Nouvelle-Calédonie, l'indépendance pour la troisième fois ?
Ce week-end, les Kanaks voteront pour la troisième fois en trois ans sur la question de savoir si l'archipel de Nouvelle-Calédonie doit devenir un État indépendant ou rester un département français de l'océan Pacifique doté d'une large autonomie administrative.
La Nouvelle-Calédonie est en effet la dernière colonie européenne en Océanie et figure parmi les territoires à décoloniser sur la liste du Comité des 24 de l'ONU. Le désir d'indépendance remonte à 20 ans et est officiellement reconnu.
Lors d'une réunion à Nouméa - la capitale - en 1998, le gouvernement français et les partisans de l'indépendance ont conclu des accords jetant les bases de l'autonomie et fixant des dates pour l'organisation de jusqu'à trois référendums officiels sur l'autodétermination dans un délai de trois ans.
C'est la troisième fois, et si les partisans de l'indépendance ne gagnent pas, leur chance de réessayer dans un avenir proche est terminée. Il est juste de dire que la troisième fois est la bonne. En 2019, le non à l'indépendance l'a emporté par 56,7 % des voix, et en 2020 par 53,2 %. Les votes favorables ont été de 43,4 % et 46,7 % respectivement.
Le gouvernement français s'est dit préoccupé par la tension et a envoyé 1 400 gendarmes, 100 policiers et 250 soldats à Nouméa pour assurer la sécurité des élections et le maintien de l'ordre public. La crainte est que les partisans de l'indépendance soient une fois de plus vaincus et que des troubles éclatent. Le pays compte un peu plus de 270 000 habitants.
Les leaders sécessionnistes, quant à eux, utilisent ce déploiement de forces pour accuser Paris de manquer de neutralité et tenter de faire pression sur la population pour maintenir le statu quo actuel. Les sondages - peu fiables selon les experts - prévoient que le non l'emportera une fois de plus, mais avec moins d'écart que les années précédentes.
Le gouvernement autonome jouit actuellement d'une grande capacité de gestion administrative. La France ne conserve que la responsabilité de la défense, de l'ordre public et de la justice. Le drapeau national est co-officiel avec le drapeau français, et l'archipel compte deux députés et un sénateur dans les chambres françaises.
La Nouvelle-Calédonie est une colonie française depuis 1953. Pour les amateurs de voyages, c'est une destination lointaine mais évocatrice. En plus de ses plages et de son climat, ses attraits comprennent les bas prix de l'hébergement et de la nourriture et l'hospitalité des Kanaks - ou kanaks, comme ils sont appelés en français et reconnus internationalement.