Tourisme européen
La reprise de l'économie espagnole dépend en grande partie de la relance du tourisme, tant national qu'européen, sans oublier le tourisme international. Dans le cas de l'Union européenne, on travaille à la création de corridors de sécurité sanitaire pour permettre la mobilité des personnes avec les plus grandes garanties de sécurité possibles. Il est insensé que, pour la soi-disant raison de la prévention sanitaire et pour éviter une nouvelle épidémie de coronavirus chez les personnes venant d'autres pays, une quarantaine de 14 jours soit introduite pour tous ceux qui viennent en Espagne. Il est triste, mais pas surprenant, que la réaction du gouvernement français ait été de contrebalancer par la même mesure, une décision qui a provoqué une certaine stupeur et surprise au sein de l'Union européenne. Surtout parce qu'à Bruxelles, les responsables des affaires étrangères, dont l'Espagnole Arancha González Laya, recherchaient un accord qui permettrait de mettre en place ces corridors de sécurité afin de relancer le tourisme européen, en principe, entre des pays aussi essentiels à l'industrie espagnole que le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France. Apparemment, la ministre n'était pas au courant de la décision de son gouvernement.
Il est intéressant de noter qu'au sein de l'exécutif présidé par Pedro Sánchez, il existe différentes évaluations de la valeur du tourisme pour l'Espagne, son économie et la création d'emplois. De la faible valeur saisonnière que lui attribue le ministre de la Consommation, Alberto Garzón, auquel le président lui-même a dû faire son apparition habituelle à la télévision avec une estimation appropriée de 12,3 % du PIB et quelque trois millions d'emplois. Cependant, au cœur de la terrible situation que nous subissons, une lutte incroyable se déroule au sein même du gouvernement espagnol sur la décision à prendre concernant les différents fonds que l'Union européenne met à disposition pour aider les pays les plus touchés par la crise. Et du gouvernement lui-même avec ses partenaires européens sur les conditions de cette aide. Le mot maudit que Pedro Sánchez fuit, comme Mariano Rajoy l'a fait avec succès à l'époque, est « sauvetage ».
Et à cette occasion, l'Union européenne ne prévoit pas d'envoyer les redoutables et insensibles hommes en noir qui ne savent que faire la quadrature du cercle sans tenir compte de leur impact sur les gens. Ce que les partenaires qui vont prêter l'argent demandent, c'est qu'il soit dépensé pour ce qui est vraiment nécessaire et utilisé pour des partis politiques ayant des objectifs électoraux. Par conséquent, l'ambition du gouvernement Sanchez est de créer les coronabons qui, en principe, n'ont pas les exigences de contrôle et d'audit des autres fonds préparés par l'Union européenne pour faire face à la très grave crise économique dont souffrent des pays comme l'Espagne et l'Italie. La nécessité pour l'Espagne de disposer de liquidités est évidente car il y a un retard dans la perception des prestations fournies par l'ERTES (chômage partiel), entre autres besoins urgents des petites et moyennes entreprises, des travailleurs indépendants et des entrepreneurs. Dans cette lutte, le tourisme européen ne doit pas être manipulé.