La réponse de l'Islam aux problèmes du monde contemporain (48)

Après avoir terminé le sujet de la "paix économique" dans le dernier épisode 47, nous allons commencer un nouveau chapitre de cette série sur "la réponse de l'Islam aux problèmes du monde contemporain" en faisant la lumière sur la "paix politique" à la lumière des véritables enseignements du Saint Coran.

(Vous pouvez consulter les références du Saint Coran à l'adresse https://www.ahmadiyya-islam.org/es/coran/. 

"En vérité, Al'lah vous ordonne de rendre à leurs propriétaires ce qui a été déposé, et lorsque vous jugez entre les hommes, jugez avec justice. En vérité, excellent est ce à quoi Al'lah vous exhorte !". Al'lah est celui qui entend tout et qui voit tout" (4:59). 

La paix politique doit être examinée en détail aux niveaux national et international.

En ce qui concerne la politique nationale, la question principale est de savoir quel système politique est bon ou mauvais pour l'homme. Encore une fois, nous devons déterminer si c'est l'échec des systèmes politiques et leurs défauts inhérents qui sont responsables de la souffrance et de l'insatisfaction des gens ou d'autres causes. Faut-il blâmer le système ou ceux qui le dirigent ? Par exemple, une direction politique égoïste, avide ou corrompue et immorale qui arrive au pouvoir par des moyens démocratiques peut-elle vraiment être bonne et bénéfique pour la société plutôt que, par exemple, une dictature bienveillante ?

Afin d'établir et de garantir la paix internationale, l'Islam a un conseil à donner aux hommes politiques contemporains.

L'Islam accorde une importance extraordinaire à l'introduction d'une moralité absolue dans toutes les sphères de l'activité humaine - et la politique ne fait pas exception.

Pas de censure pure et simple d'un système politique 

Nous commençons par observer que l'Islam ne mentionne aucun système politique comme étant le seul système valable face à tous les autres.

Il ne fait aucun doute que le Saint Coran parle d'un système démocratique dans lequel les dirigeants peuvent être élus par le peuple, mais ce n'est pas le seul système recommandé par l'Islam. Il ne peut pas non plus être la prérogative fondamentale d'une religion universelle de choisir un système unique de gouvernement sans tenir compte du fait qu'il n'est pas possible en pratique d'appliquer un système unique à toutes les régions et sociétés du monde.

La démocratie ne s'est pas suffisamment développée pour atteindre le niveau de gouvernement qui correspond à la vision politique ultime de la démocratie, même dans les nations les plus avancées du monde. Avec la montée du capitalisme et la construction d'une machinerie extrêmement puissante dans les pays capitalistes, des élections véritablement démocratiques ne peuvent être organisées nulle part.

Si l'on ajoute à cela le problème croissant de la corruption et la montée de la mafia et d'autres groupes de pression, on peut conclure sans risque que la démocratie n'est pas entre de bonnes mains, même dans les pays les plus démocratiques du monde. Alors comment peut-il être approprié dans le tiers monde ?

Par conséquent, prétendre que les démocraties occidentales peuvent prévaloir dans les pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique du Sud ou dans les pays dits islamiques du monde reviendrait à faire une déclaration vide et irréaliste.

Selon nous, les enseignements de l'islam ne rejettent aucun système politique dans le monde : l'islam s'en remet au choix du peuple et aux traditions historiquement établies qui prévalent dans tout pays. Ce que l'Islam met en avant, ce n'est pas la forme du gouvernement, mais la manière dont il doit être mené.

Tant qu'un système de gouvernement se conforme à l'idéal islamique en remplissant la confiance due aux citoyens, les différents systèmes de gouvernement, tels que le féodalisme, la monarchie, la démocratie, etc. peuvent être adaptés à l'Islam. 

La monarchie est mentionnée à plusieurs reprises dans le Saint Coran sans être censurée en tant qu'institution. 

Un prophète d'Israël rappelle aux Israélites le Talout : 

"Et leur prophète leur dit : "Al'lah a désigné Talut (Saul) comme roi sur vous. Ils dirent : "Comment peut-il être souverain sur nous alors que nous avons plus de droit à la souveraineté que lui, et qu'il n'a même pas reçu de richesses en abondance ?" Il dit : "En vérité, Al'lah l'a choisi sur vous et l'a rendu bien supérieur en savoir et en force." Et Al'lah donne la souveraineté à qui Il veut, et Al'lah est Généreux, Omniscient." (2:248).

La royauté est également mentionnée dans le sens plus large de considérer le peuple lui-même comme monarque : 

"Et rappelez-vous quand Moïse a dit à son peuple : "Ô mon peuple, rappelez-vous la faveur d'Al'lah à votre égard quand Il a désigné des prophètes parmi vous, et vous a fait rois, et vous a donné ce qu'Il n'avait donné à personne d'autre dans le monde entier." (5:21)

Là encore, les souverainetés créées ou étendues par la conquête ne sont généralement pas en règle, comme le montre le verset sur la reine de Saba mettant en garde son conseiller.

La décision de la reine de Saba est énoncée comme suit : 

Elle répondit : "En vérité, les rois puissants, lorsqu'ils entrent dans un pays, le dépouillent et rendent misérables ceux qui occupent les plus hautes fonctions parmi eux. Et c'est ainsi qu'ils agiront (27:35).

Les rois peuvent être bons ou mauvais, bien sûr, tout comme les présidents et les premiers ministres élus démocratiquement peuvent être bons ou mauvais.

Mais le Saint Coran mentionne une catégorie de rois qui ont été choisis par Dieu. De tels monarques sont comme le roi Salomon (as), qui n'était pas seulement un roi au sens où l'entendent les juifs et les chrétiens, mais aussi un prophète de Dieu selon le Saint Coran.

Cela montre que les fonctions de prophète et de souverain sont parfois réunies en une seule personne et qu'il s'agit de souverains directement désignés par Dieu.

Un autre type de souveraineté est mentionné dans le Saint Coran à travers l'autorité d'un prophète. Le verset suivant illustre ce fait : 

"Ô vous qui croyez ! Obéissez à Al'lah, obéissez à Son messager et à ceux qui ont autorité sur vous.  Et si vous êtes en désaccord sur une question, soumettez-la à Al'lah et à Son messager - si vous êtes croyants en Al'lah et au Jour dernier. C'est, en fin de compte, ce qu'il y a de mieux et de plus recommandable." (4:60)

Ce verset ne se contente pas d'énumérer les catégories de souveraineté, mais souligne que, selon le Saint Coran, les choix démocratiques ne sont parfois pas nécessairement les bons. Il est fort probable que l'écrasante majorité des gens ne reconnaissent pas les qualités essentielles d'un grand dirigeant chez une personne et qu'ils protesteront contre son élection si elle leur est imposée. Selon tous les critères politiques, leur nomination serait qualifiée de dictatoriale. Le choix peut aller à l'encontre de la volonté du peuple, mais certainement pas de l'intérêt public.

La faiblesse inhérente à la forme démocratique des élections est que les masses fondent leur choix sur des impressions superficielles et des évaluations hâtives et ne sont pas en mesure de juger par elles-mêmes des qualités de leadership les mieux adaptées à leur intérêt final.

Il semble que dans l'histoire des peuples favorisés par Dieu, il y a eu des moments où leur survie politique a nécessité une intervention divine. Dans ces moments-là, Dieu place le choix d'un roi, d'un dirigeant ou d'un leader entre ses propres mains. Il ne faut pas en déduire que tous les monarques ou gouvernants sont divinement choisis par Dieu ou sanctifiés comme tels. Cette idée fausse, courante dans le système chrétien médiéval, n'est pas partagée par le Saint Coran. Par exemple, le roi Richard se lamente :

"Toutes les eaux des mers agitées ne peuvent emporter le baume d'un roi oint (Shakespeare)."

(lpbD) - Que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui.

(A suivre dans le prochain épisode, numéro 49, en lien avec ce nouveau chapitre que nous avons commencé dans cet épisode, qui portera sur la "Paix politique").