Le groupe d'investissement chinois CNGR va construire un parc industriel au Maroc
Le fonds d'investissement marocain Al-Mada et le fabricant chinois de composants de batteries CNGR Advanced Material Co prévoient d'établir ensemble une base industrielle au Maroc. Selon un rapport de Bloomberg, les travaux sur la base de Jorf Lasfar commenceront d'ici la fin de 2023 et le coût total du projet devrait s'élever à 2 milliards de dollars.
Dans le cadre de l'expansion de l'industrie des véhicules électroniques, le projet se concentrera sur le développement de composants de batteries. Les ressources en phosphate, un élément crucial dans la création des cellules de phosphate de lithium, sont l'un des atouts du Maroc, comme l'a souligné un communiqué conjoint des deux entreprises, selon la chaîne de télévision marocaine SNRTNews. Ces cellules sont de plus en plus utilisées dans les véhicules électriques.
Les deux partenaires ont souligné l'importance du projet en indiquant que sa puissance est suffisante pour équiper plus d'un million de véhicules électriques par an. Selon le communiqué de SNRTNews, "les partenaires sont en pourparlers avec le groupe OCP pour obtenir le phosphate nécessaire". Le Maroc a intensifié ses efforts pour devenir un leader régional et mondial dans l'industrie du véhicule électrique.
En raison de sa situation avantageuse à quelques kilomètres de l'Europe, le pays nord-africain continue également d'attirer des opérateurs industriels travaillant dans des entreprises de fabrication de voitures et de véhicules électriques dans le monde entier. Parmi les constructeurs ayant des usines au Maroc figurent Dacia, Renault, Peugeot, ainsi que les constructeurs chinois BYD et allemand Volkswagen.
Le Maroc a été récompensé pour son engagement en faveur de la croissance industrielle, en particulier dans l'industrie automobile. Selon l'"Indice d'industrialisation africaine" pour 2022, la nation nord-africaine s'est classée deuxième en termes de progrès de l'industrialisation en Afrique. En dépassant l'Afrique du Sud en 2018 et en se classant premier parmi les constructeurs automobiles du continent, le Maroc a consolidé sa position de premier pôle industriel du continent. En fait, le pays alaouite a signé plus de 25 pactes commerciaux avec différents constructeurs automobiles de l'Union européenne et des États-Unis en 2021.
Selon les données de l'Office marocain des échanges (OE), l'industrie automobile marocaine a réalisé un chiffre d'affaires annuel de 7 milliards de dollars à fin juin, soit un taux de croissance de 34%. Selon le rapport de l'OE, l'augmentation des exportations du secteur s'explique par la hausse de la demande dans tous les secteurs de l'industrie automobile.
Les investissements directs marocains à l'étranger (IDME) au cours du premier semestre 2023 s'élèvent à 13,736 milliards de DH (8,639 milliards de DH à fin juin 2022). Par ailleurs, les ventes de ces investissements s'élèvent à 7,654 milliards de DH, par rapport à la même période de l'année dernière.
Les importations de câblage ont augmenté de 44%, celles de la construction de 26% et celles des intérieurs et sièges de véhicules de 34%. Afin de maintenir sa forte position manufacturière dans la transition mondiale vers une économie plus verte, le gouvernement marocain s'attend à ce que le secteur automobile continue à surpasser les projections de croissance alors qu'il intensifie ses efforts pour passer à la production de voitures électriques.
Le pays a dévoilé un plan industriel ambitieux en septembre 2022 afin d'augmenter la capacité du pays à produire des voitures électriques dans les deux ans. Ce plan prévoit que la production de véhicules électriques au Maroc doublera d'ici deux à trois ans pour atteindre 100 000 unités par an.