Le Maroc renforce sa position au Sahara avec davantage de consulats arabes
Le consulat des EAU est la première représentation arabe à Laayoune
Le Maroc gagne la bataille diplomatique sur le terrain en obtenant de plusieurs pays arabes comme les Émirats arabes unis, la Jordanie et le Bahreïn, et d'une quinzaine de pays africains l'ouverture de consulats au Sahara occidental, dans les villes d'El Ayoun et de Dakhla. L'ouverture de ces représentations signifie un soutien réel et tangible, avec une nouvelle initiative remarquable des Emirats après l'accord de paix avec Israël, qui va bien au-delà de la simple déclaration rhétorique avec son poids politique mais qui est fortement soutenue par des faits accomplis.
Dans la sphère politique actuelle, si convulsée au Moyen-Orient, se détache la position ambiguë du Qatar, qui n'a pas décidé de faire le pas que d'autres pays du Golfe ont fait, bien qu'il soit l'un des meilleurs partenaires commerciaux du Maroc, agissant avec une certaine hypocrisie pour l'intérêt marocain qui, pour l'instant, a mis une grande partie de ses capacités et de ses efforts pour atteindre ses objectifs dans ce qu'ils appellent leurs provinces du sud.
La diplomatie marocaine a travaillé dur pour canaliser définitivement la solution politique à la situation au Sahara occidental avec la reconnaissance explicite de son initiative d'accorder une large autonomie à la région sous sa souveraineté.
Les mesures qui ont été prises à partir de Rabat ces dernières années vont du rétablissement de sa position au sein de l'Union africaine, après quelques années d'absence en raison de la reconnaissance de la RASD, République arabe sahraouie démocratique, à la promotion de son leadership politique, économique, commercial et social en Afrique, en passant par l'amélioration notable de ses relations avec les grandes puissances telles que les États-Unis et la Chine, même avec la Russie, qui est toujours intervenue en raison de son soutien historique à l'Algérie et de son intérêt pour une base dans l'Atlantique, en plus de rechercher le soutien de pays tels que la France et l'Espagne, qui maintiennent une position officielle de neutralité en raison de leur degré de responsabilité juridique pour l'ancienne colonie, selon les Nations unies.
C'est précisément dans les dernières résolutions de l'ONU pour le renouvellement de sa mission au Sahara occidental que la MINURSO, surtout dans celle approuvée cette année (2548) car elle prône la résolution politique du conflit entre les parties plutôt que la tenue d'un référendum d'autodétermination, comme le demande le Front Polisario. C'est la conclusion du gouvernement de Rabat qui comprend que la résolution limite le mandat de la MINURSO à la simple observation de l'accord de cessez-le-feu, signé par le Maroc et le Polisario en 1991.
Les circonstances actuelles causées par la grave crise du coronavirus, tant en Algérie qu'au Maroc, ainsi que la nouvelle situation politique suite à l'adoption de la nouvelle Constitution algérienne après les changements de dirigeants, l'arrestation pour corruption de personnalités éminentes et des mois de manifestations massives dans les rues, le Hirat, et l'option pour le Président Tebboune de prendre en charge la question du Sahara qui a toujours été aux mains des militaires avec divers intérêts politiques et économiques.
Le fait qu'une grande partie des plus de 170 000 Sahraouis qui vivent mal dans les camps de la région de Tinfuf depuis de nombreuses années en aient assez du Front Polisario et de ses dirigeants aisés est un facteur déterminant dans le puzzle complexe de cette région. Chaque jour, de plus en plus de Sahraouis sont capturés par des groupes terroristes opérant au Sahel, ce qui augmente le risque pour la sécurité et la stabilité.
L'option d'un éventuel accord négocié en secret avec la médiation appropriée justifie que le Polisario provoque une montée de la tension dans le col de Guerguerat avec l'intervention marocaine pour rétablir le libre-échange et le transit de marchandises vers la Mauritanie et d'autres pays subsahariens, et pour rompre le cessez-le-feu et déclarer la reprise d'une guerre dont personne ne veut, ni l'Algérie, ni le Maroc, ni les Sahraouis eux-mêmes.