Le Maroc dans les mauvais jours
Nous vivons une série de maux et de malheurs dans le monde entier. Le changement climatique, que certains nient malgré tant de preuves, semble condamner la planète aux pires intempéries depuis la tragédie de la pandémie du COVID. C'est maintenant au tour du Maroc, comme ce fut le cas de la Turquie il y a quelques mois, et avant cela de l'Italie, de la Grèce et de Hong Kong avec les inondations, ou de notre île de La Palma avec un volcan destructeur, de subir les effets d'un tremblement de terre qui a fait plus d'un millier de morts.
Le Maroc, pays voisin et frère, même si les différences ethniques, culturelles et religieuses de ses habitants font la différence, mérite toute la solidarité possible pour surmonter au plus vite la douleur des victimes et les dégâts matériels incalculables. Un tremblement de terre provoque toujours des dégâts importants, mais pas aussi graves que les morts, même s'il ne faut pas sous-estimer les dégâts économiques parallèles qui hypothèquent l'avenir des générations actuelles et futures.
Le tremblement de terre qui a secoué la région d'Al Haouz, y compris la belle ville touristique de Marrakech, rappelle celui qui a frappé la ville d'Agadir il y a plusieurs décennies, et qui a également causé de graves dommages au processus de consolidation de l'indépendance qui était en cours. Cette fois-ci, elle survient au moment où le pays retrouve sa stabilité économique, gagne le soutien de la communauté internationale dans son conflit avec le Sahara occidental et, bien qu'encore fragile, consolide une démocratie unique dans le monde arabe.
Aujourd'hui, le Maroc est déjà un pays capable de faire face aux problèmes, mais face à l'ampleur d'un tremblement de terre de cette nature, qui touche une partie cruciale de son territoire, toute l'aide que l'Espagne peut apporter, qu'il s'agisse du gouvernement, des communautés autonomes, des ONG ou même des entreprises privées, doit être un exemple de solidarité avec un peuple qui, outre les nombreuses raisons qui nous unissent par l'histoire, le voisinage et l'économie, compte un million de membres qui vivent avec nous au quotidien.
Ces derniers temps, les malheurs sont répartis sur les cinq continents et avec de multiples variantes : des guerres inexplicables comme celle de l'Ukraine aux tempêtes qui provoquent des inondations catastrophiques, à la sécheresse qui rend si difficile de sortir certains peuples de la misère, à la résurgence de la stabilité internationale, dont l'Afrique est le meilleur et le plus douloureux exemple.
Le retour à la guerre froide, qui a marqué quarante ans d'histoire récente, se traduit par la confrontation entre les États-Unis et l'Union soviétique, et maintenant avec la Chine, pour le leadership international, la menace constante du terrorisme et des coups d'État face à l'ambition de pouvoir et aux divers intérêts qui ralentissent inexorablement le processus de démocratisation qui était promu.
Aujourd'hui, le Maroc est frappé par un nouveau revers fatal, situé sur un autre continent, mais à une distance inférieure à celle qui sépare certaines provinces espagnoles. Le gouvernement intérimaire dirigé par Pedro Sánchez a réagi comme prévu, en apportant toute l'aide possible pour que nos voisins du sud puissent rapidement surmonter cette mésaventure et retrouver la dynamique que le tremblement de terre menace d'interrompre.