Le ministre Bolaños, envoyé du président Sanchez pour mettre en scène un mini 2 de mayo

L'idée était de simuler une échauffourée institutionnelle et d'attirer l'attention des médias afin de ternir le plus possible l'acte officiel de la Journée de la Communauté de Madrid.

Connaissant les personnages, peut-on penser que le ministre Félix Bolaños se rendrait "motu proprio" au défilé civico-militaire organisé par le gouvernement régional de Madrid sans avoir reçu l'ordre ou l'approbation du président Sánchez ? 

Le ministre de la Présidence, des Relations avec la justice et de la Mémoire démocratique et, comme si cela ne suffisait pas, également secrétaire du Conseil des ministres, avait-il un intérêt si disproportionné à s'impliquer presque en cachette dans une cérémonie protocolaire à laquelle il n'avait pas été invité ? 

Une commémoration du soulèvement populaire du 2 mai 1808, à l'origine de la guerre d'indépendance pour chasser les troupes napoléoniennes, une question qui ne relève pas de ses compétences et à laquelle la ministre de la Défense, Margarita Robles, assistait déjà au nom du gouvernement national.

Le bon sens veut que Bolaños, bras droit du président Pedro Sánchez et ministre de service permanent, n'ait pas pu prendre une décision aussi anodine, mais aux répercussions médiatiques énormes, sans avoir reçu le mandat ou l'approbation du chef de l'exécutif. À mon avis, il y a trois possibilités.

La main cachée du BATAPLOF

La première possibilité est que le président Sánchez, sur proposition du BATAPLOF, du bataillon des conseillers du palais de la Moncloa et des plombiers de la rue Ferraz, ordonne manu militari à son ministre de service d'assister à la cérémonie... Et on verra bien ce qui se passera !

La seconde possibilité est que le ministre, se sentant éconduit par sa présidente bien-aimée Isabel Díaz Ayuso, prenne l'initiative de demander à la présidente l'autorisation d'assister à la cérémonie, qu'il ait reçu ou non une invitation officielle... Et on verra ce qui se passera !

Dans les deux cas, le ministre Bolaños a assisté à l'événement principal de la fête de la Communauté de Madrid commémorant le 2 mai 1808 sur ordre du président Sánchez.

Mais il y a une troisième possibilité : Félix Bolaños est un fan des défilés avec une présence militaire et il n'en rate aucun, où qu'il se trouve. Et son souhait était d'être dans la tribune des autorités, en hauteur, pour assister au passage martial des unités de l'armée et de la Guardia Civil à la Puerta del Sol.

Quoi qu'il en soit, il était en mission pour le président Sánchez, il était conscient de ce qui pouvait arriver s'il essayait de se faufiler, et en fin de compte, il s'est retrouvé composé et sans petite amie. C'est pourquoi la phrase "Manolete, Manolete, si no sabes torear pa que te metes (Manolete, Manolete, si tu ne sais pas toréer, dans quoi tu t'embarques)" me vient à l'esprit.