Nouvelle scène inédite

Il ne faudra pas longtemps pour prouver que la décision de soutenir la proposition du Maroc pour une large autonomie du Sahara sous sa souveraineté est une décision sage et qu'elle répond aux intérêts espagnols de toutes sortes : stratégiques, politiques, économiques, commerciaux, sociaux et culturels.
Cela génère deux questions importantes : l'Espagne doit entretenir les meilleures relations possibles avec l'Algérie, au-delà du gaz. Améliorer et augmenter les investissements économiques et commerciaux, les contrôles migratoires et la collaboration dans tous les secteurs possibles dans le but, en outre, d'aider l'Algérie et le Maroc à surmonter leurs problèmes et à rétablir leurs relations, ce qui sera très positif pour les deux peuples, pour la stabilité de la région et de l'Europe. Quelle grande décision que l'ouverture de la frontière entre les deux grands pays du Maghreb ! Et le second : que dans la relation entre l'Espagne et le Maroc, tous les engagements soient tenus de part et d'autre, dans le respect mutuel, avec la récupération de la confiance et avec la démonstration que les intérêts stratégiques de l'Espagne sont les intérêts stratégiques du Maroc et que les garanties solvables et durables sur Ceuta, Melilla, les eaux territoriales et les îles Canaries et le contrôle des flux migratoires soient strictement et loyalement respectées.
Cette nouvelle relation doit également impliquer l'UE, car le Maroc et l'Algérie ont un rôle clé à jouer dans la normalisation du Sahel. Sur ce point, un accent particulier doit être mis sur le risque de voir l'attention européenne se réduire suite au départ des troupes françaises du Mali. Au contraire, ce qui est absolument essentiel de la part de l'Union européenne, menant au sein de l'OTAN ce qui pourrait être considéré comme une tâche concrète du pilier européen, c'est une action précise quant à ses objectifs, consensuelle dans sa mise à disposition de ressources et solvable dans son soutien politique, complétée par des investissements économiques et commerciaux. La région du Sahel doit être davantage prise en compte dans les plans des pays de la région et des Européens pour empêcher les groupes terroristes qui opèrent avec une trop grande impunité de déstabiliser l'Afrique du Nord. Il est inacceptable que l'Algérie et le Maroc n'unissent pas leurs efforts et leurs ressources pour faire face et neutraliser les menaces que font peser sur le Maghreb les groupes terroristes, y compris les organisations criminelles qui se livrent au trafic d'armes, de drogues, de pierres précieuses, d'êtres humains, d'animaux et de tout ce qui leur rapporte. Les États défaillants, c'est-à-dire les pays dont les gouvernements sont faibles et corrompus, sont particulièrement préoccupants, comme le Mali, où l'invasion des mercenaires russes du groupe Wagner a provoqué le départ des troupes françaises. Le conflit du Sahara doit être résolu au plus vite et il faut mettre fin à la menace au Sahel.