Les crises de l'UE

Las crisis de la UE

Le processus de construction de l'Union européenne a toujours connu des situations limites qui ont obligé tous ses membres à renoncer suffisamment pour pouvoir maintenir l'une des meilleures réalités du monde. Il ne fait aucun doute que le domaine économique, commercial, social et même politique, avec ses grandes lacunes comme la politique étrangère commune qui n'existe pas malgré les efforts de hauts représentants comme Federica Mogherini et Josep Borrell, est l'une des grandes réalisations au niveau mondial de ces 50 dernières années. Il y a une raison fondamentale à cela : c'est l'un des éléments clés qui a permis d'éviter une troisième guerre mondiale ayant pour origine le sol européen. La crise dans les Balkans dans les années 1990 a failli en être la cause, mais les liens et les intérêts créés avec l'Union européenne et, ne l'oublions pas, avec l'OTAN, ont empêché une nouvelle flambée de guerre au niveau international avec des conséquences imprévisibles. Néanmoins, il existe toujours des divisions permanentes dues à la collision des ambitions et des intérêts entre des pays et divers dirigeants qui n'ont guère conscience de la portée réelle de l'Europe unie et qui sont plus préoccupés par leur réélection nationale que par d'autres questions beaucoup plus importantes.

Malgré de nombreux regrets, tels que l'absence d'une politique étrangère commune, des lignes claires et cohérentes sur les réfugiés et les immigrants, une triste faiblesse face au populisme et au nationalisme avec Brexit comme exemple absurde et un manque de réponse dû à l'égoïsme et à la médiocrité dans la crise économique et sociale de 2007 à 2015, parmi tant d'autres, les structures de la construction européenne sont maintenues grâce aux intérêts de ses membres, à ses principes et valeurs et au coût important de sa disparition pour tous. Un autre exemple clair serait l'euro. Afin de pouvoir considérer l'Union européenne à sa juste valeur, nous sommes confrontés à deux crises actuelles qui exigent une réponse appropriée.

D'une part, la crise la plus importante est celle créée par la pandémie de coronavirus, qui nécessite la mobilisation d'importants budgets d'aide par les institutions, tant par le Conseil européen, qui décidera en juillet, ce qui prend déjà son temps, que par la Banque centrale européenne, qui agit déjà. L'avenir de l'UE est en jeu parce que les citoyens ne comprendraient ni n'accepteraient une organisation avare qui ne les aiderait pas dans des moments aussi sensibles que ceux dont nous souffrons tous. Bien sûr, l'aide nécessite des plans concrets et une supervision pour éviter les mauvaises tentations. Et il y a une autre crise qui n'apparaît pas tellement dans les médias.

Celle créée par les intérêts contradictoires de pays comme la France, l'Italie ou l'Allemagne, entre autres, dans le chaos libyen. L'ingérence des troupes et des mercenaires turcs a encore compliqué la situation d'un pays méditerranéen dont la stabilité est essentielle pour toute la région et dont la richesse énergétique est contestée depuis de nombreuses années. Le problème est qu'elle sert également de base d'action aux milices islamistes et terroristes et aux mafias qui se livrent au trafic d'êtres humains, d'armes et de drogue. L'Europe doit surmonter ses divisions internes et jouer un rôle clé dans la recherche d'une bonne solution en Libye.