L'OEA : une organisation inopérante
Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, tombe dans un radicalisme qui lui fait perdre la manœuvre en tant que leader garant d'un dialogue constructif entre le régime du président Nicolás Maduro et l'opposition menée par Corina Machado et Edmundo González.
Des positions telles que celle adoptée par le secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro, et par plusieurs pays lors de la session extraordinaire du Conseil permanent de l'OEA ne contribuent pas à résoudre la crise.
Au cours des dernières décennies, l'OEA s'est révélée être une organisation bureaucratique et inefficace. Elle n'a pas du tout servi d'organe directeur pour la résolution pacifique des controverses et des problèmes politiques sur le continent.
Le régime Maduro a connu un "triomphe" apparent au sein de l'OEA lorsque la résolution demandant la remise du procès-verbal par l'Argentine, le Canada, le Chili, le Costa Rica, la République dominicaine, l'Équateur, El Salvador, le Guatemala, la Guyane, Haïti, la Jamaïque, le Panama, le Paraguay, le Pérou, le Suriname, les États-Unis et l'Uruguay n'a pas recueilli les 18 voix requises. Le Brésil, la Colombie, Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, la Barbade, le Belize, la Bolivie, la Grenade, le Honduras, Saint-Kitts-et-Nevis et Sainte-Lucie se sont abstenus et, bien entendu, le Mexique, la Dominique, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Trinidad-et-Tobago n'étaient pas présents.
Elle n'apporte pas grand-chose non plus, puisqu'elle exacerbe encore la crise vénézuélienne. Il s'agissait d'un baume temporaire pour le moment de tempête auquel est confronté le régime de Maduro. À mon humble avis, elle aggrave encore la crise. En effet, l'OEA s'est révélée être une organisation sans chef et Almagro un chef incapable de construire un consensus dans la recherche de solutions aux controverses continentales.
Les résultats électoraux fournis par le régime Maduro ne sont pas crédibles, il est évident qu'il y a eu une fraude électorale impossible à dissimuler en raison de la manière non transparente dont le Conseil national électoral (CNE) a traité les votes, fourni les résultats et déclaré le président Nicolás Maduro vainqueur. Il l'a fait en piétinant les droits de l'opposition, en refusant à l'opposition le droit de regard sur les procédures et, plus grave encore, en violant la loi vénézuélienne qui accorde 48 heures à l'organisation électorale pour publier les procès-verbaux et les résultats sur le site web officiel.
Le Centre Carter, qui a observé plusieurs élections vénézuéliennes depuis des décennies, a publié une déclaration indiquant que "l'élection présidentielle vénézuélienne de 2024 n'a respecté les normes internationales d'intégrité électorale à aucun moment et a violé de nombreuses dispositions de sa propre loi nationale". Le Centre Carter conclut : "Les élections ne peuvent pas être considérées comme démocratiques".
Dans la recherche d'une solution à la crise politique au Venezuela, il est nécessaire que, sans disqualification, toutes les parties soient entendues et que ces dialogues construisent des ponts pour que le régime de Maduro remette les registres électoraux, réduise les tensions avec l'opposition et accepte entre les parties un audit médico-légal avec des experts de la communauté internationale et que les scrutins puissent être menés à bien.
C'est ainsi que l'on pourra établir la vérité sur les résultats des élections et faire en sorte que les parties acceptent le verdict final. C'est pourquoi la position de M. Almagro et de certains pays qui croient que des discours radicaux résoudront la crise n'est pas la voie à suivre. Il est clair que les positions radicales ne feront qu'aggraver la crise et le chaos. La voie à suivre est celle adoptée par les gouvernements du Brésil, de la Colombie et récemment du Chili.
Il s'agit de rechercher un consensus au-delà des divisions idéologiques dépassées de la gauche et de la droite, du bien et du mal, afin de réduire l'effusion de sang qui a coûté la vie à 17 Vénézuéliens. Au final, ce qui se passe au Venezuela est une lutte pour le contrôle du pouvoir politique et économique (richesse pétrolière) entre deux élites qui font danser le peuple vénézuélien au rythme de leurs intérêts politiques, économiques et hégémoniques.
@j15mosquera