Un nouveau modèle de prévention de la fraude dans les petites municipalités

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1. La commande HFP 1030/2021

La fameuse conformité, surtout inhérente à la prévention des délits au sein de l'activité commerciale, est désormais une réalité pour l'Administration Publique grâce à l'arrêté du Ministère des Finances et de la Fonction Publique du 29 septembre, qui comprend la nécessité et l'obligation de " définir, planifier, exécuter et contrôler les projets et sous-projets dans lesquels se décomposent les mesures prévues dans les composantes du Plan de Récupération, Transformation et Résilience, qui affecte... ". Les administrations à tous les niveaux, en se concentrant ici sur le niveau local.  

1.1. Le cycle anti-fraude

Le même arrêté prévoit le cycle antifraude, qui est structuré en quatre éléments et qui doit être pris en compte un par un afin d'établir des mesures.

Ces quatre points sont la prévention, la détection, la correction et la poursuite. Le plus important est la prévention, car un bon modèle de prévention atténue les besoins des trois autres éléments. L'éducation est la clé, évidemment dès le plus jeune âge en termes de rejet des comportements irréguliers et répréhensibles, qui sont de plus en plus la conséquence de la méfiance envers les services publics et l'administration publique. Les énormes sommes d'argent gaspillées à d'autres fins se sont avérées être un frein au développement et à l'évolution des principaux services publics espagnols.

Il est évident que l'éducation dès le plus jeune âge est actuellement viable et essentielle, mais il ne faut pas oublier d'effectuer un travail de rééducation à un âge plus avancé, en mettant l'accent sur les employés publics, car ils sont le moteur du travail dans ces domaines. Avec eux, les expériences de formation devraient également être axées sur le grand public dans ses rapports avec les administrations. Mais les autorités doivent également démontrer et mettre en pratique un engagement unanime de tolérance zéro envers la fraude et la corruption.  Dans ce domaine, les agences anti-fraude ont un rôle d'une importance incalculable, puisque, à partir de la prévention et de la formation de leurs bureaux, elles transfèrent et promeuvent la sensibilisation et la formation à l'éthique publique.

Le deuxième axe, la détection, est une autre clé pour éviter les conséquences à grande échelle et donc aussi prévenir les poursuites pénales. En particulier, la mise en place de canaux d'alerte permettant de signaler non seulement des actions spécifiques, mais aussi des risques, et les bases de données sont deux facteurs de plus en plus importants pour promouvoir la détection et le signalement des cas ou des cas possibles de corruption, car la détection précoce des comportements frauduleux qui échappent à la prévention est une bonne stratégie à suivre.

L'arrêté ministériel susmentionné identifie spécifiquement les outils de détection de la fraude, notamment les suivants :

  1. L'utilisation de bases de données telles que la base de données nationale sur les subventions (BNDS), d'outils d'exploration de données ou d'outils de notation du risque (ARACHNE).
  2. Le développement d'indicateurs de fraude (drapeaux rouges) et leur communication au personnel en mesure de les détecter (utiles pour leur définition, les documents de l'OLAF mentionnés ci-dessous).
  3. La mise en place de mécanismes adéquats et clairs pour le signalement d'éventuels soupçons de fraude par ceux qui les ont détectés

Enfin, et avant d'engager des poursuites par d'autres moyens, il convient de veiller à l'exactitude de la procédure et de signaler le plus rapidement possible les circonstances d'une éventuelle fraude et les soupçons. Les organes et autorités concernés doivent mener des actions et des révisions de ces processus lorsque des irrégularités sont suspectées. Comme le stipule l'arrêté ministériel, les actions suivantes seront menées :

  1. Évaluer l'incidence de la fraude et sa qualification comme systémique ou ad hoc.
  2. Retirer les projets ou partie des projets concernés par la fraude et financés ou à financer par le MRRF.

Enfin, en ce qui concerne les poursuites, il est nécessaire de compléter ce que l'arrêté ministériel indique avec le reste de la réglementation déjà en vigueur, y compris la loi pénale de 1995, dans laquelle la fraude, la corruption, le faux, etc. sont inclus comme des délits, qui seront analysés en résumé ci-dessous. En concentrant le texte sur l'ordonnance HFP/1030/2021, il plaide pour quatre actions possibles, étant entendu qu'en fonction de la gravité et de l'opportunité de chaque cas, en premier lieu, les faits seront signalés à l'organe de décision, qui en informera l'autorité responsable et qui, à son tour, en informera l'autorité de surveillance. Dans un deuxième temps, la plainte est adressée aux autorités compétentes qui, après évaluation, en informeront l'Office européen de lutte antifraude. Ensuite, un processus de responsabilisation et des procédures disciplinaires devront être engagés et, enfin, une plainte sera déposée auprès du ministère public et des tribunaux dans les cas appropriés, avec un lien étroit avec la plainte auprès d'autorités publiques telles que le Service national de coordination anti-fraude. 

2. Conclusions

Le passage du temps, la mondialisation et le progrès social rendent nécessaire d'agir et de prendre des mesures différentes pour répondre aux nouvelles situations qui se présentent et rompre avec le modèle actuel.

En Espagne, en raison de sa formation territoriale, de sa taille et de sa population, il existe de nombreuses petites municipalités de moins de 20 000 habitants, dans lesquelles, bien que l'activité administrative soit importante, le contrôle des procédures est plus faible que dans d'autres domaines et est principalement passé au second plan, les conséquences de leurs actions étant moins évidentes en raison de leur manque de pertinence ou des faibles montants en jeu. L'augmentation de la corruption accompagnée d'une intensification de ses poursuites et de ses sanctions au niveau mondial, ainsi que la nécessité de valoriser les zones rurales, qui reçoivent également d'importantes sommes d'argent provenant de fonds européens et nationaux, ont généré le besoin d'agir dans les zones rurales.

L'une des exigences, correspondant à ce qui a été décrit ici, a été les plans anti-fraude que l'arrêté ministériel confie au secrétaire ou à celui qui exerce les fonctions analogues. Ce plan est considéré comme un point de départ de la modernisation des actions et un élément a priori bénéfique pour le monde, qui se termine par la punition, mais commence par l'éducation et la prévention, à l'image des compliments bien connus des entreprises privées. Pour voir les résultats réels et leur évolution, il faut prendre du temps, car la prévention est une option à long terme parce qu'elle repose en grande partie sur l'éducation, tandis que les moyens répressifs entraînent des conséquences dès qu'ils sont appliqués.

Bien que le cycle antifraude constitue un progrès, il nécessitera du temps et de la formation, de sorte que des mécanismes complémentaires doivent être mis en place pour que les mesures adoptées commencent à être efficaces le plus rapidement possible, apportant un contrôle absolu des flux économiques et personnels dans la lutte contre la corruption et la fraude, qui ont des conséquences sociales incalculables au niveau mondial. 

Alicia Rodríguez Sánchez, coordinatrice du domaine de la criminalité économique de Sec2Crime

Références:

CAMPOS ACUÑA, M.C, Aplicación práctica del compliance en la contratación pública, Aranzadi ; 2019.

Ordre HFP/1030/2021, du 29 septembre, qui configure le système de gestion du Plan de relance, de transformation et de résilience. Disponible sur : https://www.boe.es/buscar/doc.php?id=BOE-A-2021-15860

PARAJÓ CALVO, M., "El establecimiento de sistemas preventivos, especial referencia a los planes antifraude, El Consultor de los Ayuntamientos, Wolters Kluwer, 2022.

A l'annexe III.C en référence aux mesures de prévention, de détection et de correction de la fraude, de la corruption et des conflits d'intérêts, au point 2, concernant la fraude et la corruption et en particulier la prévention, il est indiqué : Les mesures préventives visent à réduire le risque résiduel de fraude à un niveau acceptable et peuvent inclure :
A. Développement d'une culture éthique, basée sur certains aspects tels que : I. La promotion de valeurs telles que l'intégrité, l'objectivité, la responsabilité et l'honnêteté. II. L'établissement d'un code de conduite contre la fraude qui peut inclure des aspects tels que : les conflits d'intérêts, les cadeaux, la confidentialité, les canaux d'alerte (boîte aux lettres d'alerte et/ou lien vers le canal d'alerte du SNCA), etc.
B. Formation et sensibilisation. Les actions de formation, qui devraient s'adresser à tous les niveaux hiérarchiques, comprendraient des réunions, des séminaires, des groupes de travail, etc. pour favoriser l'acquisition et le transfert de connaissances. Ils se concentrent sur l'identification et l'évaluation des risques, la mise en place de contrôles spécifiques, les actions en cas de détection de fraude, les études de cas, etc.
C. Implication des autorités de l'organisation, qui devraient : I. Déclarer un engagement ferme et clairement communiqué contre la fraude, impliquant une tolérance zéro pour la fraude. II. Développer une approche proactive, structurée, ciblée et efficace de la prise de décision en matière de gestion du risque de fraude. III. Développer un plan d'action anti-fraude qui communique à l'intérieur et à l'extérieur de l'organisation sa position officielle sur la fraude et la corruption.
D. Répartition claire et distincte des rôles et des responsabilités en matière de gestion, de contrôle et d'actions de paiement, cette séparation étant clairement attestée.
E. Mécanismes adéquats d'évaluation des risques pour toutes les mesures gérées, en laissant des preuves du risque, en recherchant les parties du processus les plus susceptibles de faire l'objet d'une fraude, et en les contrôlant tout particulièrement, sur la base suivante :
I. Identification des mesures qui sont plus susceptibles d'être frauduleuses, telles que celles qui ont une intensité élevée, un budget important, de nombreuses exigences à justifier par le demandeur, des contrôles complexes, etc. II. Identification d'éventuels conflits d'intérêts. III. Résultats des travaux d'audit interne précédents. IV. Résultats des audits de la Commission européenne ou de la Cour des comptes européenne, le cas échéant. V. Les cas de fraude détectés antérieurement. F. Un système de contrôle interne efficace, correctement conçu et géré, avec des contrôles qui se concentrent sur l'atténuation efficace des risques identifiés. G. Analyse des données. Dans les limites de la protection des données, recoupement des données avec d'autres organismes publics ou privés du secteur afin de détecter d'éventuelles situations à risque avant même l'octroi des fonds.

Documents pouvant fournir des conseils et une assistance pour la définition et la mise en œuvre de ces mesures anti-fraude :
(a) Évaluation du risque de fraude et mesures anti-fraude efficaces et proportionnées (DG REGIO) EGESIF_14-0021-00 ; 16/06/2014 (Note d'orientation sur l'évaluation du risque de fraude pour 2014-2020). Orientations élaborées en application de l'article 125. 4 c) du règlement (UE) 1303/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant dispositions communes sur le Fonds européen de développement régional, le Fonds social européen, le Fonds de cohésion, le Fonds européen agricole pour le développement rural et le Fonds européen pour la mer et la pêche et portant dispositions générales sur le Fonds européen de développement régional, le Fonds social européen, le Fonds de cohésion et le Fonds européen pour la mer et la pêche, et abrogeant le règlement (CE) 1083/2006 du Conseil. (b) Communication de la Commission (2021/C 121/01) - Orientations sur la manière d'éviter et de gérer les situations de conflit d'intérêts dans le cadre du règlement financier.
(c) Compendium de l'OLAF des cas anonymes - Actions structurelles. (d) Guide pratique de l'OLAF sur les conflits d'intérêts. (e) Guide pratique de l'OLAF sur les faux documents). (f) Communication 1/2017 du 6 avril 2017 du Service national de coordination antifraude sur la manière dont les personnes qui ont connaissance de faits pouvant constituer une fraude ou une irrégularité dans le cadre de projets ou d'opérations financés en tout ou partie par des fonds provenant de l'Union européenne peuvent procéder.

BIBLIOGRAPHIE

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