Les défis de la diplomatie de défense du Japon

Japón

La récente démission du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, met en évidence deux questions qui sont pertinentes pour l'agenda politique et qu'il a lui-même reconnues dans sa dernière déclaration : la réforme de la Constitution en ce qui concerne les questions de sécurité, et les litiges territoriaux avec la Russie au sujet des îles Kouriles (territoires du Nord). Un autre pourrait être les désaccords avec la Corée du Nord. Toutes ces questions ont une incidence sur la diplomatie de défense de l'économie du tiers monde et constituent des enjeux stratégiques que le successeur d'Abe devra aborder, ainsi que les candidats qui se présenteront aux élections de l'année prochaine. Les intérêts du Japon se situent à l'épicentre géopolitique mondial, qui est l'axe Asie-Pacifique, et ont la Chine d'un côté comme une menace émergente et les États-Unis de l'autre comme un allié et un partenaire stratégique. Parallèlement, les missions et les capacités des forces d'autodéfense sont l'une des questions centrales de la politique japonaise.

La présence dans les opérations internationales, la couverture de sécurité des intérêts japonais dans d'autres régions ou les engagements avec les alliés impliquent un nouveau rôle pour l'autodéfense collective. Les conséquences de la seconde guerre mondiale et des décennies suivantes de la guerre froide ont fait place à un nouveau scénario qui implique une réponse réaliste. La relation bilatérale avec Washington est consolidée, bien qu'il y ait des nuances dans les implications régionales. La péninsule coréenne affecte directement l'agenda diplomatique de Tokyo : en tant que menace, le Nord, avec ses essais de missiles nucléaires ; et en tant que partenaire et allié, le Sud, malgré des désaccords pour des raisons historiques.

Aucun changement significatif n'est attendu dans la direction prise par Abe, telle qu'exprimée dans la stratégie de défense nationale de 2013, mais son successeur aura besoin de force et d'énergie pour mener à bien les réformes qui impliquent de poursuivre dans la direction fixée et partagée par les principaux partis. Le successeur devra faire face aux transformations annoncées qui n'ont pas encore été réalisées. Les candidats du Parti libéral démocrate (PLD) comprennent Taro Kono, l'actuel ministre de la défense, Fumio Kishida, ministre des affaires étrangères de 2012 à 2017, et Shigeru Ishiba, qui était en charge de la défense de 2002 à 2004.

La feuille de route en matière de politique étrangère et de sécurité est définie et en bonne voie, avec des bases solides. Une puissance économique a besoin de capacités à la mesure de sa taille et de son ambition, qui puissent assurer son développement. Traiter les conflits territoriaux dans une région aussi complexe que l'Asie implique une approche pragmatique. C'est pourquoi le Japon - qui est un État maritime - doit mettre en place une force de dissuasion crédible et encourager la coopération dans tous les domaines possibles.