La BAD soutient l'accélération du développement des partenariats public-privé au Maroc

Siège de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan, Côte d'Ivoire - REUTERS/LUC GNAGO
La Banque africaine de développement lance un programme d'appui stratégique au ministère de l'économie et des finances pour accélérer le développement des partenariats public-privé au Maroc 
  1. BAD : une approche bien structurée et un soutien stratégique au Maroc  
  2. Le Maroc évalue les progrès et se prépare à relever les défis  

Le Maroc compte sur l'appui de la Banque africaine de développement (BAD) pour accélérer le développement et la promotion des partenariats public-privé.   

L'objectif de cette assistance technique est d'appuyer la mise en œuvre du nouveau cadre réglementaire dans ce domaine en renforçant les capacités de la Commission nationale des partenariats public-privé (CNPPP) afin de l'aider à mener à bien ses missions.   

Grâce au lancement du programme d'appui à la promotion des Partenariats publics-privés (PPP) au Maroc, cette assistance technique vise à appuyer la mise en œuvre du nouveau cadre juridique des PPP et à développer leur utilisation pour le financement, la construction et l'exploitation d'infrastructures destinées à la fourniture de services publics. 

BAD : une approche bien structurée et un soutien stratégique au Maroc  

A la demande du ministère de l'Économie et des Finances, la BAD est sur le point d'approuver un programme d'assistance technique consacré aux PPP.    

Il s'agit d'un projet de 24 mois doté d'un budget d'environ 312.358 dollars, dont 85% seront financés par un don de la BAD à travers le Fonds d'assistance technique pour les pays à revenu intermédiaire, tandis que 15% seront financés par le gouvernement marocain. 

Cette initiative vise à renforcer les capacités de la Commission nationale des partenariats public-privé, qui est chargée de mettre en œuvre le nouveau cadre juridique introduit par les récentes révisions de la loi 46-18. Celle-ci élargit le champ d'application des PPP pour les autorités locales et simplifie certaines procédures, telles que les appels d'offres spontanés et les procédures d'attribution.  

Port à conteneurs Tanger-Med à Ksar Sghir - REUTERS/YOUSSEF BOULLAL

L'assistance technique proposée vise à encourager une meilleure planification et une gestion plus efficace des projets de PPP, en les intégrant dans les stratégies sectorielles et budgétaires du pays. Compte tenu de l'approche bien structurée d'un tel programme d'assistance technique de la BAD, l'initiative comporte deux volets principaux et un volet complémentaire :  

  1. Le développement d'une stratégie nationale de PPP, alignée sur le Nouveau modèle de développement lancé par le Royaume et les priorités sectorielles ; en prenant en considération les principes de durabilité fiscale et les secteurs sociaux clés tels que l'éducation et la santé. 
  2. Établir un programme annuel ou pluriannuel de projets PPP, qui donnera une plus grande visibilité aux opportunités disponibles ; développer une plateforme spéciale pour lister les projets éligibles et définir les critères d'évaluation de leur pertinence. Ce programme sera préparé par le CNPPP en collaboration avec un consultant international.  
  3. Formation et sensibilisation pour renforcer les compétences des équipes en charge des projets PPP, d'une part, et pour inciter les acteurs publics et privés à adhérer au programme à travers des campagnes de communication ciblées, d'autre part. 
Vue de la route menant au port de pêche de Dakhla, Sahara occidental - AP/MOSAAB ELSHAMY

Le Maroc évalue les progrès et se prépare à relever les défis  

Au cours des 25 dernières années, le Maroc a réalisé des investissements massifs dans les infrastructures : construction de ports, dont Tanger Med, d'autoroutes, d'aéroports, de lignes à grande vitesse, d'installations d'énergie renouvelable, entre autres projets gigantesques, et réformes avant-gardistes lancées par le pays nord-africain.  

Le Maroc, dans ce sens, évalue ses réalisations et identifie les obstacles qui entravent la voie du royaume marocain vers le développement durable et l'Etat social, en tant qu'objectifs souhaités par le gouvernement actuel sur la base des stratégies nationales lancées dans les secteurs vitaux de l'économie marocaine.   

Face à l'ambition d'atteindre deux tiers d'investissements provenant du secteur privé contre un tiers du secteur public à l'horizon 2035, le Maroc fait face à plusieurs défis structurels en termes d'investissements, de financement et de suivi, en plus des répercussions du paysage géopolitique international actuel.  

Des dirhams marocains dans un bureau de change à Rabat - REUTERS/YOUSSEF BOULLAL

Dans ce contexte, le recours au modèle PPP reste insuffisant, malgré son potentiel pour atténuer la pression sur les finances publiques et optimiser la gestion des infrastructures. Seuls quelques projets emblématiques ont été réalisés dans le cadre de ce type de partenariat, à savoir le complexe solaire de Ouarzazate, les parcs éoliens de Tarfaya et le tramway de Rabat-Salé.   

Cependant, les secteurs stratégiques tels que l'eau et l'énergie continuent de générer de plus en plus de besoins pour le pays, ce qui représente un défi majeur qui nécessite l'intervention d'un Partenariat Public-Privé pour remédier à la pression sur les ressources en eau.  

A cela s'ajoute la contrainte majeure sur les activités agricoles et touristiques, qui nécessite des investissements massifs. Et comme le budget de l'État a du mal à les couvrir, ce défi ne peut être relevé qu'en remplissant ces conditions : 

  • Créer un environnement favorable au développement des PPP.  
  • Assurer une planification stratégique efficace.  
  • Mettre en œuvre une gouvernance consolidée. 
  • Procéder à une meilleure évaluation des projets.