Comment s'abandonner inconditionnellement et se dire très satisfait, content et heureux

Le général japonais Hatazō Adachi, chef de la 18e armée japonaise en Nouvelle-Guinée, offre son épée en septembre 1945 en signe de reddition inconditionnelle au général australien Horace Robertson - PHOTO/Australian War Museum. Domaine public  ;
On dit que c'est un plaisir réservé aux dieux de l'Olympe mais qui, dans leur infinie magnanimité, ne permettent qu'à quelques humains de grande envergure politique mondiale d'avoir le pouvoir de le pratiquer
  1. Un préaccord passionné 
  2. Les étapes intermédiaires de la capitulation inconditionnelle 

Je parle de la reddition inconditionnelle, la plus grande satisfaction qu'une haute autorité civile ou militaire, ointe par prescription divine ou médicale, puisse exercer au nom d'un État, d'un gouvernement ou d'un collectif qui a failli à sa mission et qui donne ou vend à prix d'or tout ce qu'il prend.  

La reddition sans condition, sans contrepartie, s'accompagne souvent d'une inclinaison de la tête, dans de rares cas, d'une prosternation à genoux devant l'adversaire. Elle se manifeste aussi par la remise des clés de la ville, de l'épée, du sabre ou de l'arme personnelle... pour signifier que le plus faible, le vaincu, est à la merci du plus puissant. 

La méthode Sánchez consiste à entamer des négociations dans le but ultime d'atteindre la perfection politique, qui n'est autre que la reddition inconditionnelle à son adversaire, qu'il couvre d'éloges - PHOTO/Pool Moncloa-Fernando Calvo 

Mais il existe d'autres signes de reddition inconditionnelle. Il s'agit de faire "contre mauvaise fortune bon cœur", d'encenser, de complimenter et de complimenter le vainqueur et, surtout, de grimacer ou même de sourire. Sourire légèrement, encore et encore, en regardant la galerie, pour cacher que certaines parties du corps piquent.  

Un préaccord passionné 

Le fait est que mettre sur la table des initiatives pour diviser, fâcher et confronter les Espagnols est un mérite raffiné, un plaisir sublime qui a rarement été exercé par un chef de gouvernement en Espagne avec l'effronterie dont fait preuve le président Sánchez.  

La grande majorité des dirigeants politiques des nations du reste du monde s'efforcent dans la vulgarité de faire de leur mieux pour trouver des raisons de renforcer l'union, la concorde et l'harmonie entre leurs compatriotes. C'est tout. Une vulgarité. 

Capitulation inconditionnelle du Japon à bord du cuirassé Missouri, le 2 septembre 1945. Le ministre des Affaires étrangères Mamoru Shigemitsu, coiffé d'un chapeau haut de forme - PHOTO/National Archives-Army Signal Corps-Dominio Público 

Mais ce leader planétaire qu'est Pedro Sánchez, dans une démonstration de ses innombrables valeurs éthiques, a trouvé la pierre philosophale pour augmenter les désaccords, la mésentente et la discorde entre les Espagnols. Son intention ultime est que la colère, à la fin, éclate en un plus grand amour pour les uns et les autres.  

Le président bien-aimé a déclaré lors de la récente présentation du rapport semestriel du gouvernement que, pour parvenir à l'investiture de Salvador Illa, le pacte conclu entre l'ERC et le parti socialiste de Catalogne "est un magnifique préaccord, que je défends avec passion". Il n'a pas osé dire qu'il était radieux, sans doute pour éviter les moqueries d'une grande partie de l'assistance. 

Le sourire aux lèvres, le président Sánchez s'est dit "très satisfait, très content, très heureux" du transfert attendu de la souveraineté fiscale à la Catalogne - PHOTO/Pool Moncloa-Borja Puig de la Bellacasa 

Sa proposition d'exacerber les confrontations est basée sur le modèle de négociation progressive qu'il pratique. Il l'a fait à plusieurs reprises et continuera à le faire pour amener ses partisans aux plus hauts niveaux de progrès personnel, d'où le gouvernement pro-gre-sis-ta.  

Les étapes intermédiaires de la capitulation inconditionnelle 

Leur méthode enviable consiste à entamer des négociations dans le but ultime d'atteindre la perfection politique, qui n'est autre que la capitulation inconditionnelle face à l'adversaire, qu'ils couvrent d'éloges, signe indubitable qu'ils sont le plus faible des deux partis. 

La capitulation inconditionnelle comporte plusieurs étapes intermédiaires. La première consiste à la refuser en fanfare. Pour cela, Sánchez emploie ses ministres dociles et fidèles. Il n'hésite pas non plus à la nier en personne. Il l'a fait, par exemple, lors de la grâce et de l'amnistie des accusés séparatistes catalans, et il le fera autant de fois que nécessaire. 

Le chef d'état-major général des forces impériales du Japon, le général Yoshijirō Umezu, signe également la reddition sans condition au commandant suprême des forces alliées dans le Pacifique, le général Douglas McArthur - PHOTO/National Archives-Army Signal Corps 

La deuxième étape consiste à dire que "bon, on verra" et à traîner les pieds. La troisième consiste à proclamer les innombrables avantages de la capitulation sans condition. Sur ce dernier point, sur la cession prévisible de la souveraineté fiscale à la Catalogne au détriment du reste des Communautés autonomes, Sanchez s'est dit "très satisfait, très heureux, très heureux". 

Beaucoup ne comprennent pas les raisons supérieures qui poussent Sanchez à agir dans le but de diviser et d'affronter les Espagnols. Il faut se mettre dans sa peau de crocodile pour comprendre qu'il s'agit d'amener le PSC, par l'intermédiaire d'Illa, au pouvoir... à n'importe quel prix, quoi qu'il arrive.  

On sait que les hauts responsables du PSOE ont nié à plusieurs reprises la possibilité d'un accord économique qui céderait tous les impôts à l'exécutif catalan, mais qu'importe ! Alors je le répète une fois de plus : "Je te connais morue, même si tu viens déguisé".