Dévoiler le grand secret de la lettre de Pedro Sánchez

L'Espagne et le monde entier attendent avec impatience de connaître lundi prochain la décision du président Sánchez - PHOTO/Pool Moncloa-Borja Puig de la Bellacasa
Démissionner, démissionner, ce qui est dit démissionner, n'a même pas effleuré l'esprit du président Sánchez
  1. Le chemin, c'est la clé
  2. Avec un cilice pour se mortifier

Il faut savoir que le verbe « démissionner » ne figure pas dans le dictionnaire personnel de Pedro Sánchez Pérez-Castejón. Mais si vous n'avez rien de mieux à faire, vous pouvez perdre votre temps à vous creuser les méninges et continuer à cueillir la marguerite : s'il démissionne, il ne démissionnera pas, s'il démissionne, il ne démissionnera pas... 

La lettre de trois pages qu'il a fait circuler le mercredi 24 avril dans l'après-midi a été scrutée dans les moindres détails par les analystes politiques les plus prestigieux. Mais aucun d'entre eux n'a trouvé la clé d'une des phrases que, selon ses fervents admirateurs, le leader bien-aimé aurait écrit lui-même.

La lettre a été examinée par les analystes politiques les plus prestigieux qui, cependant, n'ont pas découvert la clé du chemin que le président est prêt à emprunter - PHOTO/Pool Moncloa-Borja Puig de la Bellacasa 

Pourtant, la décision que doit prendre le président est déjà exprimée dans le texte. Elle est là, sous notre nez. Sans mon infiltré masqué du BATAPLOF, le Bataillon des Conseillers du Palais de la Moncloa, la surprise que nous aurions eue lundi prochain, avec toute l'Espagne et le monde en état de choc, aurait été morroque.

Comme on le sait, la missive du président, diffusée sur le réseau social X, révèle qu'il se réserve cinq jours pour « réfléchir et décider de la voie à suivre ». Je le souligne et le mets en italique : réfléchir pour décider de la VOIE à suivre.

La première vice-présidente et ministre des Finances, Maria Jesús Montero, est l'une des meilleures bêtes de Sánchez et celle qui applaudit démesurément chacun de ses gestes et de ses paroles - PHOTO/PSOE-Eugenia Morago

Le chemin, c'est la clé

Attention ! Pedro Sánchez va annoncer lundi urbi et orbi qu'il va demander à rejoindre l'Opus Dei. C'est ce qu'a découvert mon astucieux espion, que j'appellerai « El topo de la Moncloa » (la taupe de la Moncloa) pour préserver son identité.

Le président s'est accordé un délai de cinq jours pour méditer sur son avenir immédiat. Il s'est enfermé dans le palais de la Moncloa et vit comme un anachorète, à l'eau et à la soupe à l'ail.

Le nouveau Sanchez va demander à sa femme Begoña et à son frère David de consacrer leurs énormes bénéfices à l'hébergement des squatters, à des actions caritatives et à l'aide aux plus démunis - PHOTO/PSOE-Eugenia Morago

Il se consacre corps et âme à la lecture, à la relecture et à la réflexion sur le contenu et les recommandations de « Chemin », le livre de saint José María Escriva de Balaguer, le guide des membres de la prélature de la Sainte-Croix, plus connue sous le nom d'Opus Dei, à qui je dédie toute ma considération et mon respect.

Pedro Sanchez, pécheur repenti, veut entrer dans l'Œuvre comme surnuméraire et remettre sa triste vie sur les rails. Et deux de ses plus fidèles et bénis écuyers de l'Exécutif le conseillent et l'accompagnent dans le pas important qu'il est sur le point de faire.

Il s'agit de la première vice-présidente et directrice du Trésor, Maria Jesús Montero, qui applaudit à chaque mot et à chaque geste du président. Et le ministre Félix Bolaños, qui identifie les partis politiques de droite à une meute de chiens. Mais il n'ose pas avec ses alliés séparatistes catalans et basques, qui n'ont aucun intérêt à condamner ceux qui ont abattu des innocents d'une balle dans la tête et dans le dos.

Le ministre Félix Bolaños, qui dans sa rêverie identifie différents packs à ses alliés séparatistes catalans et basques - PHOTO/PSOE-Eugenia Morago

Avec un cilice pour se mortifier

Je prévois donc que lundi, les caméras de télévision pourront observer un Pedro Sánchez totalement transformé. Elles verront une personne humble, qui a ignoré ses admirateurs et qui va rendre publique sa décision ferme de rejoindre l'Opus Dei. Il est prêt à abandonner le chemin des péchés et à se consacrer à une vie chrétienne, vouée à faire le bien à gauche et à droite... surtout à gauche. 

Ma taupe de la Moncloa, qui regarde par le trou de la serrure du bureau du président, me dit qu'elle a vu que Sánchez a déjà fait une sorte d'acte de contrition. Son nouvel idéal est de se réinventer et de cesser d'être considéré comme un méchant par une grande partie de la population espagnole et à l'étranger.

Pedro veut rejoindre la prélature de l'Opus Dei et se consacrer à la réparation de ses grandes fautes contre l'ensemble ou une grande partie des dix commandements des Tables de la Loi. Dans un premier temps, le nouveau Sanchez va recommander à sa femme Begoña et à son frère David de se défaire de tout ce qui reste de l'entreprise qu'ils ont chacun bâtie.

Le visage triste du président lors de son dernier discours au Congrès était dû à la douleur causée par le sac, l'instrument de mortification qu'il portait autour de la taille pour purger ses péchés - PHOTO/PSOE-Eugenia Morago

Les millions d'euros que Begoña et David auraient gagnés à la sueur de leur front, Pedro semble leur demander de bien vouloir les consacrer à des œuvres caritatives, à l'aide aux plus démunis, à la construction de logements décents pour les squatters.

Par ailleurs, ma taupe de la Moncloa précise que l'apparente colère manifestée par Pedro Sánchez lors de sa comparution devant le Congrès le 24 avril n'en était pas une. Son visage triste et plein de regrets était dû à la douleur causée par le sac qu'il portait sous sa chemise. Avec cet instrument de mortification autour de la taille, il entamait le chemin de la purification de ses péchés.

D'autres ne sont pas du même avis. Ils considèrent que le dernier discours du président depuis son siège au Congrès était le premier acte d'une représentation devant la tribune, une opération organisée par le BATAPLOF. Ceux qui pensent ainsi se souviennent de l'air chanté dans les années 60 par la chanteuse cubaine La Lupe, intitulé « Teatro, lo tuyo es puro teatro » (Théâtre, le tien est du pur théâtre). Lundi, le mystère sera éclairci, mais comme je l'ai déjà dit à d'autres occasions, je sais que tu es un bacalao, même si tu es déguisé.