La justice climatique à la COP26

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Lors de la COP26 tant attendue, tous les regards étaient tournés vers les États-Unis et la Chine. Les rivaux géopolitiques ont annoncé un accord de coopération climatique. Bien qu'elle ait été accueillie avec prudence, elle restera sans aucun doute l'un des temps forts de la conférence. Tout comme les pactes sur le méthane ou la déforestation, ou le fait que pour la première fois (aussi incroyable que cela puisse paraître), une référence au lien de causalité entre les combustibles fossiles et le changement climatique a été incluse.

Cependant, un concept qui a brillé par son absence durant cette semaine de COP26 est celui de la justice. Alors que les pays les plus riches sont responsables de plus de deux tiers des émissions mondiales, ce sont les pays les plus pauvres qui sont les plus touchés, car ils sont moins résistants aux phénomènes météorologiques extrêmes. Selon le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), ces phénomènes deviendront plus récurrents et leurs effets plus graves au cours des prochaines décennies.

Un rapport d'Oxfam souligne que depuis le début de la révolution industrielle, l'Afrique et l'Amérique du Sud n'ont produit ensemble que 6 % des émissions totales. L'Afrique subsaharienne, en particulier, est responsable de moins de 1 %, et pourtant c'est l'une des régions de la planète qui souffre, et continuera de souffrir, le plus des conséquences du changement climatique. Cette disparité est à l'origine du concept de justice climatique. C'est le fait que la majorité paie un prix si élevé pour les actions de quelques-uns. Les pays qui réclament justice exigent non seulement que les pays les plus polluants prennent des mesures pour atténuer les effets du changement climatique, mais aussi qu'ils paient pour les dommages causés jusqu'à présent.

Pour éviter que les températures mondiales n'augmentent de plus de 1,5 degré Celsius, il est essentiel que les gouvernements et les entreprises prennent des mesures drastiques pour réduire les émissions et régénérer l'environnement. Mais pour ne laisser personne de côté, ils doivent s'engager à investir des ressources dans les pays qui ne sont pas en mesure de faire face aux conséquences inexorables que le réchauffement climatique aura sur l'environnement et les populations. Il existe déjà trop de preuves liant la sécheresse, la famine ou les inondations causées par la hausse des températures mondiales à l'augmentation des conflits et des migrations forcées.

Selon le HCR, chaque année, plus de 200 millions de personnes sont contraintes de quitter leur foyer et de se déplacer vers d'autres lieux en raison des dangers causés par l'intensité et la fréquence croissantes des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les fortes pluies, les sécheresses prolongées, la désertification, la dégradation de l'environnement, les cyclones ou la montée du niveau des mers. Les mouvements migratoires auront un impact mondial.

C'est précisément ce que soulignent les militants : les pays les plus riches et les plus polluants finiront par subir eux aussi les effets de la crise climatique. C'est pourquoi les gouvernements ne peuvent se contenter de trouver des solutions à l'intérieur de leurs frontières, mais doivent être conscients de l'importance de lutter contre le réchauffement climatique de manière conjointe, unie et surtout équitable.