Nous avons des politiciens médiocres parce qu'il est épouvantable de se présenter aux élections

On me demande souvent pourquoi, dans un pays qui a tant de talent et d'imagination, la classe politique américaine est si faible. Pourquoi nos politiciens sont-ils si peu inspirants, sans parler de leur ignorance et de leur manque d'envergure ?

La réponse courte est que la vie politique est horrible et que les candidats potentiels doivent peser l'effet sur leur famille et l'usure que représente le fait d'être candidat, sans parler de la victoire.

Je citerais trois obstacles qui empêchent les bonnes personnes de faire de la politique : l'argent, le système des primaires et l'attention des médias.

Dans l'ordre, il faut avoir accès à des fonds considérables pour être candidat. Smith, le personnage du film de 1939 "Smith va à Washington", a été nommé. Il n'a pas eu à soumettre sa droiture au processus électoral.

Un candidat au Congrès doit obtenir un financement substantiel dès le départ et être prêt à passer une grande partie de sa carrière à collecter de l'argent, ce qui implique souvent de plier son jugement à la volonté des donateurs. Oui, Smith, dans une certaine mesure, le système est intrinsèquement corrompu.

J'ai demandé à un éminent consultant politique ce qu'il demandait à un candidat avant de travailler pour lui. La première chose est l'argent : en avez-vous ou pouvez-vous en trouver ? Deuxièmement, les squelettes dans l'armoire : avez-vous déjà été arrêté pour attentat à la pudeur ou pour conduite en état d'ivresse ?

Enfin, le consultant m'a dit qu'il demandait au candidat : "Que représentez-vous ? En bref, les mécanismes de la politique l'emportent sur les principes. Un membre de la Chambre des représentants m'a confié un jour qu'il passait une grande partie de son temps à rencontrer des donateurs et à participer à des collectes de fonds. "Il faut le faire", m'a-t-il dit.

À l'époque des salles enfumées (il y avait vraiment beaucoup de fumée), le parti - les professionnels - l'emportait. Dans le système des primaires, les chances sont du côté de ceux qui sont extrêmes et qui font appel aux franges de l'idéologie de leur parti. Ce n'est pas le parti qui façonne les candidats d'aujourd'hui, ce sont eux qui façonnent le parti.

Regardez les Républicains, qui sont à peine reconnaissables par rapport au parti d'antan, le parti qui était contrôlé par les piliers de la Nouvelle-Angleterre. Ou regardez comment les démocrates luttent pour éviter de tomber dans l'abîme de l'extrême gauche. Auparavant, les démocrates étaient contrôlés par les travailleurs, qui donnaient au parti un centre institutionnel.

En apparence, le système des primaires favorise la démocratie de base et l'individu. En fait, il favorise ceux qui ont des amis riches qui paieront.

Enfin, il y a le contrôle des médias. Si vous voulez vous présenter aux élections, vous devenez un jouet public. Tout ce que vous avez écrit ou dit peut être divulgué.

Les chargés de recherche de l'opposition interrogeront d'anciens amants, vérifieront ce que vous avez écrit dans l'annuaire de votre école, passeront en revue vos messages sur les médias sociaux, et ce malheureux lapsus lors d'une interview à la télévision locale il y a des années reviendra dans les journaux télévisés du soir. Vous avez une cible dans le dos, et elle sera là chaque jour de votre mandat.

Cette façon de fouiller dans les moindres recoins de la vie est un obstacle de taille qui empêche de nombreux talents de se lancer dans la politique. Quiconque a déjà eu un litige commercial, une arrestation pour conduite en état d'ivresse (même pas une condamnation) ou un divorce difficile est invité à renoncer à une carrière politique, quels que soient le talent et l'expérience que Smith pourrait apporter à la Chambre des représentants ou au Congrès.

Si vous vous présentez à un poste politique, vous mettez votre famille en danger, vous exposez votre vie privée et, comme on vous l'a fait remarquer, vous risquez même de ne pas gagner.

Ce sont là quelques-uns des facteurs qui peuvent expliquer pourquoi le Congrès est si risible et pourquoi des personnes aussi scandaleusement débraillées occupent aujourd'hui de hautes fonctions.

Ayant observé la politique sur trois continents, je suis fermement convaincu qu'elle a besoin d'institutions fortes sous la forme d'associations politiques locales et de structures de partis, et que les candidats doivent être jugés sur l'ensemble de leur travail, et non sur un lapsus ou une indiscrétion.

Cependant, la sélection des candidats est toujours une décision difficile. Si les partis contrôlent trop le système, les partisans sont favorisés et les nouveaux candidats de qualité sont exclus.

Si les primaires restent telles qu'elles sont aujourd'hui, c'est la frange qui gagne. Il suffit de regarder le Congrès : un amalgame d'absurdités.

Sur Twitter : @llewellynking2

Llewellyn King est producteur exécutif et animateur de la White House Chronicle sur PBS.