qui ont commencé en 1978/1979 à l'association de la Faculté de Droit de Rabat-Agdal. Je vous raconterai comment il allait être "massacré" par une certaine tendance estudiantine émergente et j'expliquerai comment le chef de cette tendance, devenu un des rouages importants de l'Etat marocain ces dernières années, est intervenu à la dernière minute.
Ainsi que d'autres aspects tels que mes rencontres avec lui, dans la jeunesse du parti à Rabat, au CDT, dans le gouvernement d'alternance d'Abderrahmane Youssoufi, et comment il est devenu client de l'agence bancaire que je dirige.
Son attitude à mon égard, alors que j'ai navigué dans tous les partis, de la droite à la gauche. Lui, qui n'a jamais varié dans son parti, l'USFP, bien qu'il n'ait plus été actif au sein de ce parti depuis longtemps.
Mais les idées de son parti n'ont jamais quitté sa pensée depuis son accession à la fin des années 60 jusqu'à sa mort en 2021.
Ses lectures, ses différents écrits que j'ai découverts récemment, ainsi que ses nombreux conseils lorsque, après ma retraite en 2018, j'ai obtenu une licence de droit en français et que j'avais l'intention de m'inscrire en master puis de faire un doctorat d'État.
Je parlerai aussi de ses relations passées avec tous les militants de l'USFP et autres, dont certains sont devenus des leaders de partis de droite, d'autres sont devenus ministres, et d'autres occupent des postes de décision dans différentes institutions administratives au Maroc.
Je lui demandais quel était le courant dont il était proche ou auquel il appartenait : était-ce le courant de Fqih Basri, ou celui de Noubir Amaoui, ou celui d'Abderrahim Bouabid, ou celui d'Omar Benjelloun, ou celui de son frère Ahmed Benjelloun ? L'homme n'a jamais répondu, prétextant que ces questions et bien d'autres se discutent au sein de l'organisation du parti, et non dans les cafés.Mais avec le temps, j'ai pu me faire une idée du courant auquel il appartenait. J'ai connu de nombreux dirigeants et j'ai exprimé un grand respect pour une personnalité socialiste qui occupe aujourd'hui une position importante dans l'administration marocaine.
Je vais raconter beaucoup de choses que je connais sur l'homme. J'ai déjà dit que je parlerai de lui à un pour cent. Beaucoup le connaissent mieux que moi, et je dis toujours que ceux qui nous connaissent vraiment, de notre naissance à notre mort, ce sont les différents services de renseignement ; la question est : quand pourrons-nous avoir accès aux différentes archives ?
Que l'âme de Mohamed Jendali repose en paix, un héros parmi les héros.