L'agenda de l'Arabie saoudite
Les mesures prises par l'Arabie saoudite dans tous les domaines politiques, économiques, sociaux et diplomatiques, et en tant que gardienne des lieux saints de l'Islam, la placent clairement comme une puissance à prendre en compte sur la scène internationale.
Au Moyen-Orient, l'hégémonie saoudienne est plus qu'évidente. Avec le soutien économique et financier exceptionnel du pétrole, l'ouverture des relations avec des puissances mondiales telles que la Chine et la Russie, tout en rétablissant les contacts avec les États-Unis, ainsi que le rétablissement d'un certain degré de normalité avec l'Iran et la perspective avancée d'établir des relations avec Israël, le prince héritier du Royaume et actuel premier dirigeant, Mohammed bin Salman, est l'un des acteurs les plus pertinents et les plus influents.
L'Arabie saoudite développe largement l'Agenda 2030 élaboré par bin Salman dans le but d'assurer des revenus diversifiés dans différents secteurs qui permettront au pays de maintenir son niveau de vie et de développement. L'image véhiculée par l'évolution politique, économique et sociale des Saoudiens dépasse l'image traditionnelle des pétrodollars et s'appuie sur les paramètres de la modernité.
Au-delà de la notoriété apportée par son engagement dans le football pour susciter l'intérêt de millions de personnes à travers le monde sur les changements que connaît la vie quotidienne sur son sol, la réalité des intérêts saoudiens peut être centrée sur les investissements dans des entreprises internationales de technologie, de communication, d'informatique, de recherche, d'espace, d'agroalimentaire, d'eau et de santé, pour n'en citer que quelques-unes. Sans oublier son obsession pour l'amélioration des infrastructures et des transports, qui a atteint un point crucial avec le train à grande vitesse.
L'investissement dans Telefónica a suscité une certaine surprise en raison de la discrétion avec laquelle il a été réalisé, mais il devrait être axé sur la stratégie de diversification des investissements plutôt que sur les risques supposés pour la sécurité nationale de l'Espagne, qui devront être évités grâce à une négociation basée sur des concepts professionnels et non sur des clichés idéologiques égoïstes. L'excellente relation entre les deux maisons royales devrait être un élément clé pour garantir la confiance et la sécurité entre les deux pays.
Pour l'heure, on retrouve Bin Salman réconcilié dans la sphère économique et commerciale avec les États-Unis, dont la place dans la région a été en partie prise par la Chine après le départ de Washington, plus dédié à l'Asie du Sud-Est. Et dans une interview à la FOX, il a averti l'Iran que, s'il obtient une arme nucléaire, l'Arabie saoudite en aura également une avec le soutien des États-Unis et du Pakistan. En tant que nouveau membre des BRICS, la relation avec l'Inde est un défi, tout comme la réduction de la production de pétrole pour en augmenter le prix, en accord avec la Russie. Il s'agit là de l'agenda propre à l'Arabie saoudite et à Bin Salman.