L'alliance entre Sonatrach et Eni vise à stimuler la production conjointe de gaz et de pétrole

Sonatrach entend élargir son portefeuille d'activités et renforcer sa présence sur les marchés européens et internationaux, en mettant l'accent sur le secteur énergétique comme cœur de métier.
La création de cette alliance stratégique entre l'entreprise publique algérienne Sonatrach et le groupe italien Eni a donné lieu à un engagement d'exploration et de recherche dans le périmètre du champ de Zemoul El Kbar, dans la province de Ouargla. Cet engagement se traduit par trois contrats, d'une durée de 30 ans, avec une possibilité de prolongation de dix ans et une période de recherche spécifique de sept ans.
Le contrat a été signé au siège de Sonatrach par son président-directeur général, Rachid Hachichi, et par Claudio Descalzi, représentant la partie italienne, en présence de hauts responsables du secteur énergétique.
Selon les informations publiées par Sonatrach sur Facebook, la conclusion de l'accord est conforme à l'accord signé entre les parties en mai de l'année dernière. En 2022, la société publique avait annoncé une stratégie d'expansion jusqu'en 2026 afin d'atteindre ses objectifs de renforcement de ses activités et de maintien d'une production croissante. Elle a précisément investi 39 milliards de dollars à cette fin.

Le champ à explorer est situé dans le bassin de Berkine, à 300 kilomètres du centre pétrolier du pays, Hassi Messaoud. Environ 1,35 milliard de dollars ont été investis dans ce gisement, dont 110 millions directement consacrés à la recherche. La production attendue est estimée à environ 415 millions de barils de pétrole et 9,3 milliards de mètres cubes de gaz. Les données officielles montrent que l'Algérie produit déjà 913 000 barils de pétrole par jour, conformément à l'accord de l'alliance OPEP+ visant à réduire la production et à procéder à des coupes volontaires.
Les travaux associés au projet comprennent des méthodes technologiques innovantes, telles que les dernières mesures numériques d'exploitation, l'amélioration de la production et la récupération des réserves. Le contrat prévoit également de privilégier le contenu et les clients locaux.
En vertu de la loi de 2019, les accords de partage de la production entre Sonatrach et d'autres sociétés étrangères sont autorisés. Toutefois, bien que ce cadre juridique vise à attirer les investissements, des critiques persistent au sein des milieux économiques et populaires.
Outre le contrat d'exploration et d'exploitation, les deux parties ont signé un autre accord gazier pour convenir de la commercialisation du gaz sec. L'Algérie produit 130 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, dont elle exporte plus de 55 milliards et consomme 50 milliards sur les marchés nationaux.

D'autre part, Sonatrach a également signé un accord avec l'université Eni Corporation visant à développer les capacités et le transfert de connaissances des travailleurs des entreprises algériennes sur une période de trois ans.
L'entité s'appuie sur la stratégie 2030 et entend développer des investissements dans le pays d'une valeur de 50 milliards de dollars à moyen terme, dont 45,8 milliards de dollars pour la production et l'exportation, 8,6 milliards de dollars pour le raffinage et la pétrochimie et 2,3 milliards de dollars pour le transport par oléoducs.
En juillet 2023, Sonatrach a réussi à augmenter sa production de gaz en concluant un partenariat avec le groupe français Total Energies d'une valeur de 739 millions de dollars afin de développer les champs Ten Foy Tabencorp et Ten Foy Tabtkurt South. De plus, à l'été 2022, elle a signé un autre accord avec les sociétés américaines Occidental, Total et Eni, d'un montant de 4 milliards de dollars, afin de multiplier la production de barils de pétrole.
L'Algérie est le premier exportateur africain et le septième exportateur mondial de gaz et est un membre important de l'OPEP+. Cependant, les besoins de modernisation des infrastructures et l'augmentation de la consommation intérieure ont limité les exportations. Malgré cela, le pays se positionne comme une destination d'investissement et poursuit ses ambitions de développement des infrastructures du secteur énergétique.