La diplomatie douce
Je me permets d'utiliser un anglicisme, très à la mode d'ailleurs, pour décrire ce qui s'est passé entre l'Espagne et le Maroc ces dernières semaines. La sortie de la crise entre les deux gouvernements semble être une question de peu de temps, le document qui a résulté des négociations entre les représentants des deux pays est déjà sur la table au plus haut niveau et, bien qu'il y ait quelques tensions comme la petite ferme piscicole que le Maroc voulait installer dans les eaux au large des îles Chafarinas, les intérêts en jeu entre les deux voisins sont beaucoup plus importants de sorte que ce type de situation peut retarder le pas définitif qui mettra fin à la crise.
Je parlais de soft diplomacy, un terme largement utilisé lorsqu'il s'agit d'entreprendre de nouvelles affaires, des relations sans précédent, comme l'a dit le roi du Maroc lui-même, Mohammed VI. Ces derniers jours, d'importantes personnalités politiques marocaines se sont rendues à Madrid. Il ne s'agissait pas de réunions bilatérales, mais d'événements internationaux. Le président de la Chambre des représentants du Maroc, Rachid Talbi Alami, et la présidente de la Chambre des conseillers, Naama Mayara, sont venus ici pour l'assemblée de l'Union interparlementaire. Le roi Felipe VI et le Premier ministre, Pedro Sánchez, ont assisté à l'événement. La délégation parlementaire marocaine a tenu plusieurs réunions avec des représentants de différents pays au cours desquelles elle a défendu les intérêts suprêmes du Royaume, en donnant la priorité à la défense de la souveraineté marocaine sur le Sahara, ainsi qu'à l'avancement du processus démocratique dans le pays. Le communiqué marocain était éloquent et rien n'empêchait ces activités politiques d'avoir lieu.
Quelque chose de très similaire s'est produit avec l'Assemblée de l'Organisation mondiale du tourisme. Le lieu devait être Marrakech, mais le plaidoyer du COVID l'a empêché et une autre ville a été recherchée. L'Espagne et Madrid ont répondu avec agilité et rapidité et l'événement annuel du tourisme mondial s'est tenu dans la capitale espagnole avec l'intervention du roi Felipe VI et du président du gouvernement, Pedro Sánchez. Et, bien sûr, avec la collaboration des ministères du tourisme espagnol et marocain. Les deux ministres ont coïncidé lors du dîner de gala organisé par le Maroc à Madrid, et tant Reyes Maroto que Fátima Zahra Ammor n'ont eu aucun scrupule à poser ensemble à la demande de ce journaliste, indiquant qu'ils étaient disposés à prendre les mesures nécessaires pour aider à surmonter la crise.
Si la situation ne s'inscrivait pas dans le cadre du rétablissement des relations, de l'ouverture des frontières à Melilla et Ceuta, de l'accord sur les eaux juridictionnelles dans les îles Canaries et du conflit du Sahara, nous n'aurions pas eu ces actes de diplomatie douce à Madrid.