Le Maroc consolide sa position de premier négociant africain

L'augmentation croissante du commerce en Méditerranée, couplée à la crise commerciale découlant des tensions entre les États-Unis et la Chine, a positionné les ports marocains parmi les hubs commerciaux avec la plus grande projection. C'est ce que confirme Allianz Trade dans son rapport « Global Trade Outlook 2024 », qui place le Maroc comme la première puissance commerciale du continent africain.

Ces résultats découlent de l'analyse du nouveau contexte géopolitique qui a émergé à la suite des conflits au Moyen-Orient, qui affectent le détroit d'Ormuz, des conflits entre la Russie et l'Ukraine, qui affectent le commerce en mer Noire, et des luttes économiques entre les États-Unis et la Chine, qui affectent le commerce mondial.
Outre le commerce du Maroc, le rapport souligne la croissance et le développement d'autres régions telles que l'Asie du Sud-Est et l'Amérique latine. Il souligne en particulier l'importance de ses flux commerciaux importants grâce à sa position stratégique.
Centres de nouvelle génération
L'étude identifie les 25 nouveaux « centres commerciaux de nouvelle génération » qui joueront un nouveau rôle dans le commerce international. Le classement souligne la présence de l'Asie du Sud-Est avec des pays comme la Malaisie (2e), le Vietnam (3e), l'Indonésie (5e), les Philippines (11e), le Bangladesh (12e), l'Inde (14e) et la Thaïlande (16e) ; et de l'Amérique latine avec le Chili (8e), le Pérou (9e), la Colombie (13e), le Mexique (17e) et le Brésil (19e).
Les autres régions représentées étaient l'Europe de l'Est avec la Roumanie (6e), la Hongrie (7e), la Pologne (10e) et le Kazakhstan (18e) ; et le Moyen-Orient avec les Émirats arabes unis à la première place et l'Arabie saoudite à la 15e.

Le Maroc, seul représentant de l'Afrique
En ce qui concerne la situation commerciale du Maroc, seul représentant du continent africain, le rapport souligne que sa forte connectivité et son grand potentiel sont les meilleurs aspects du secteur commercial. Cependant, il souligne que l'efficacité logistique est un point à améliorer par l'administration alaouite.
François Huang, économiste Asie-Pacifique chez Allianz Trade et l'un des experts en charge du rapport, a noté que le pouvoir économique des 25 nouvelles puissances augmentera à un taux annuel de 1,6 % au cours des cinq prochaines années pour atteindre 1,27 trillion de dollars d'exportations commerciales, ce qui équivaut à 21,3 % de toutes les exportations mondiales.

Dans le même temps, il a souligné qu'après les cinq premières années, les gouvernements nationaux devront investir environ 120 milliards de dollars dans les infrastructures afin de maintenir le même taux de croissance.
L'une des conclusions que Huang tire du rapport est l'évaluation de l'importance que prend la Chine par rapport aux États-Unis, étant donné que le géant asiatique a davantage d'accords commerciaux avec les nouvelles économies émergentes.