Sous le règne absolu du Velayat-e-Faghih (clergé suprême), la répression, la destruction et la corruption sont inévitables

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En Iran, le chef suprême prend toutes les décisions importantes, tant au niveau local qu'à l'étranger, avec l'image de prendre toutes les bonnes décisions et de n'avoir de comptes à rendre à personne. L'hégémonie et le règne absolu du Guide suprême constituent le fondement inviolable de ce régime. La Constitution iranienne, que l'Assemblée des experts a complétée en 1958, est fondée sur le principe du Velayat-e-Faqih, que feu Khomeini a ensuite promu à la monarchie absolue. Ces derniers jours, les médias d'État n'ont cessé d'imputer la récente vague d'émeutes dans la province du Khuzestan ou la précédente dans le Sistan et Baluchestan à la mauvaise gestion du gouvernement actuel ou précédent. Khamenei est dépeint comme une autorité qui n'a rien à voir avec l'inaction et on lui fournit un bouc émissaire. Cependant, la réalité est que la structure du régime confère toute l'autorité et la prise de décision au Guide suprême.

L'article 5 de la Constitution du régime iranien stipule que le Guide suprême a la suprématie et la souveraineté sur toutes les institutions de l'État à tout moment. Le chef suprême est nommé par l'Assemblée des experts, qui nomme toujours le chef suprême.

Les articles 107 et 109 de la Constitution traitent de la direction de la société par le Guide suprême. L'article 44 traite du système économique du pays et de la propriété privée, régis et administrés par des lois dites islamiques élaborées par des institutions publiques sous le contrôle du Guide suprême.

Dans les dernières parties de la Constitution, l'interprétation des lois est laissée au Conseil des gardiens. Khamenei a utilisé ce système et ses lois pour soumettre une grande partie de l'économie iranienne aux Gardiens de la révolution et à ses fondations affiliées. On dit que plus de 60 % de l'économie iranienne est détenue et taxée par les Gardiens de la révolution. Les groupes terroristes de la milice, tels que le Hezbollah libanais et le Hash Alshabi irakien, reçoivent un soutien financier de cette manière. L'un des anciens présidents iraniens avait décrit les Gardiens de la révolution comme un gouvernement avec des armes.

Selon le quatrième principe de la Constitution, toutes les lois et réglementations civiles, pénales, financières, administratives, culturelles, politiques et militaires sont soumises à l'approbation du Conseil des gardiens, qui est lui-même nommé par le Guide suprême. Le juriste opposera son veto à toute loi qui ne serait pas favorable au Guide suprême et à son goût.

L'article 49 permet également au gouvernement de posséder des biens et des richesses publics, ainsi que des héritages sans héritiers et des richesses résultant de la corruption et du détournement de fonds. Cette énorme somme d'argent non comptabilisée est regroupée dans une institution appelée le Bureau exécutif du décret Khomeini, que Khamenei contrôle désormais. Il s'agirait d'au moins 100 milliards de dollars.

L'article 57 place le contrôle des trois branches du gouvernement entre les mains du Guide suprême. Ce principe stipule que : "Les pouvoirs en place en République islamique d'Iran sont le législatif, l'exécutif et le judiciaire, qui sont sous l'autorité absolue du commandement et du Guide suprême, qui représente le peuple".

Les articles 122, 130 et 131 font également du président du régime un dirigeant exécutif, responsable devant le Guide suprême et nommé par lui. Il existe de nombreux autres exemples similaires dans la constitution iranienne.

Il est trop naïf de penser que les problèmes sociaux et économiques auxquels est confronté le peuple iranien, notamment les récentes pénuries d'eau et coupures d'électricité, sont dus à la mauvaise gestion de tel ou tel gouvernement iranien, comme le prétendent les médias iraniens. L'origine de tous ces problèmes réside dans le système et l'idéologie du Velayat-e-Faghih. Toutes les politiques essentielles du pays sont ordonnées et manifestées par un chef suprême corrompu qui n'est responsable devant aucune institution ou autorité. Pour maintenir sa supériorité et sa survie, le Guide suprême a formé son appareil oppressif, notamment les Gardiens de la révolution, dont les crimes sont connus de tous en Iran ou dans les pays de la région.

L'histoire nous apprend qu'un régime dictatorial n'est pas un régime qui œuvre pour le bien-être et le confort de son peuple, et la dictature iranienne ne fait pas exception. Aucune réforme n'est possible en Iran tant que ce dictateur et son gardien, les gardiens de la révolution, ne seront pas évincés. Sinon, espérer une quelconque réforme de ce régime n'est qu'un mirage.