Les armes de Poutine
Poutine utilise toutes les armes de propagande à sa disposition, pas seulement les bombes.
La vérité est la première victime de la guerre. C'est une chose qui a été connue tout au long de l'histoire. Chacun utilise la propagande comme une arme et ne ménage ni ses moyens ni ses dépenses pour tenter de faire pencher l'opinion publique en sa faveur, surtout dans son pays, mais aussi dans les pays adverses. Diviser pour régner était la tactique la plus couramment utilisée par les Romains. Elle a été modernisée au fil des ans grâce aux progrès des nouvelles technologies. Nous devons être conscients du risque auquel nous sommes confrontés. À l'heure actuelle, la télévision reste l'une des principales cibles lorsqu'il s'agit de planifier une campagne de désinformation et de fake news, mais il faut y ajouter les réseaux sociaux qui ont une portée massive et rapide, et sont plus faciles à manipuler. Les bombes prennent des vies, détruisent des bâtiments et intimident les volontés.
Si la force militaire est combinée à un harcèlement par le biais de fake news qui sapent le moral des sociétés adverses, nous sommes face à l'offensive parfaite. Il n'y a rien de nouveau dans l'utilisation faite par le régime du président russe Vladimir Poutine et son cercle de pouvoir composé du haut commandement militaire et de ce que l'on appelle les oligarques, qui sont ceux qui contrôlent et gèrent réellement les commandes du pouvoir russe, avec un personnage comme Poutine qui a pu devenir l'apogée d'un régime dictatorial qui se relève après la chute de l'Union soviétique. Il n'est pas nécessaire de mentionner les médias officiels de propagande russes, car ils sont bien connus et leur activité s'est accrue depuis 2014, lorsque la crise en Ukraine a éclaté. Depuis, les exemples d'ingérence russe ont été nombreux dans tous les pays considérés comme ennemis à l'époque, avec l'application de sanctions économiques et commerciales qui ont en partie conditionné les ambitions de Poutine.
Les cyberattaques contre des institutions, des organisations et des entreprises de toutes sortes en Occident, et ces jours-ci en Ukraine, ont causé de graves dommages aux opérations et la perte d'informations confidentielles. En fin de compte, le choix de Poutine contre l'Ukraine a été total : c'est-à-dire avec des armes conventionnelles par terre, mer et air, par le nord, l'est et le sud ; et avec une guerre hybride visant l'attrition technique et informatique, ainsi que la démoralisation et la perte de la volonté de résister et de se battre pour tenter de contenir l'invasion. Poutine utilise des tactiques déjà connues pour leur efficacité avec les nazis aux mains d'un Goebbels fanatique, la réponse doit donc être totale de notre part. Il ne s'agit pas seulement de retirer la vodka des bars, mais aussi ses moyens de propagande des différentes plateformes de communication. L'Ukraine est présentée comme la première expérience d'un régime qui entend soumettre par la force tous les pays situés dans sa prétendue orbite russe.